SorelTracy Magazine - Mercredi, 24 avril 2024

Vendredi 27 janvier, 2023

« Il n’est plus possible de nier ou de banaliser la crise du logement » – Action logement PDS

Suite à la publication du Rapport sur le marché locatif 2023 de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) sonne l’alarme devant l’explosion des loyers qui s’intensifie partout dans la province.

Bien que le taux d’inoccupation est une donnée fréquemment utilisée pour déterminer l’existence ou non d’une crise du logement et que les taux d’inoccupation sont très bas partout au Québec, le RCLALQ rappelle qu’actuellement, c’est surtout l’explosion incontrôlé des loyers qui restreint l’accès à un logement convenable et accélère l’appauvrissement des ménages locataires.  « Les rares logements disponibles sont inabordables pour une grande majorité de locataires. Et les nouveaux logements que l’on construit sur le marché privé le sont encore moins », précise Cédric Dussault. « On continue d’observer en temps réel l’érosion très rapide du parc locatif plus abordable. La situation est réellement dramatique, et tant qu’on ne mettra pas en place un véritable contrôle des loyers et des mesures efficaces pour protéger les droits des locataires, elle continuera à se dégrader », dénonce le porte-parole , Cédric Dussault.

Du côté du FRAPRU, Véronique Laflamme réfute l’hypothèse selon laquelle la solution à la pénurie actuelle passe par une simple intensification de la construction de logements locatifs, sans égard à leur accessibilité financière : « Les logements neufs sont tout simplement hors de prix. En quoi la disponibilité de logements de ce prix aide-t-elle les ménages à faible et modeste revenus? »

La porte-parole trouve farfelu l’argument selon lequel la plus grande disponibilité de logements chers créerait un effet de percolation qui permettrait de libérer des appartements abordables pour les ménages ayant de moindres capacités financières, surtout en l’absence d’une registre public et universel des loyers. Elle affirme qu’au contraire « les logements chers tirent l’ensemble des loyers vers le haut ».

Dans la grande région de Sorel-Tracy, Action logement Pierre-de Saurel trouve très inquiétant que le taux d’inoccupation soit passé de 2,5 % en 2020 à 1,2 % en 2021 et â 0.4% en 2022. Ce taux inclus tout type de logements dans la région mais il frappe encore plus les gens à faible ou moyen revenu, car le loyer moyen (incluant les logements neufs) a augmenté de 4,9% a 7,2% dans notre secteur selon le coordonnateur Dominic Gosselin.

Selon Véronique Laflamme, « il n’est plus possible de nier ou de banaliser la crise du logement vécue par les locataires, ou d’affirmer qu’elle n’est le fait que de régions bien précises ». Elle demande donc au gouvernement Legault de passer sans plus tarder à l’action, en finançant largement la construction de nouveaux logements sociaux et ce, dès son prochain budget. Elle ajoute : « Pendant de nombreuses années, ce sont les logements coopératifs et sans lucratif qui soutenaient l’offre d’appartements, surtout pour les ménages à faible et modeste revenus. Ce n’est pas en continuant de les ignorer que le gouvernement se donnera les moyens de faire face à la situation ».

« L’explosion des loyers enfonce de plus en plus de ménages locataires dans la précarité. Ces ménages subissent de plein fouet la hausse importante des coûts de tous les besoins essentiels. L’augmentation fulgurante des loyers, qui représentent leur principale dépense, a des conséquences catastrophiques. Le gouvernement du Québec et la ministre responsable de l’Habitation ne peuvent rester les bras croisés; il faut geler immédiatement les loyers, et par la suite plafonner les hausses », Cédric Dussault, porte-parole du RCLALQ.

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