SorelTracy Magazine - Lundi, 13 octobre 2025

Jeudi 9 octobre, 2025

Colonie des Grèves de Contrecœur

Allons-nous assister à l’écriture du dernier chapitre de l’histoire de la plus vieille Colonie de vacances francophone en Amérique du Nord?

Depuis 113 ans, la Colonie de vacances des Grèves accueille des enfants et des familles à Contrecœur. L’accès à ses terrains et à ses sentiers, souvent gratuit pour le public, repose entièrement sur sa bonne volonté. Les terrains de la Colonie des Grèves n’appartiennent pas à la Ville de Contrecoeur.

Depuis plus de 18 ans, la Colonie fait partie du Parc Régional des Grèves, un partenariat entre les villes de Contrecœur et Sorel-Tracy, de la Colonie des Grèves, de Rio Tinto Fer et Titane, du CÉGEP Sorel-Tracy et de l’organisme Kinéglobe. Ensemble, ils ont permis à la population de profiter d’un vaste espace de plein air. Or, le protocole d’entente qui encadrait cette collaboration est échu depuis mars 2025 et n’a pas été renouvelé

C’est donc faute d’entente et surtout, de moyens financiers et de ressources humaines, que la Colonie a fermé, à regret, l’accès à ses terrains, son stationnement et son accueil aux usagers du Parc Régional Des Grèves.

Une situation difficile qui dure depuis plusieurs années
Depuis quelques années, la Colonie fait face à une procédure d’expropriation entreprise par la Ville de Contrecœur.

Au printemps 2021, le conseil municipal de Contrecoeur dirigé par la mairesse sortante, Maud Allaire, a enclenché une opération agressive à l’endroit de la Colonie. La direction et les membres bénévoles du Conseil d’administration de la Colonie ont tenté par tous les moyens de contrer l’expropriation.

Cette démarche a eu des conséquences importantes :
• Diminution du soutien financier et des dons ;
• Arrêt des investissements sur les bâtiments et les infrastructures ;
• Épuisement et perte de plusieurs bénévoles.

La Ville et la Colonie, par le biais de leurs procureurs, ont tenté de trouver une voie de passage pour mettre fin à ce conflit et ainsi permettre à la Colonie de reprendre ses opérations normalement et, ce faisant, limiter les dédommagements que la ville devrait verser à la Colonie en compensation de la démarche entreprise au détriment de cette dernière. Malgré plusieurs tentatives de discussion et une ouverture de la part de la Colonie pour régler la situation à l’amiable, la Ville n’a donné aucun suivi depuis plusieurs semaines.

C’est donc avec regret que le Conseil d’administration a décidé de laisser la procédure d’expropriation suivre son cours. Nous nous en remettrons donc au Tribunal Administratif du Québec qui déterminera la valeur de la propriété visée par l’expropriation et établira le montant que devra verser la Ville pour l’ensemble des dommages et inconvénients générés par ces procédures.

Des questions demeurent

Pourquoi le Conseil de Ville sortant souhaite-t-il dépenser une somme considérable pour acquérir un terrain déjà zoné « parc », géré par un organisme qui en prend soin et le rend accessible à la population?

Pourquoi cette agression par la Ville de Contrecoeur envers un organisme à but non lucratif?

Pourquoi la Ville n’exerce-t-elle pas simplement son droit de préemption?

Cette décision, prise par le conseil municipal sortant, soulève de nombreuses interrogations chez les citoyens et les bénévoles qui ont à cœur la Colonie des Grèves.

Un nouveau chapitre à écrire, malgré tout
« La programmation de la Colonie des Grèves pour la saison 2026 sera maintenue et nos objectifs en nombre de participants aux camps ayant d’ailleurs été revus à la hausse. »

Les membres du Conseil d’administration n’ont pas l’intention de participer à la rédaction du dernier chapitre de l’histoire de notre Colonie. Dans un premier temps, nous avons réaffirmé notre confiance en notre direction générale ainsi qu’aux membres du personnel, qui, pour la majorité, sont des employés saisonniers. L’expropriation prévoit que nous allons perdre le terrain entre la route Marie-Victorin et la voie ferrée ainsi que tous les bâtiments qui y sont érigés… Nous avons donc débuté une révision complète de notre plan de gestion afin de faire face à cette nouvelle réalité.

Comme il n’y a plus de contestation de l’expropriation, nous allons redoubler d’efforts afin de reconquérir le cœur de nos partenaires financiers et de nos généreux donateurs sans oublier, une mobilisation qui nous permettra de motiver nos équipes de bénévoles. Les membres du Conseil d’administration sont persuadés que la motivation et le goût de l’implication dans notre organisme qui a pour objectif « d’offrir à tous les enfants et à leurs familles, sans égard à leur situation économique, un endroit de loisirs et de culture où ils peuvent pleinement se développer et s’épanouir. » nous permettra d’écrire un nouveau chapitre de l’histoire de la plus vieille Colonie francophones en Amérique!

Et pour l’accès au terrain entre Marie-Victorin et le chemin de fer ?
Quand la mairesse sortante, Maud Allaire, publie sur les réseaux sociaux : « La Ville de Contrecoeur demeure pleinement engagée et cohérente dans sa volonté de protéger, mettre en valeur et rendre accessible ce territoire. », considérant qu’il n’y a plus de contestation face à l’expropriation, la Ville n’a qu’à mandater son procureur afin qu’il réclame « l’usage des lieux » le plus rapidement possible.

Et si, à l’inverse, la Ville choisit d’abandonner la procédure d’expropriation, la Colonie s’engage à adopter et à signer, immédiatement, le protocole d’entente du Parc Régional des Grèves.

La Colonie s’en remet au Tribunal Administratif du Québec qui fixera le montant du dédommagement que devra verser la Ville pour l’ensemble des dommages et inconvénients générés par ces procédures et ainsi nous serons en mesure de valider la cohérence de cette démarche entreprise par la mairesse sortante madame Maud Allaire et le conseiller sortant du district #6 (secteur de la Colonie), Claude Dansereau qui siège également au conseil d’administration du Parc Régional des Grèves.

Colonie des Grèves de Contrecœur



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