LE SORELTRACY MAGAZINE     *  Dernière mise à jour : jeudi 01 septembre 2016 15:20

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NÉCROLOGIE

NOUS JOINDRE


24 aout 2015

La Bibliothèque de Québec : A Quebec Public Library aux frais des citoyens du pays de Gaston Miron

Lettre ouverte au Directorat du réseau des Bibliothèques de la ville de Québec

www.soreltracy.com/liter/2015/aout/18a.htm

 

 

Et à sa directrice en particulier, madame MARIE-CLAIRE LÉVESQUE

(mclevesque@institutcanadien.Qc.ca) ainsi qu’au directeur de

l’Institut canadien, monsieur JEAN CHABOT (jchabot@institutcanadien.Qc.ca)

 

 

« Le réseau des bibliothèques de Québec . Hier encore un joyau culturel de grande tenue. Et hautement prisé. Désormais a Public Library dans laquelle se déverse the American Culture en continu, jour après jour, par camions entiers et à grands frais. In English only. [...] Au total, le matériel unilingue anglais (CD, Blue Ray, DVD...) constitue désormais plus de 80% des nouveaux arrivages dans l’audio-numérique»

 

 

à Une version écourtée de la présente aura d’abord été publiée dans Le Devoir du 17 août 2015, en :

www.ledevoir.com/culture/actualites-culturelles/447731/bibliotheque-de-quebec-anglaisement-tous-azimuts 

 

version intégrale et définitive

 

Je constate de plus en plus souvent que les personnes qui rédigent les notices des films au sein du catalogue de la Bibliothèque de Québec révèlent une langue, disons, approximative. Et ce, en dépit de la grande simplicité de la tâche (quand il ne s’agit pas de la banale ressaisie du descriptif appa­raissant sur la jaquette du produit). 

Je décline sur-le-champ deux illustrations, qui me tombent sous les yeux à l’instant même dans le cadre d’une recherche ponctuelle. 

         Entrée : « Histoire vraie » : […] Longo lui propose de raconter sa version des faits en exclusivité en échange que [!?!] Finkel lui apprenne à écrire comme un écrivain […]

            Entrée : « La dame en or » : […] En compagnie d'un jeune avocat dont les descendants [!?! contresens complet dans le contexte] ont également souffert pendant la Seconde Guerre […]

Les « [!?!] » sont de mon cru. Et le reste est à l’avenant. Hélas. Car si j’étais pointilleux, je m’attar­derais à la syntaxe, à la pauvreté du vocabulaire et aux imprécisions diverses (que signifie donc, par exemple, « écrire comme un écrivain » ...? : un CD d’American Commercial Songs à qui le sait !).  

Je crois, admettons-le de bon gré, que ça se passe de plus amples commentaires. * 

Cela étant, j’ai bien conscience que la maîtrise (simplement « correcte ») de la langue française, au Québec, participe désormais de l’exploit : on réclame l’apprentissage de l’anglais dès la première année du cursus scolaire (Thanks a lot Mr Charest), alors que les diplômés universitaires (en cela plus victimes, d’ailleurs, que responsables) sont en grande majorité toutes disciplines confondues (les « sortants » de Communication, de Journalisme, de Littérature… française, de Philosophie et… des présumées Sciences de l’Éducation (!) n’y échappant nullement au passage, bien au contraire) incapables de faire preuve d’une maîtrise plus que stricte­ment minimale de notre propre langue. 

En clair : on « produit » - à coûts de milliards - des doctorats pour analphabètes. Appelons-les les Doctoriens. 

Reste que la reconduction d’un pareil gâchis collectif m’apparaît singulièrement scandaleuse au sein d’une institution de la nature du vénérable Institut canadien : dénomination qui autrefois, à l’époque des Nelligan et autres Crémazie, revêtait un sens tout autre que celui qui pourrait, malen­con­treusement, mais non sans raison, lui être accolé en notre temps. Institut mandaté par la Cité, comme on sait, dans le dessein de procéder à la gestion de ladite Bibliothèque

Déjà que... les acquisitions en section Films et Téléséries version originale non française, massi­vement sinon quasi-exclusi­vement étatsuniens (et ne parlons pas des disques audio-numériques, ou CDs, catégorie dans laquelle la langue française fait figure d’enfant chétif et totalement démuni ; voire, le créneau de l’appren­tissage des langues étran­gères via supports numériques bilingues… anglais/mandarin et al. Quelle trou­vaille extraordinaire, n’est‑ce pas : assimiler une langue étrangère par le biais d’une… langue seconde ! Un aller simple Québec-Trois-Rivières via Houston, quoi), ne sont plus accessibles, pour la plupart, depuis quelques années (et cela en parfaite contra­vention à la législation de la Charte de la Langue française), dans la Langue officielle du Québec. Tout au plus, dans le meilleur des cas, ces films sont‑ils à l’occasion - à l’occasion, je dis bien - sous‑titrés en français (à http://vigile.net/L-anglaisement-massif-de-la). Au total, le matériel unilingue anglais (CD, Blue Ray, DVD...) cons­titue désor­mais plus de 80% des nouveaux arri­vages dans l’audio-numérique.

À croire qu’il a été décrété formellement, et le plus sciemment qui soit, au sein de cette Institution cultu­relle de la Capitale française de toutes les Amériques, actuel­lement sous adminis­tration de monsieur le maire Régis Labeaume, que la Biblio­thèque de Québec doit accorder impéra­ti­vement une très large part de son budget (livres et autres imprimés compris) — budget par ailleurs impres­sionnant (ce dont, en soi, je me réjouirais fort s’il était admi­nistré de manière autre­ment plus éclairée) — à angliciser systéma­ti­quement son fonds

Et ses usagers, par voie de conséquence. Question de pure logique déductive.

La Bibliothèque de Québec, émule de la McGill University Library ??? Aux frais des citoyens-contri­buables du pays des Félix Leclerc et des René Lévesque. Bien entendu. 

Welcome back au Québec colonisé d’avant même le FLQ ! And thank you so much, mister Chabot. 

Bref, ce n’est pas madame Louise Beaudoin, on s’en doute un peu, naguère ministre de la Culture et respon­sable de la Charte de la Langue française, qui aurait accepté passi­vement, et sans sourciller, une gabegie suicidaire pareille. Laquelle s’infiltre désormais, on le voit, jusque dans nos plus presti­gieuses institu­tions culturelles. 

Mais comment s’étonner de ce « phénomène » québécois généralisé d’automutilation (jusqu’à ce que mort s’ensuive…?), lorsque l’individu qui nous fait office de chef d’État cons­titue à lui-seul la réincar­nation combinée d’Elvis Gratton et de Philippe... Pétain ?

Et notre belle radio-poubelle locale - ô combien « locale » - qui, ce faisant, se tape frénéti­quement les mains de plaisir. Après tout, avec des doctoriens n’est‑il pas plus aisé de se fabriquer en douce un peuple, un tout petit peuple. De Kénédiens

Le réseau des bibliothèques de Québec. Hier encore un joyau culturel de grande tenue. Et haute­ment prisé. Désormais a Public Library dans laquelle se déverse the American Culture en continu, par camions entiers et à grands frais.  

 In English only.

 

 

    À la mémoire de Jean Corbo (1950-1966)

 

NdR - Une « suite » a été apportée à ce texte à la page cybernéenne suivante : 

 

Jean-Luc Gouin

LePeregrin@yahoo.ca

 

à Citoyen de la Capitale (mais surtout pas « nationale » - Ô horreur ! - aux dires, isn’t it, du même Philippe), ce 15 Août 2015, alors qu’Acadiens et Napoléon 1er se congra­tulent gaiement à la faveur de leur anni­ver­saire respectif. Pendant que ce pays anglo­phone on ne peut plus laïque nommé France, d’autre part, trans­forme, quant à lui, ce même quan­tième en jour férié. Et chômé. C’est l’Assomption catho­lique, nom de nom ! Cela entendu, et puisque nous y sommes, à cette date et en ces lieux, rappe­lons (à M. Couillard nommément) que c’est égale­ment ce Jour‑là même, en 1945, que Philippe Pétain fut reconnu coupable de haute trahison et d’intelligence avec l’ennemi...

* À la défense du personnel affecté à cette tâche, je me dois tout de même de sou­ligner que l’exemple vient de haut (du 4e étage, et rien moins, nous dirait très précisément madame Goyette). Au sein du vaisseau amiral du réseau, en effet (j’ai nommé la Biblio­thèque Gabrielle-Roy), on confond allègre­ment, et depuis long de temps, étage et palier. Comme si le rez‑de-chaussée cons­ti­tuait en lui‑même un « étage ». Étonnant...

Autres parties prenantes - mais toujours sourdes - à pareil dossier Hélène David, ministre de la Culture et des Commu­ni­cations du Québec (ministre@mcc.gouv.Qc.ca), Régis Labeaume, maire de Québec (Cabinetdelamairie@ville.Quebec.Qc.ca), Marie Goyette, direc­trice de la Biblio­thèque Gabrielle-Roy (mgoyette@institutcanadien.Qc.ca) et Éric Therrien, surnommé Monsieur Niet ! (fonction­naire attitré, selon toute vraisem­blance, aux basses beso­gnes de ladite Biblio­thèque auprès du public : etherrien@institutcanadien.Qc.ca). Enfin, autre personne-ressource sur laquelle nous aime­rions pouvoir compter en cette « affaire », soit M. Pierre‑Karl Péladeau, jeune marié du Jour et, acces­ssoi­rement, Chef de l’Oppo­sition offi­cielle à l’Assemblée nationale du Québec (Pierre-Karl.Peladeau.StJe@AssNat.Qc.ca)

Comment noyer le poisson (note complémentaire du 23 août 2015) : J’ai constaté, dans les jours qui ont suivi la paru­tion de la version élaguée de la présente lettre dans Le Devoir du 17 courant, que le même Directorat auquel je m’adresse ici aura inséré en catas­trophe une longue liste de documents anciens (essen­tiel­lement des télé­séries québé­coises... françaises datant de... 2003 à 2012, et déjà au catalogue de la biblio­thèque depuis longtemps) dans la section « Films de fiction et séries télévisées » de la rubrique « Acquisitions » (récentes). Je laisse le lecteur (c’est‑à‑dire le véri­table employeur de ces gens par le biais de ses taxes et de ses impôts) conclure de lui‑même de la qualité ainsi que de l’honnê­teté intel­lec­tuelle des respon­sables de tels actes visant à tromper, tout à la fois, et les usagers et l’employeur formel de ces « profes­sionnels », à savoir : la cité de Québec elle‑même. Je précise, en termi­nant, que j’ai fait parvenir cette réflexion critique par courriel dès le 18 courant à M. Jean Chabot, à Mme Marie-Claire Lévesque ainsi qu’à d’autres ‘cadres’ de ladite Bibliothèque de Québec. Or ne s’en sont suivis aucune réponse ni même le plus laco­nique des accusés de réception. Autre marque du haut profes­sion­nalisme des lieux, sans doute.

 

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