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Lundi 31 janvier, 2022
LA PERTE DE SENS
Avant mars 2020, la simple évocation du mot « vacances » faisait rejaillir une pléiade de souvenirs. Surtout, ô merveille, il émoustillait le désir de l’escapade et du voyage que l’on savait réalisables, sécuritaires et prometteurs de plaisir.
La vie est devenue une longue pause, un très long séjour dans nos « tout inclus » domestiques. On désapprend à rêver. Chaque jour, on s’efforce de se concentrer sur un ou quelques plaisirs minuscules, fragmentés pour les faire durer. C’est notre planche de salut.
En dépit de la lassitude croissante, créons et cultivons ces miniatures et ajoutons-leur au passage quelques enjolivures s’apparentant au rêve.
Embellissons le mieux possible notre quotidien, car on ne lui échappe pas.
ON SE SENTAIT SI BIEN…
C’était une de ces journées ensoleillées sous un vent doux. Nous cheminions au Centre-ville sans but précis, histoire de jaser un peu. Entre 2 visites masquées dans les commerces, nous humions l’air venu du fleuve, optant pour un détour vers le Quai et le Parc. Puis, à notre grande déception, notre enchantement de randonneurs a été interrompu par le grognement infernal d’une succession de camions, des poids lourds en plein Centre-ville, soudainement devenu Truckville. La magie des maisons patrimoniales et la proximité du fleuve perdaient soudainement leur charme devant le défilé de mastodontes serpentant les petites rues de la ville, tentant des contorsions pour tourner les angles.
On investit, crée et construit des oasis et des haltes harmonieuses, on embellit chaque saison d’ornements, de plantes et de fleurs. Il est vraiment très dommage que cette lourde circulation vienne assombrir le charme du fleuve et des rues pittoresques.
« LA RECONSTRUCTION DU PARADIS »…
Tel est le titre du carnet de textes issus de la plume envoûtante, métaphorique à souhait et poétique de l’acteur et écrivain Robert Lalonde.
La maison que l’auteur et sa compagne avaient construite était devenue, depuis plus de 40 ans, un paradis dans une nature où l’inspiration et les lectures de Robert Lalonde trouvaient leur exutoire. Le 26 décembre 2018, ce paradis a été entièrement consumé par les flammes, emportant notamment des milliers de livres.
Le titre résume clairement l’acte de reconstruction et d’apprivoisement d’un autre paradis où la vie devient plus que jamais précieuse et l’inspiration, présente.
( Éditions Boréal, collection Carnets).
« CESSEZ D’ÊTRE GENTIL : SOYEZ VRAI », Thomas D’Ansembourg.
Faire plaisir à tout prix en tout temps? Ce n’est pas sain. Se faire plaisir tout en étant plaisant, c’est possible. Être en désaccord, exprimer des opinions divergentes ne constitue pas une déclaration d’hostilité mais un engagement vers la communication.
L’auteur ci-haut mentionné incite le lecteur à pratiquer l’expression authentique de ce qu’il ressent, sans volonté de blesser ni d’accéder à l’emportement.
Si on se lasse d’être gentil c’est peut-être qu’on empiète sur nos propres besoins à l’avantage des autres. On peut être tanné d’être gentil.
Si, être avec les autres fait en sorte que nous falsifions notre authenticité, il est peut-être temps de changer de voie, non pas contre les autres mais d’abord pour soi .
Thomas D’Asembourg mentionne «la suradaptabilité dans un but de reconnaissance et d’intégration », au détriment de soi.
Se connecter à l’humeur des autres n’est pas un mode de vie rassurant.
Être vrai n’exclut nullement la gentillesse. Que l’on soit en accord ou en désaccord,
tout se dit ou presque; mais c’est dans la manière. Sinon, l’abstention est de mise. Les trop gentils sont perdants; dès qu’ils s’affirment ils créent des remous.
Soyons aimables et vrais. Personne n’est venu au monde pour plaire unanimement à tous.
Pratiquons l’habitude d’accueillir les disparités d’opinion. Discuter ne signifie pas se chicaner.
PENSÉE…
« Le passage du temps m’émeut.
Le temps est l’image mobile de l’éternité immobile. »
( Platon )