LE SORELTRACY MAGAZINE     *  Dernière mise à jour : samedi 03 août 2013 09:11

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samedi 03 août 2013

Serge Péloquin : un artiste qui se cherche … une scène politique 

Contrairement au « J'aurais voulu être un artiste » du « Blues du businessman » de Claude Dubois, Serge Péloquin nous annonce contre toute attente que lui l’artiste, veut devenir maire de Sorel-Tracy en novembre 2013.  

Je l’avoue, quand la mélodie des rumeurs « Péloquin maire » est venue à mes oreilles, ma bouche chantait le scepticisme. Mais bon, de Jean-Martin Aussant, riche et vrai indépendantiste reconverti dans le piano en passant par feu Gérald Godin, poète ou Maka Kotto, acteur et ministres dans un gouvernement du parti Québécois, de feu Vaclav Havel, l’écrivain président de la Tchécoslovaquie à Michel Martelly, rappeur devenu l’actuel président d’Haïti, la politique a peut-être besoin d’artistes.  

Alors pourquoi pas ce candidat atypique, homme en noir et d’affaires, amuseur public, gérant de Normand l’Amour, sorti de l’Hôtel de glace, porteur d’Écomonde, cheveux hirsutes, noir jais à l’instar des potentats chinois post-cinquantaines. Après tout, tant feu Steve Jobs (Apple) que Guy Laliberté (Cirque du Soleil) sont reconnus comme des artistes et visionnaires de haut vol, avant de devenir des gestionnaires à succès. 

Ceci étant, voici le pointage que nous renvoi le Saurel – O – Mètre électoral 2013 (SOME 2013). 

ATTENTION : Le SOME 2013 ne mesure pas la popularité d’un individu. Il faut donc mettre dans sa juste perspective, le fait que Serge Péloquin surfe présentement sur un succès, celui du Festival de la gibelotte. La popularité (artistique, sportive) n’est pas une garantie de succès dans la gestion d’une organisation. SVP, n’adoptons pas comme électeur, des comportements de « groupie ». Disons donc tout de suite au candidat-vedette Serge Péloquin que nous ne voulons pas d’un candidat-spectacle. L’enjeu est trop grand pour notre ville.

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Dans un livre fascinant : Artistes, artisans et technocrates dans nos organisations - Rêves, réalités et illusions du leadership*, l’auteur énumère une typologie des comportements dans un cadre organisationnel (ex. : ville). Naturellement, chaque individu de par sa personnalité, est dominé par l’une ou l’autre de ces 3 façons d’être. Naturellement, une organisation à succès ne peut-être dominée uniquement par des artistes ou des technocrates. Naturellement comme dans la vie, tout est une question d’équilibre. Tant Steve Jobs que Guy Laliberté ont été obligés de rapidement s’entourer à la fois d’artisans et de technocrates mais aussi, d’être souvent l’un et l’autre. C’est dans la nature des choses. 

La grande force de Serge Péloquin, considéré avant tout comme un artiste, c’est le « savoir-être ». Les différents succès qui ont jalonné sa carrière en sont un témoignage éloquent. C’est un gagnant qui en connaît intrinsèquement la dynamique et cela, c’est une grande force. Pour être un gagnant, il faut constamment viser l’excellence et cela aussi, comme mentalité et comme façon d’aborder les défis, c’est un acquis important. 

D’un autre côté, ces succès dans un créneau particulier ne doivent pas nous faire perdre de vue qu’une ville, c’est une entité multiscènes différente, soumise à une réglementation souvent contraignante. Ce faisant, les scénarios et les acteurs y sont multiples, DIFFÉRENTS, avec des talents, des exigences et des agendas à géométrie variable et quelques fois, sur roulettes. Un défi quotidien qu’il ne faut pas négliger et qui pourrait lui faire dresser encore plus, les cheveux sur la tête. Souvenez-vous des a priori populaire, André Boisclair ou Michael Ignatieff, arrivés comme des sauveurs, ils ont rapidement échoué.

En matière de « vision », Serge Péloquin devra aller au-delà des mots et des concepts qu’il énonce aisément dans le discours. En ce sens, son imaginaire pour le Sorel-Tracy de demain devra rapidement se retrouver sous la forme d’un programme électoral réaliste et concret. Lequel programme permettra aux citoyens de se faire une idée juste de ce qu’ils auront pour leurs taxes. À ce titre, l’Artiste devra se faire à la fois artisan et technocrate. Pour Serge Péloquin, un projet comme l’Écomonde qu’il porte personnellement depuis des années, devra devenir un projet prioritaire, … comme les autres. Sera-t-il capable de faire la part des choses? 

Là où Serge Péloquin devra être convaincant, c’est au niveau du « savoir-faire ».  Il devra démontrer qu’il possède le jugement pour suspendre constamment, ses habits d’artiste pour se transformer en artisan et souvent en technocrate.  

Homme de projet qui fonctionne à l’adrénaline d’un unique livrable avec une date fixe de réalisation (ex. : Festival de la gibelotte, Hôtel de glace), il devra nous démontrer qu’il peut faire dans la durée et la continuité. Il devra faire avec la (petite) politique et la gestion des opérations quotidiennes, souvent ennuyeuses. C’est l’essence d’une ville. Est-ce dans la nature de l’Artiste? 

De même, Serge Péloquin devra démontrer qu’il a le potentiel pour gérer les changements incontournables qui sont nécessaires pour l’avenir de notre ville, sous peine de déclin. 

Est-ce que l’artiste Péloquin possède les qualités et les habiletés pour doter Sorel-Tracy d'une fiscalité compétitive en imposant une gestion financière professionnelle; pour nous doter d’une vision, d’une stratégie et du leadership adéquat en matière de développement économique; pour entreprendre l’optimisation des façons de faire de notre appareil municipale englué dans son surnombre de cadres; pour rationaliser les relations avec l’envahissante MRC Pierre-de-Saurel? Tous ces chantiers et d’autres  demandent a priori, des connaissances et une expertise que l’on perçoit difficilement chez Serge Péloquin.  

Si tel est le cas, il y a de fortes chances que Serge Péloquin confie en « sous-traitance », la réalisation de ces chantiers. À qui les donnera-t-il, si ce n’est aux mêmes instances qui nous ont donné des résultats nécessitant ces chantiers?  Il y a donc ici un sérieux risque de « tourner en rond ». Second questionnement concernant Serge Péloquin maire : a-t-il l’indépendance d’esprit requise pour s’affranchir de ses alliés naturels et devenir le maire de tous les citoyens? Sera-t-il capable de s’élever au-dessus de la mêlée pour entreprendre les chantiers nécessaires à la pérennité de notre communauté? 

Bref, une fois l’euphorie des premiers applaudissements passée, est-ce que Serge Péloquin a le souffle pour tenir la scène pendant 4 ans, quelques fois sous les huées ingrates, pour littéralement changer le décor de Sorel-Tracy? Est-ce que Serge Péloquin à la capacité comme le transformiste Arturo Brachetti, de revêtir des habits d’artisan ou de technocrate pour sortir de sa zone de confort artistique? Pour mettre en scène une pièce en plusieurs actes, sur des sujets qui a priori, ne sont pas dans sa nature? 

À l’instar de P.K. Subban (P.K. Subban : la nécessaire transition d’artiste à artisan), Serge Péloquin devra nous démontrer qu’il est plus et autre chose que le « Serge Péloquin, artiste public ». 

 

Jocelyn Daneau
Courriel : jocelyndaneau@gmail.com
Blogue - Sorel-Tracy dans l’univers : http://wp.me/2JVSB

Saurel-O-Mètre électoral 2013 - SOME 2013
Explications : http://wp.me/P2JVSB-2S

Grille d’analyse (résultats) du SOME 2013 – Version 5 (3 août 2013)
Voir :
http://wp.me/a2JVSB-9Q

* Sources : Artistes, artisans et technocrates dans nos organisations - Rêves, réalités et illusions du leadership, Patricia Pitcher, Québec/Amérique, 2008, 264p.

Suggestion de lecture

À mes amis, candidats à l’élection municipale de Sorel-Tracy et d’ailleurs
Voir : http://wp.me/p2JVSB-9O

C’est un court commentaire issu d’une lettre ouverte publiée dans La Presse du 3 août 2013 : La bataille de rue.

Cette lettre ouverte, c’est un peu l’idée opposée au concept de SOME 2013.

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