LE SORELTRACY MAGAZINE     *  Dernière mise à jour : jeudi 12 janvier 2012 10:58

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NÉCROLOGIE

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LA CHRONIQUE, DE JOCELYN DANEAU
 

jeudi 12 janvier 2012


Quelques éléphants audacieux à Sorel-Tracy

Dans l’horoscope chinois, 2012 est l’année du Dragon. Prospérité et prudence y seront de mise. Comment cela se conjuguera-t-il avec une année 2012 qui s’annonce assez difficile selon plusieurs économistes? Difficile à dire. Espérons que dans une version locale de cet horoscope, le Dragon ne se transforme en Éléphant blanc. Parce qu’il y a des risques. 

Prenons le dossier de la nouvelle gare de la CIT Sorel-Varennes dont la mise en service est sans cesse reportée. Ce « navire amiral » du transport en commun dort actuellement au quai « Poliquin ». Aucune date d’appareillage ne semble prévue. Serait-ce pour l’instant, un « éléphant » gris-noir, fait de verre et d’acier, en voie de blanchiment? 

Admettons un coût final de 10 millions de dollars (6,5 à 7 M$ au départ) avec un taux d’actualisation de 6,5 % (identique à celui du CHUM de Montréal en construction), la non-utilisation de ce site coûte au minimum, 52 600 $ par mois uniquement en intérêts (et je vous fais grâce de l’intérêt composé, des coûts de chauffage, du gardiennage, etc.).  La gare qui devrait être ouverte depuis juillet 2010 nous coûtera plus de 500 000 $ en « frais de quai » au 30 janvier 2012. En bout de piste, qui va payer la facture? 

Heureusement POUR L’INSTANT, la construction de la nouvelle caserne des pompiers semble aller rondement et à l’intérieur du budget prévu. 

Un très gros « éléphant » est en voie de blanchiment en 2012. La poursuite de 22 millions de dollars de SDD/Conporec dont nous sommes à Sorel-Tracy, concerné à hauteur de 68 % c.-à-d. 15 M$ (au prorata de notre population au sein de la MRC Pierre-de Saurel). Comment cela va-t-il se terminer? Bien malin celui qui pourrait le prévoir. Mais en bout de piste, l’impact sera globalement négatif et devra être mis au passif de l’administration Dauplaise et de celle de Gilles Salvas de la MRC Pierre-de Saurel. À moins d’un règlement hors cours, ce dossier pourrait trainer plusieurs années pour la plus grande joie des avocats. En bout de piste, qui va payer la facture? 

Si nous n’y prenons garde, un « éléphant » pourrait commencer à blanchir en 2012 sous la forme de la rénovation de la salle Georges-Codling. Je suis partisan d’une vie culturelle dynamique et donc, de la nécessité d’avoir des équipements de qualité pour la supporter. Le projet de rénovation étant sur le point d’être enclenché, je dis simplement à ses gestionnaires : « PRUDENCE ». Pourquoi? Parce que réaliser un projet de rénovation dans le « vieux » est souvent une source de grandes surprises. Il y a donc des risques importants de dépassements de coûts même en considérant l’actuelle réserve pour contingence de 30 %. 

En rafale, quelques dossiers à surveiller en 2012. 

Premièrement : le projet des « Éoliennes » de la MRC Pierre-de Saurel. Malheureusement, je ne peux en examiner (1) la rentabilité tant du point de vue de la clause d’indexation du prix au kW que de celui des flux monétaires de coûts. J’encourage cependant la MRC Pierre-de Saurel à plus de transparence de ce côté, pour lever les doutes des citoyens sur la rentabilité de ce projet de 60 M$. Les kiosques, c’est « ben le fun ». Mais la publication de l’ensemble du contrat et de ses annexes serait encore mieux, y incluant les projections quant à la vitesse et la direction des vents pour les sites choisis. 

Deuxièmement : le prolongement est-ouest de la 30 vers Drummondville/Trois-Rivières. Projet intéressant, mais je ne crois pas qu’il soit prioritaire (mon ami Jean-Yves Landreville du comité CALA voudra encore une fois, me frotter les oreilles). Notre avenir est nord-sud en améliorant le transit sur la 30 et la 132 en direction de Montréal. De plus, les fonds disponibles seraient mieux utilisés pour le déménagement de la traverse à la hauteur de la centrale thermique.

Troisièmement : la réfection de la Capitainerie (1,4 M$). Honnêtement, j’ai l’impression que ce projet est une réédition d’un modèle de tourisme dépassée. La Capitainerie sera un bâtiment payé en grande partie par les contribuables. Il ne servira à 100 % que l’été et à une minorité qui peut se payer et utiliser un bateau à plus de 1 $ le litre d’essence. Au fait, est-ce que Sorel-Tracy et sa région disposent d’un plan de développement pour le tourisme nautique et même pour le tourisme en général? Comment ce bâtiment s’inscrit-il dans le projet Écomonde, lui-même en phase de redéfinition ou avec l’aménagement du quai Richelieu en développement? Il me semble qu’une réflexion GLOBALE s’impose? 

Quatrièmement : la rénovation de certains bâtiments dits historiques, comme les locaux de l’ancienne ambassade des États-Unis sur la rue Reine. Il faut faire des choix compte tenu de la situation budgétaire de la ville de Sorel-Tracy. C’est regrettable, mais il faut envisager de s’en départir surtout si les terrains ont une quelconque valeur. Le produit de cette vente pourrait servir à réduire l’immense dette de Sorel-Tracy, à financer les travaux de jonction entre nos deux réseaux d’eau potable, etc.  

Cinquièmement : la vente du bâtiment de la vieille gare de Sorel. Nous devons plutôt trouver les moyens de la mettre en valeur cet édifice. Je rêve de voir le « pont des chars » de mon enfance transformé en pont sur le Richelieu pour les cyclistes et les piétons, y incluant une terrasse sur son pilier central. Y incluant aussi l’aménagement de la vieille gare en halte routière pour accueillir les cyclistes de passage. Ce projet audacieux de mise en valeur de notre patrimoine pourrait être réalisé comme une vitrine pour notre industrie de l’acier. 

En parlant d’audace 

Abordons maintenant l’avenir de l’église Notre-Dame et de l’ancienne mairie de Tracy située au 3025 boulevard de Tracy. 

Considérant que Sorel-Tracy est surendettée et que ses citoyens sont surtaxés, j’en suis venu à la conclusion suivante. Il faut sacrifier un des édifices pour sauver l’autre. Il faut démolir le 3025 et transférer les activités qui y étaient prévues (celles du Centre de Transfert Technologique en Écologie Industrielle – CTTEI) dans une église Notre-Dame réaménagée. C’est un projet audacieux et d’avenir. Explications! 

Le 3025 est un bâtiment bizarre (selon mes goûts) qui m’apparait difficile à rénover. Je ne suis pas un expert en bâtiment ni en rénovation, mais ce que je peux voir de cette structure en « stuc blanc » ne m’inspire pas. Je me suis aussi laissé dire que l’intérieur n’était pas mieux. Intuitivement, je ne crois pas à la rénovation de l’ancienne mairie au coût de 3 M$. 

Mon idée, c’est de raser le bâtiment et de construire à la place, un terrain de soccer/football synthétique avec une piste de course et les équipements connexes. Cette installation serait un complément extraordinaire aux activités du CÉGEP. De plus, elle s’inscrirait dans la trame urbaine de ce quartier en termes d’équipements sportifs où l’on retrouve déjà la piscine et le curling. 

Nous avons la chance à Sorel-Tracy de posséder un excellent CÉGEP et nous devons lui donner encore plus d’impulsion qu’il en a actuellement. Je crois fermement au concept de sport/étude. Je crois par exemple qu’une équipe de football collégiale serait un puissant atout pour notre ville. De plus, nos jeunes Polypus pourraient y poursuivre localement, leur « carrière » de footballeurs. 

Il ne faut pas perdre de vue que la population de Sorel-Tracy et de sa région vieillit plus vite en moyenne que celle du Québec. Un des défis majeurs de notre ville : garder nos jeunes et en attirer d’autres. Il y a les « jobs » à créer pour attirer et garder nos jeunes. Mais il y a aussi des projets mobilisateurs à mettre de l’avant. 

Comme le faisait remarquer un de mes amis, il y a présentement beaucoup de développement économique et résidentiel tout le long de la 30. Il faut profiter de ce momentum pour nous positionner comme une destination à privilégier. Par exemple, tous les jeunes qui vont éventuellement émerger des nouveaux quartiers de Contrecoeur doivent avoir comme réflexe naturel de se diriger vers Sorel-Tracy. Surtout que Montréal est de plus en plus « bouchonné » et onéreux tout comme la Rive-Sud.  

Une église Notre-Dame aménagée pourrait avoir plusieurs fonctions outre son principal locataire le CTTEI. Elle pourrait servir de centre de diffusion multimédia pour tout ce qui touche le savoir-faire en matière d’écologie industrielle. Le tout en collaboration et en complémentarité avec les activités du Biophare et celles de nos bibliothèques (note : où en est le rapport sur la situation de nos bibliothèques initiée en juillet 2010 par le conseil municipal de Sorel-Tracy). Je crois aussi que le bâtiment est suffisamment grand pour y inclure un Centre la petite enfance. Bref, ce bâtiment peut renfermer plusieurs usages et son réaménagement serait un défi architectural qui nous ferait honneur.  

Finalement, le réaménagement de l’église Notre-Dame aurait plusieurs avantages. Premièrement, cela revitaliserait ce secteur de la ville. Nous trouverions une vocation à ce bâtiment qui s’en recherche une et qu’il faut absolument préserver. Surtout, cela nous ferait une formidable vitrine pour affirmer notre dynamisme. Il ne manque que l’imagination, de l’audace… et le financement. 

Jocelyn Daneau
Saurelois, fier citoyen de Sorel-Tracy!

Adresse courriel : jocelyndaneau@gmail.com
Site internet : www.jocelyndaneau.com
Sur TWITTER: http://twitter.com/#!/JocelynDaneau 

(1) Comme employé permanent d’Hydro-Québec depuis plus de 25 ans, mon code d’éthique m’interdit de prendre position publiquement et formellement sur tous les sujets reliés aux activités de mon employeur.

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