SorelTracy Magazine - Lundi, 4 août 2025

Lundi 4 août, 2025

Souvenirs et anecdotes

Quand la mort d’Ozzy a fait chauffer mon cell !

(Par Jean Doyon) – Le mardi 22 juillet dernier a été, disons, mémorable !

Alors que je m’apprêtais à entrer en Studio, pour une autre session de mon 2e album, voilà que Réjean Charbonneau (mon collègue de la Filière Progressive), m’envoie un Messenger me disant « OZZY EST MORT ! »

« Heinnnn bin voyons ? », ai-je eu comme réaction. Visiblement, Réjean était branché sur TMZ ou autre site du genre, parce que quelques minutes plus tard, mon cell s’est mis à faire « Ge-Dling ! Ge-Dling ! Ge-Dling ! », ça n’arrêtait plus. Une vraie tempête.  Plusieurs voulaient m’informer qu’un membre de mon band favori venait de mourir, tandis que d’autres m’ont même offert leurs sympathies.

 Faut dire que j’étais reconnu comme FAN #1 de Black Sabbath depuis des lustres.  Il y a aussi que plus tard avec mes groupes de musique, je me suis payé la traite amplement en jouant du «Sabbath» à profusion, j’étais un peu réputé pour ça.

Le plus bizarre est que ce jour-là, j’allais en studio travailler, avec mon réalisateur Clément Goulet, l’une de mes pièces, « NOIR », un genre de morceau style Black Sabbath, mais en français. Spécial pas mal!

3 vinyles pour 5$

Pour la petite histoire, il faut savoir que très très jeune je suis tomber sous le choc à l’écoute de la musique de Black Sabbath.

 Alors que j’avais 13-14 ans, un copain, Denis Frenette me vend 3 disques vinyles pour 5$ : « Dark Side Of The Moon » de Pink Floyd, « Master Of Reality » de Black Sabbath et « Closer to Home » de Grand Funk Railroad.  J’ai perdu tous mes moyens à l’écoute de « Master Of Reality », et qui encore aujourd’hui est mon Saint Graal, Mon Précieux, Ma Bible.

Les « riffs » de guitares profondes, lourdes, doublées en stéréo, qui bourdonnent dans nos oreilles tout le long du disque.  Une basse solide, fiable, un jeu de batterie hors-norme, et la voix de Ozzy, unique, spéciale, sans prétention, qui annonce la fin du monde avec des textes percutants. Ça me rendait heureux !

Je croyais tellement être le seul à triper sur ce band-là, que je me faisais snober chaque fois que j’avouais aimer le groupe britannique.  Quand Sabbath est venu au Forum de Montréal en 83 et en 86, c’est à ce moment que je me suis rendu compte que je n’étais pas le seul à les aimer.  Les deux fois, impossible d’obtenir des billets.

« Bloody »

Puis, en 1980, je décide de suivre des cours de guitare avec Yves Parenteau.

Quelques semaines plus tard, je lui apportais des feuilles de musique des chansons de Black Sabbath.  Yves, me trouvant un peu trop envahie par le groupe, qu’il ma rebaptisée « Bloody », en hommage à Sabbath Bloody Sabbath, une pièce que je voulais absolument jouer.  Beaucoup ont retenu ce nom dans mon entourage, qui m’a suivi pendant longtemps.

Du Ozzy dans le Carré Royal

Image: Ville de Birmingham

Dans mes souvenirs un soir des années 80, en prenant une marche avec des membres du groupe Gibraltar, on se retrouve à croiser des amis et d’autres musiciens lors d’un banal regroupement improvisé dans le centre du Carré Royale.

L’un d’eux avait apporté une puissante et immense « radio-cassette » et nous avions découvert ensemble le premier album solo de Ozzy avec Randy Road, «The Blizzard of OZ », tout frais sorti.   On devait être plus d’une vingtaine à écouter ça religieusement et à triper fort en toute quiétude et bien calmement. Je vais toujours me rappeler de cette soirée !

Qui aurait prédis qu’ils allaient changer le Rock ?

Bill Ward, Geezer Buttler, Ozzy Osbourne et Tony Iommi – Image: Ville de Birmingham

Vous avez certainement vu passer sur le NET, la promotion du dernier concert d’OZZY intitulé « Back To The Beginning », un concert caritatif du groupe Black Sabbath, avec une incroyable liste d’artistes en première partie, qui a eu lieu le 5 juillet 2025 à Villa Park à Birmingham, en Grande-Bretagne. Cette grosse journée de spectacle a débuté à 15h, heure locale, pour se terminer peu avant la nuit.

J’ai tout fait pour me brancher en streaming cette journée-là, mais rien à faire ce fut impossible. Heureusement, Youtube s’en est chargé, quelques minutes après les premiers concerts on voyait déjà apparaitre des vidéos de là-bas, et nombreux étaient de qualités.

Image : Ville de Birmingham

Cette journée hommage aura été au final, un concert d’adieu à Ozzy, décédé dix-sept jours après le concert. Il a réuni une programmation de premier plan, dont deux supergroupes de musiciens faisant office de groupe maison.

Ce que j’ai fortement apprécié est que chaque « groupe » faisait un bon 20-30 minutes de show, et se devait de faire une version d’un titre de Black Sabbath.  Cela a donné à des prestations très intéressantes.

Tous les artistes ont salué la carrière du groupe en disant que Sabbath avait changé le Rock.  Le toujours gentleman James Hetfield de Metallica, a clairement déclaré sur scène « Sans Black Sabbath il n’y aurait pas de Metallica ! »

Mais pour ma part, la prestation du jour est venue en milieu d’après-midi par le chanteur d’Aerosmith, Steven Tyler, qui à 77 ans, a livré une version de « Hole Lotta Love » de Led Zeppelin, version Robert Plant, avec pas mal de voix. Wow !  Impressionnant !

Un film-concert de 100 minutes, « Back To The Beginning: Ozzy’s Final Bow », sortira en salles en 2026, résumant cet événement.

Les 45 000 billets du concert ont été vendus en 16 minutes, 150 000 personnes ont fait la queue virtuellement pour y assister et près de 6 millions de diffusions simultanées.  Les recettes de l’événement s’élèvent à 140 millions de livres sterling (256M$ CAD) et seront reversées à des oeuvres de charité.


Difficile à écrire cette chronique !

 

Des funérailles émouvantes – Image: Ville de Birmingham

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