(Stéphane Martin, 15 août 2025) – À Saint-Robert, dans son petit coin de paradis fleuri nommé Les Bouquets Garnis, Linda Dufault observe, jardine et partage sa passion et ses connaissances sur la nature. Cette femme, que plusieurs connaissent comme ex-journaliste de Sorel-Tracy et ancienne agente d’information de l’UPA, y investit tout son temps.

Ce jardin, qu’elle a façonné au fil des années et des saisons, est devenu un véritable laboratoire à ciel ouvert où chaque interaction entre végétaux et animaux est une source d’émerveillement et d’apprentissage.  « Je me définis comme quelqu’un qui a le rare privilège d’observer la nature et d’essayer de comprendre les interactions entre les êtres vivants. Mon terrain, c’est un laboratoire du vivant », confie Madame Dufault.

Linda Dufault

Et dans ce laboratoire à ciel ouvert, le plus petit oiseau du Québec, le colibri à gorge rubis, retient toute son attention.  « Il pèse à peine trois grammes, mais il revient chaque année nicher ici avant de repartir vers le Sud. Il parcourt plus de 3 000 kilomètres pour sa migration, dont 800 sans escale au-dessus du golfe du Mexique. C’est incroyable ce que cette minuscule créature est capable d’accomplir. »

Linda Dufault consacre une partie de son été à sensibiliser les citoyens à l’importance d’aider ces oiseaux à se préparer pour leur grande traversée.  « Nous sommes à la mi-août et ce n’est pas le moment de ranger les abreuvoirs. Au contraire, c’est maintenant qu’ils ont le plus besoin de nectar. Je recommande même d’augmenter légèrement la teneur en sucre du mélange, en passant à une portion de sucre pour trois d’eau bouillie, plutôt que la recette habituelle au quart. »

Pour les jardiniers amateurs comme pour les résidents ruraux, chaque geste compte.  « Retarder la coupe de certaines plantes indigènes comme la verge d’or ou l’impatiente du Cap peut faire une réelle différence. Le colibri visite entre 2 000 et 3 000 fleurs par jour. Il est un pollinisateur important, comme les papillons et les abeilles. En le nourrissant, on protège aussi notre propre environnement », souligne-t-elle.

Linda Dufault voit dans le colibri un parfait ambassadeur pour initier les enfants à l’ornithologie. Par ses conférences, ateliers et visites guidées, elle sème de précieuses graines de conscience écologique.  « Si un enfant repart d’un camp de jour en regardant les fleurs autrement, pour moi, c’est mission accomplie », confie-t-elle.

Présents de mai à la mi-septembre, les colibris offrent encore quelques semaines d’observation.

Sur rendez-vous seulement, il est possible de visiter les jardins Les Bouquets Garnis de Saint-Robert en contactant Linda Dufault au 450-561-8243.