SorelTracy Magazine - Vendredi, 19 avril 2024

Mardi 19 octobre, 2021

L’impact du manque de main-d’œuvre sur le temps consacré aux études

(Stéphane Martin 19 octobre 2021) La pénurie de main-d’œuvre connue dans différents secteurs économiques, fait en sorte que certains étudiants consacrent beaucoup plus de temps à leur travail à temps partiel au détriment de leurs études.

Stéphanie Desmarais – Photo NathB

Ceux qui travaillaient en moyenne une dizaine d’heures auparavant doivent en faire le double pour pallier le manque de personnel dans le domaine de la restauration et des magasins grandes surfaces.  Le phénomène est constaté par les dirigeants d’établissements d’enseignement supérieur qui craignent pour la santé et la réussite des étudiants.

« La conciliation travail/études est un enjeu au niveau de la persévérance scolaire et de la réussite. Actuellement, il n’est pas rare de voir des étudiants qui travaillent de 20 à 25h par semaine en plus d’être inscrits au Cégep à temps plein. Je comprends que ce sont nos entreprises qui écopent du manque de travailleurs et que nos étudiants représentent des employés de choix. Ils n’ont pas de responsabilité familiale et ils sont travaillants, mais de ma perspective, c’est inquiétant. On entend des étudiants mentionner qu’ils sont débordés et c’est préoccupant pour leur réussite académique. Surtout qu’il s’agit souvent d’un travail dans un domaine complètement différent de leurs champs d’études », mentionne la directrice générale du Cégep de Sorel-Tracy, Stéphanie Desmarais.

Le Cégep de Sorel-Tracy a mis en place différents programmes pour garder les étudiants motivés dans leurs champs de compétences. C’est le cas, entre autres, pour la technique de Soins infirmiers où les étudiants inscrits à temps plein se voient offrir un emploi dans un établissement hospitalier de Sorel-Tracy.  « Ils obtiennent automatiquement un travail de préposé aux bénéficiaires et plus ils avancent dans leur formation, plus ils se voient confier des tâches plus importantes pour devenir infirmière auxiliaire et ensuite infirmière. Ils travaillent dans leur domaine d’apprentissage. Ils ne s’épuisent pas trop au travail puisque cela bonifie la formation académique. Cela a eu un impact au niveau des inscriptions alors que nous avons démarré une cohorte avec 25 étudiants de plus qu’en temps normal. »

D’autres programmes offrent l’Apprentissage en milieu de travail. « C’est le cas, entre autres, pour les étudiants en Environnement, hygiène et sécurité au travail ainsi que ceux en Génie mécanique. C’est une méthode pédagogique où, dès la première session, on se transporte en milieu de travail. Ce n’est pas un stage, mais bien des cours que l’on fait à l’intérieur des usines ou des entreprises. Ainsi, l’étudiant est en mesure de voir concrètement s’il aime le domaine et peut se faire des contacts pour un futur stage ou un emploi. C’est la force de notre petite région tissée serrée », ajoute la directrice.

En formant les travailleurs de demain et en leur donnant la chance de se consacrer entièrement à leurs études, le Cégep de Sorel-Tracy contribue à sa façon à amoindrir le manque de main-d’œuvre.

 

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