Pour le déconfinement dans la
région de Saurel et du Québec
Au Moyen-Âge, une façon simple
d’obtenir une réponse était de
soumettre celui (ou celle) qui
détenait l’information au
supplice de la
Question,
du genre « Croyez-vous en
Dieu? » Sans présumer de
rien, surtout pas des bonnes
mœurs des tortionnaires de
l’époque, peu importe la
réponse, le résultat pour la
victime était probablement
toujours le même. Il allait
rejoindre son Créateur.
Au temps présent, l’unique
question que tous se posent,
comme dans un auto-supplice
quotidien, c’est « Quand? ».
Quand la pandémie va-t-elle se
terminer? Et à court terme :
Quand le déconfinement va-t-il
s’accélérer? Surtout : Quand
pourrons-nous reprendre le cours
normal de nos vies? Question
simple : « Quand? ».
En communication, il y a
toujours 3 aspects : qui livre
le message, qui le reçoit et
quel est-il exactement? À notre
époque pandémique où l’état de
la science évolue presque de
minute en minute, le message sur
le quand suit la même dynamique,
dont on cherche souvent la
logique. Souvenons-nous encore
récemment. Les 60 à 70 ans
étaient grandement à risque de
contamination et le lendemain,
par une opération simple de
manipulation de l’évaluation du
risque politico-sanitaire, nous
étions presque libres de nous
promener à poils comme des
hippies.
C’est la même chose pour le port
du masque. Au début de la
pandémie, le bon docteur Arruda
y voyait une efficacité
douteuse, tandis que dans
certains pays asiatiques, il est
porté presque systématiquement.
Encore aujourd’hui, le Québec ne
l’oblige pas. Mais le premier
ministre Legault se pointe avec
en conférence de presse; message
contradictoire. Que faire quand
un pays comme le
Danemark
où il y a peu de morts de la
COVID-19 fait peu de cas du port
du masque, mais insiste sur la
fréquence des rapports sexuels
de ses citoyen(ne)s pour
combattre la pandémie?
Pour les citoyens ordinaires ici
dans la région de Saurel, où il
y a peu de cas de COVID-19, le
port du masque semble totalement
inutile comme protection.
Essentiellement parce que nous
en faisons une utilisation tout
croche. C’est comme cette dame
que j’ai vu sortir (16 mai 2020)
d’un commerce d’alimentation où
j’attendais sur le trottoir pour
entrer. Elle portait masque et
gants de latex. Une fois qu’elle
avait (probablement) taponner
plusieurs produits à
l’intérieur, elle a enlevé son
masque avec ses gants en le
prenant par la pièce de tissus
centrale, comme si elle se
mouchait. Ensuite, elle a gardé
ses gants pour entrer dans
l’auto et partir; bonjour
contamination. Combien de
personnes n’ai-je pas vues cette
semaine, le masque tout croche
sur le menton, en dessous de
celui-ci ou pendant à une
oreille. En fait, la seule
utilité du masque présentement,
c’est au niveau de la protection
psychologique; c’est déjà ça
diront certains.
Devons-nous nous énerver?
Au moment d’écrire ces lignes,
il y aurait 36 cas confirmés de
COVID-19 dans le Réseau local de
services (RLS) Pierre-De Saurel
dont 29 à Saurel. Y a-t-il
matière à paniquer?
En pratiquant la distanciation
sociale et le lavage des mains
systématiques c.-à-d. en étant
normalement prudent comme nous
le sommes depuis le début de la
pandémie, il n’y pas lieu de
nous énerver. Encore là, selon
votre niveau d’aversion au
risque c.-à-d. votre capacité à
gérer vos peurs personnelles, la
réponse variera
immanquablement.
Mais pour vous rassurer, sachez
que nous en sommes à 70,1 cas
confirmés par 100 000 habitants,
un des taux les plus faibles au
Québec. À ces niveaux de
contamination, le doublement
récent du nombre de cas n’a
aucune valeur statistique. La
région de Saurel est donc une
très bonne candidate au
déconfinement (Voir :
10 raisons pour déconfiner
rapidement la région de Saurel,
17 avril 2020).
Ce qui, je le répète, ne doit
pas nous inciter à baisser la
garde et à ne pas être
sanitairement prudents. D’autant
plus que selon certains
épidémiologistes, si l’épidémie
a frappé jusqu’ici moins
fortement en région, c’est parce
qu’elle n’est pas encore
arrivée.
Vivre libre ou mourir
C’est la devise du New
Hampshire :
Live Free or Die.
Cela pourrait aussi être celle
de la Suède où les règles de
confinement sont à l’opposé de
celles de plusieurs États, dont
le Québec. Surtout qu’en termes
de taux de mortalité, la Suède
ne fait pas pire ou mieux que le
Québec et plusieurs pays
européens.
C’est toujours facile de le dire
après le fait, mais comme
citoyen, je me demande si notre
actuelle stratégie « d’arrêt
sur image »
pour « aplatir
la courbe »
est toujours la bonne.
Ce que je comprends, c’est que
cette fameuse courbe des
hospitalisations est maintenant
aplatie ou presque. Je comprends
aussi que selon l’Organisation
mondiale de la Santé, que le
COVID-19 sera potentiellement et
dorénavant, une maladie
endémique comme la rougeole avec
laquelle il faudra désormais
apprendre à vivre. Je comprends
en plus qu’un potentiel vaccin
ne sera pas disponible avant
plusieurs mois, si jamais il est
efficace. Finalement, comme le
printemps qui revient, on nous
annonce avec certitude,
l’arrivée d'une seconde vague de
contamination à l’automne
prochain. Alors, pourquoi
continuer comme nous le faisons
maintenant, au lieu d’entrer
dans une phase d’acceptation et
de gestion individuelle du COVID-19?
Compte tenu du paragraphe
précédent, on assiste
présentement à des
manifestations un peu partout
dans le monde pour un
déconfinement définitif. À
mon sens au Québec des régions
comme celle de Saurel, surtout
hors Montréal, il faut y venir
plus tôt que tard. D’autant
plus que selon mon évaluation
intuitive, notre économie
québécoise que nous avons mise
artificiellement dans le coma,
peut être encore sauvée en
grande partie, même si elle est
présentement sur le bord du
point de rupture, surtout pour
les PME.
Autrement dit, l’État ne pourra
pas continuer à dépenser comme
elle le fait présentement sans
une reprise de l’activité
économique, c’est un non-sens.
Alors, personnellement, même
comme retraité, j’aime mieux
mourir actif et libre en
affrontant le virus que passif,
prisonnier et appauvri en
attendant qu’il me frappe
sournoisement, assis chez moi en
ayant peur d’avoir peur.
D’ailleurs, au-delà de la chose
économique, au simple plan
psychologique et émotionnel, le
déconfinement, c’est devenu une
question d’hygiène mentale. À
quoi bon guérir physiquement, si
mentalement, on sort de la
pandémie tout aussi maganée?
Bref, dans tous les cas,
affrontons nos démons et ce
diable de COVID-19.
En terminant, un petit mot
concernant nos adolescents.
J’avais écrit une chronique le 1er avril
2020 intitulée :
COVID-19 et confinement,
avons-nous oublié nos ados?
Le pédiatre-docteur Julien vient
de récidiver en déclarant que
les « Les
ados du Québec sont les grands
oubliés de la pandémie »
(Voir :
Grands oubliés de la pandémie:
plaidoyer du Dr Julien pour le
déconfinement des ados).
Seulement pour cette raison, le
déconfinement et vite.
QUAND?
D’autant plus que les citoyens,
si ce n’est pas déjà commencé,
pourraient prendre la décision
de déconfiner avant les
autorités. On le sait, une
réglementation est toujours
respectée, que si elle est
socialement acceptable. Il faut
en être conscient.
Jocelyn Daneau,
isolé et adepte du déconfinement
intégral,
jocelyndaneau@gmail.com |