SorelTracy Magazine - Vendredi, 19 avril 2024

Lundi 4 avril, 2022

Lettre ouverte de Paul Messier

Un espace pour la vie en péril

En recevant le journal les Deux rives, j’ai été sidéré par le droit de détruire un petit boisé de notre quartier. De lire que ce boisé « n’a pas une grande valeur écologique » est aberrant. Nous voyons bien ici l’ignorance de la ville en matière d’environnement urbain.

Les services que nous rendent ces forêts sont multiples. Ce petit boisé fait partie d’une continuité de forêts, un couloir qui s’avère être un corridor faunique. Celui-ci rejoint le parc La rivière et permet à la petite faune d’y trouver nourriture et abri. Il permet d’autant plus de combattre les changements climatiques et contribue à améliorer la qualité de l’air. Un service inestimable pour réduire la pollution, surtout dans notre région, qui en a bien besoin. Que l’on le veuille ou non, nous vivons dans un environnement industriel. En plus, cette petite forêt joue un rôle d’apaisement pour tous ceux qui fréquentent ses environs.

Ainsi, plusieurs marcheurs, joggeurs, promeneurs et cyclistes jouissent de cet espace vert, qui est pourtant si régénérateur. Sans oublier la faune aviaire, qui fréquente ce site année après année. Pas moins de 100 espèces d’oiseaux différentes transitent dans ce mini habitat, que ce soit pour se nourrir ou pour se reproduire. Les pics, les moqueurs, les bruants et les parulines sont tous très présents dans le secteur. Même certains oiseaux de proie y nichent, dont l’épervier de Cooper et le petit-duc maculé. Il ne faut pas passer sous silence la présence d’une herpétofaune variée.

J’ai de la difficulté à comprendre qu’une ville comme Sorel-Tracy, qui se targue d’être dans un regroupement pour la protection de l’environnement et même associée au Biodôme, avec « L’espace pour la vie », ne fait pas plus attention que cela à ces petits écosystèmes, qui nous rendent pourtant tant de services insoupçonnés. Il faut tracer une ligne nette entre l’expansion et la conservation.

Où sera la limite, si tous les écosystèmes qui se sont créer naturellement valent moins qu’une nouvelle plantation? Je pense aussi aux agriculteurs de ma région, qui procède à une revitalisation de leur ferme, afin de favoriser la biodiversité mais qu’en ville nous multiplions les coupes de boisés pour toutes sortes de projets immobiliers. On dirait que ces projets doivent toujours être réalisés où pousse une forêt…

Je trouve désolant d’entendre que cet écosystème forestier ne vaut rien parce que nous y retrouvons que des arbres morts. Je répondrais à cela « Qu’il n’y a rien de plus vivant qu’un arbre mort ». On appelle cela la biodiversité.

Pour terminer, je veux féliciter les trois conseillers qui ont pris position contre le projet de 224 logements. En mon sens, ils ont bien compris les enjeux des changements climatiques et la présence favorable de ces petits boisés dans notre municipalité.

Paul Messier, citoyen de la rue Tétreau

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