Une chronique de
 Jocelyn Daneau

dimanche 17 mai 2020

Pour le déconfinement dans la région de Saurel et du Québec

Au Moyen-Âge, une façon simple d’obtenir une réponse était de soumettre celui (ou celle) qui détenait l’information au supplice de la Question, du genre « Croyez-vous en Dieu? » Sans présumer de rien, surtout pas des bonnes mœurs des tortionnaires de l’époque, peu importe la réponse, le résultat pour la victime était probablement toujours le même. Il allait rejoindre son Créateur. 

Au temps présent, l’unique question que tous se posent, comme dans un auto-supplice quotidien, c’est « Quand? ». Quand la pandémie va-t-elle se terminer? Et à court terme : Quand le déconfinement va-t-il s’accélérer? Surtout : Quand pourrons-nous reprendre le cours normal de nos vies? Question simple : « Quand? ». 

En communication, il y a toujours 3 aspects : qui livre le message, qui le reçoit et quel est-il exactement? À notre époque pandémique où l’état de la science évolue presque de minute en minute, le message sur le quand suit la même dynamique, dont on cherche souvent la logique. Souvenons-nous encore récemment. Les 60 à 70 ans étaient grandement à risque de contamination et le lendemain, par une opération simple de manipulation de l’évaluation du risque politico-sanitaire, nous étions presque libres de nous promener à poils comme des hippies. 

C’est la même chose pour le port du masque. Au début de la pandémie, le bon docteur Arruda y voyait une efficacité douteuse, tandis que dans certains pays asiatiques, il est porté presque systématiquement. Encore aujourd’hui, le Québec ne l’oblige pas. Mais le premier ministre Legault se pointe avec en conférence de presse; message contradictoire. Que faire quand un pays comme le Danemark où il y a peu de morts de la COVID-19 fait peu de cas du port du masque, mais insiste sur la fréquence des rapports sexuels de ses citoyen(ne)s pour combattre la pandémie? 

Pour les citoyens ordinaires ici dans la région de Saurel, où il y a peu de cas de COVID-19, le port du masque semble totalement inutile comme protection. Essentiellement parce que nous en faisons une utilisation tout croche. C’est comme cette dame que j’ai vu sortir (16 mai 2020) d’un commerce d’alimentation où j’attendais sur le trottoir pour entrer. Elle portait masque et gants de latex. Une fois qu’elle avait (probablement) taponner plusieurs produits à l’intérieur, elle a enlevé son masque avec ses gants en le prenant par la pièce de tissus centrale, comme si elle se mouchait. Ensuite, elle a gardé ses gants pour entrer dans l’auto et partir; bonjour contamination. Combien de personnes n’ai-je pas vues cette semaine, le masque tout croche sur le menton, en dessous de celui-ci ou pendant à une oreille. En fait, la seule utilité du masque présentement, c’est au niveau de la protection psychologique; c’est déjà ça diront certains. 

Devons-nous nous énerver? 

Au moment d’écrire ces lignes, il y aurait 36 cas confirmés de COVID-19 dans le Réseau local de services (RLS) Pierre-De Saurel dont 29 à Saurel. Y a-t-il matière à paniquer? 

En pratiquant la distanciation sociale et le lavage des mains systématiques c.-à-d. en étant normalement prudent comme nous le sommes depuis le début de la pandémie, il n’y pas lieu de nous énerver. Encore là, selon votre niveau d’aversion au risque c.-à-d. votre capacité à gérer vos peurs personnelles, la réponse variera immanquablement. 

Mais pour vous rassurer, sachez que nous en sommes à 70,1 cas confirmés par 100 000 habitants, un des taux les plus faibles au Québec. À ces niveaux de contamination, le doublement récent du nombre de cas n’a aucune valeur statistique. La région de Saurel est donc une très bonne candidate au déconfinement (Voir : 10 raisons pour déconfiner rapidement la région de Saurel, 17 avril 2020). 

Ce qui, je le répète, ne doit pas nous inciter à baisser la garde et à ne pas être sanitairement prudents. D’autant plus que selon certains épidémiologistes, si l’épidémie a frappé jusqu’ici moins fortement en région, c’est parce qu’elle n’est pas encore arrivée. 

Vivre libre ou mourir 

C’est la devise du New Hampshire : Live Free or Die. Cela pourrait aussi être celle de la Suède où les règles de confinement sont à l’opposé de celles de plusieurs États, dont le Québec. Surtout qu’en termes de taux de mortalité, la Suède ne fait pas pire ou mieux que le Québec et plusieurs pays européens. 

C’est toujours facile de le dire après le fait, mais comme citoyen, je me demande si notre actuelle stratégie « d’arrêt sur image » pour « aplatir la courbe » est toujours la bonne. 

Ce que je comprends, c’est que cette fameuse courbe des hospitalisations est maintenant aplatie ou presque. Je comprends aussi que selon l’Organisation mondiale de la Santé, que le COVID-19 sera potentiellement et dorénavant, une maladie endémique comme la rougeole avec laquelle il faudra désormais apprendre à vivre. Je comprends en plus qu’un potentiel vaccin ne sera pas disponible avant plusieurs mois, si jamais il est efficace. Finalement, comme le printemps qui revient, on nous annonce avec certitude, l’arrivée d'une seconde vague de contamination à l’automne prochain. Alors, pourquoi continuer comme nous le faisons maintenant, au lieu d’entrer dans une phase d’acceptation et de gestion individuelle du COVID-19? 

Compte tenu du paragraphe précédent, on assiste présentement à des manifestations un peu partout dans le monde pour un déconfinement définitif. À mon sens au Québec des régions comme celle de Saurel, surtout hors Montréal, il faut y venir plus tôt que tard. D’autant plus que selon mon évaluation intuitive, notre économie québécoise que nous avons mise artificiellement dans le coma, peut être encore sauvée en grande partie, même si elle est présentement sur le bord du point de rupture, surtout pour les PME.  

Autrement dit, l’État ne pourra pas continuer à dépenser comme elle le fait présentement sans une reprise de l’activité économique, c’est un non-sens. Alors, personnellement, même comme retraité, j’aime mieux mourir actif et libre en affrontant le virus que passif, prisonnier et appauvri en attendant qu’il me frappe sournoisement, assis chez moi en ayant peur d’avoir peur.  

D’ailleurs, au-delà de la chose économique, au simple plan psychologique et émotionnel, le déconfinement, c’est devenu une question d’hygiène mentale. À quoi bon guérir physiquement, si mentalement, on sort de la pandémie tout aussi maganée? Bref, dans tous les cas, affrontons nos démons et ce diable de COVID-19. 

En terminant, un petit mot concernant nos adolescents. J’avais écrit une chronique le 1er avril 2020 intitulée : COVID-19 et confinement, avons-nous oublié nos ados? Le pédiatre-docteur Julien vient de récidiver en déclarant que les « Les ados du Québec sont les grands oubliés de la pandémie » (Voir : Grands oubliés de la pandémie: plaidoyer du Dr Julien pour le déconfinement des ados). Seulement pour cette raison, le déconfinement et vite. 

QUAND? D’autant plus que les citoyens, si ce n’est pas déjà commencé, pourraient prendre la décision de déconfiner avant les autorités. On le sait, une réglementation est toujours respectée, que si elle est socialement acceptable. Il faut en être conscient. 

Jocelyn Daneau, isolé et adepte du déconfinement intégral, jocelyndaneau@gmail.com

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