LE SORELTRACY MAGAZINE     *  Dernière mise à jour : jeudi 12 décembre 2013 21:05

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jeudi 12 décembre 2013

Budget 2014 de Sorel-Tracy : un bon départ, mais … 

Les contribuables seront heureux, les hausses de taxes municipales 2014 seront limitées au minimum. Mieux, pour au moins 52 % d'entre eux, il n’y aura pas d'augmentation et une légère diminution est même prévue.  

Ainsi, au terme de la présentation budgétaire 2014 (9 décembre 2013), nos élus se félicitaient mutuellement comme s'ils venaient de gagner LA course. Certes le départ est bon, mais il n’est pas « canon » et le fil d’arrivée est encore très loin. En matière de finances publiques en situation d'endettement comme celle de la ville de Sorel-Tracy, la réalité risque de nous rattraper rapidement avec le budget 2015. 

En ce sens, une question s'impose en termes d’orientations budgétaires. Est-ce que le conseil municipal a fait des choix judicieux pour 2014 et les années à venir? Ma réponse est : "oui" et "non". Ce faisant, quelles devraient être les prochaines étapes.

Sur la forme, il faut féliciter Serge Péloquin pour avoir pris les choses en main. Son approche pédagogique en ouverture de présentation était excellente, notamment l'énumération des différentes hypothèses de travail.

 

 


À court terme – L’ère des illusions
 

Au terme de la campagne électorale, nos élus avaient une obligation de résultat, surtout Serge Péloquin et son « Réduire la dette » électoraliste. D'où la décision de geler les revenus de taxes pour le budget 2014 au niveau de 2013

Ce faisant, les élus se devaient de financer cette décision pour compenser les augmentations naturelles des charges, inhérentes à une organisation comme une ville et la perte des revenus de la TVQ (Taxe de vente du Québec). Ils avaient donc le choix entre rationaliser les façons de faire l’appareil municipal ou tomber dans la facilité. Ils ont opté pour la seconde solution en réduisant les investissements de 800 000 $ et en utilisant 1,7 M$ en excédent accumulé (total : 2,5 M$). 

Le problème avec cette façon de faire à courte vue, c’est qu’elle fonctionne une seule fois sans trop de risque de pelleter par en avant, notamment en matière d’investissements dans les infrastructures. 

D’un autre côté, les élus de Sorel-Tracy n’avaient pas réellement le choix. D’une part, il s’agit d’une équipe nouvellement formée sans orientation commune en matière budgétaire.  

D’autre part, il faut maintenant conclure qu’au niveau de l’appareil municipal de Sorel-Tracy, il n’y a aucune culture ni expérience maîtrisée en matière de rationalisation des façons de faire et des opérations dans une organisation. Cela est manifeste tant pour les élus, nouveaux et expérimentés que pour les gestionnaires en fonction, principalement au niveau de la direction générale. Ce qui est une lacune majeure dans ce dernier cas. Une équipe de gestion expérimentée et dédiée aurait été en mesure de proposer aux élus, un panier de pistes d’amélioration pour couvrir en partie, le 2,5 M$ ci-haut. Je rappelle que Sorel-Tracy montre un désolant ratio de 1 cadre pour 5,8 employés et la direction générale laisse cette situation perdurée depuis trop longtemps. Il serait grand temps pour les responsables de rendre des comptes. La proximité des intervenants en autorité dans une petite ville comme la nôtre, ne doit plus être un passeport pour le laxisme. 

Sorel-Tracy comme le gouvernement du Québec ne fait toujours pas le choix de juguler notre dette collective. Nous préférons la « champlainiser ». Un jour, c'est la dette qui nous choisira et comme dans cas du pont Champlain, nous n'aurons pas le choix, peut-être même pas celui des moyens. 

Lucidement et pour adresser l’avenir, une augmentation de taxe de 1 % s’imposait, uniquement dédiée au remboursement de notre dette municipale. Ne pas s’attaquer résolument à cette situation indique simplement que dans les faits, nos élus vivent encore à l’Ère des illusions. Le reste, ce n'est que du verbiage. 

À moyen et long terme – l’Ère de la souffrance 

Je suggère aux élus de Sorel-Tracy de profiter des prochains mois pour se doter d’une véritable pensée budgétaire commune. Le tout pourrait s’articuler autour d’un seul et unique objectif. Je dirais même autour de ce que l’on pourrait appeler, une doctrine budgétaire. Actuellement, il y a encore beaucoup de floues et les excédents budgétaires par définition, ne poussent pas dans les arbres. 

Ceci étant et dans l’état actuel des choses, je ne vois qu’un objectif budgétaire pour notre ville. Sorel-Tracy doit se doter d’une fiscalité concurrentielle par rapport aux villes de comparaison, dans sa classe de population (25 à 99 999 habitants). Cet objectif serait stimulant pour les contribuables et nous ferait toute une carte de visite pour attirer de nouveaux citoyens et des investisseurs. 

De même, cet objectif servirait de balise pour valider les activités et les projets de la ville. Je sais, une ville n’est pas qu’un compte de taxes. C’est avant tout, un milieu de vie. Mais par ailleurs, il nous faut sortir dans l’imaginaire collectif, du cercle vicieux des comptes de taxes et de l’endettement élevés si nous voulons nous dégager une marge de manœuvre pour améliorer ce milieu de vie. 

Selon la doctrine budgétaire qui sera retenue, il serait primordial que les élus amorcent rapidement une démarche de rationalisation des façons de faire de la ville, en prévision de l’exercice budgétaire 2015. Comment? Il existe des méthodologies éprouvées pour ce faire et plusieurs firmes de consultants spécialistes en la matière sont disponibles pour fournir de l’aide. Ceci étant, doter Sorel-Tracy d’une fiscalité concurrentielle après des années de laxisme ne sera pas une chose facile. Soyez-en convaincus.
 

Serge Péloquin pendant l’énoncé budgétaire du 9 décembre 2013 : « On a demandé aux différents départements ce qu’ils voulaient. » C’est une approche qui date des années 80 où l’on répondait systématiquement à un problème par l'addition de ressources (ex. : l'ajout d'un poste de frigoriste, se rappelleront ceux qui ont écouté la séance budgétaire sur MaTV). En 2013 et depuis plusieurs années, on dit aux gestionnaires : « Voici ce que tu as pour faire l’année et l’an prochain, tu auras moins. Débrouille-toi pour faire plus. » C’est plate, mais c’est ainsi.

 

 

 

 





Conclusion
 

À court terme, le conseil municipal de Sorel-Tracy vient de créer un fragile, mais intéressant « momentum » budgétaire. À moyen et long terme, il faut le consolider et se mettre en mouvement pour doter Sorel-Tracy d'une fiscalité concurrentielle. Il n'y a pas d'autre issue. Il en va de la pérennité de notre communauté. Cela demandera énormément de leadership et d’opiniâtreté.  

Célèbre citation sportive aux États-Unis: Winning isn’t everything; it’s the only thing

Henry Russell ("Red") Sanders (1905-1958)

         Traduction libre: « Gagner n'est pas tout ; c'est la seule chose qui compte »

 

Jocelyn Daneau
Courriel : jocelyndaneau@gmail.com
Blogue - Sorel-Tracy dans l’univers : http://wp.me/2JVSB

Note : Il faut aussi travailler du côté des revenus. Mais nous devons considérer ces gains comme la cerise sur le sundae. 

Avertissement : L’institution des MRC est pour moi ce que sont les commissions scolaires pour la CAQ de François Legault, des organisations à l’utilité discutable et au potentiel de dépenses sans fonds. Pour 2014, la MRC Pierre-de-Saurel vient de hausser sont budget d’un astronomique 25 % à même les surplus budgétaires qui nous appartiennent, sans que nous ayons eu un mot à dire ou presque. Le maire de Sorel-Tracy, qui devrait être de facto le préfet de la MRC à cause du poids de notre population, a-t-il consulté le conseil municipal avant de se laisser embarquer dans cette décision? Peut-être avions-nous d’autres projets avec ce surplus, comme rembourser notre dette. La MRC Pierre-de-Saurel m’apparait comme un gouffre financier et bureaucratique sans fonds à la gouvernance discutable. Si nous ne sommes pas vigilants, nous risquons de nous retrouver avec un sérieux problème (Voir : Claude Pothier, 1 % de légitimité).

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