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Mardi 21 septembre, 2021
Ce Fleuve auquel je dois tant…
Je lui dois d’avoir été, dès ma tendre enfance, un terrain de jeu privilégié.
D’une saison à l’autre, nous étions fidèlement liés l’un et l’autre soit par les promenades en chaloupe et sur la grève, soit par les glissades et les patinoires que les parents et grands-parents, la froidure venue, élaboraient pour nos heures insatiables de grand air.
Je lui dois l’inspiration, la réflexion, l’apaisement, la soif de lecture et d’écriture. Toujours, je me suis émerveillée devant le passage des goélettes, des barges et des paquebots luxueux.
Je lui dois, l’ayant suivi loyalement dans sa descente vers l’océan, la parure de ses plus belles îles, sauvages, habitées, agricoles ou rocheuses, de ses phares mystérieux, vigies des navigateurs.
Je lui dois son parcours saisissant jusqu’aux Îles-de-la-Madeleine, terre québécoise incroyablement éloignée non moins parée d’une grande beauté.
Je lui dois les histoires et anecdotes maritimes que j’écoutais, fascinée, sur les genoux de mon grand-papa capitaine.
De le nommer suscite une émotion, un respect.
De l’observer, je me sens reconnaissante.
De le humer, dépendamment de la direction des vents, me donne le goût de le suivre au gré de la météo, de ses humeurs, de ses courants, car toujours le Saint-Laurent se pare de beauté.
Et jamais je ne le perdrai de vue.
« La vie n’est pas un long fleuve tranquille mais elle offre quelques îles de tendresse. » ( auteur anonyme)