Une chronique de
 Jocelyn Daneau

mercredi 01 avril 2020

COVID-19 et confinement, avons-nous oublié nos ados?

Écrire des chroniques, c’est au minimum se renseigner sur son sujet pour un maximum de respect envers celui-ci et les lecteurs. Comme je voulais aborder le sujet des adolescent(e)s en cette période où nous vivons un événement extrême, j’ai demandé à Google de m’éclairer. Le résultat a été un déluge d’information et de références. Mais presque rien sur les ados en situation de confinement, sauf : Trucs et astuces pour un confinement moins difficile à l’adolescence pendant la pandémie au COVID-19, CHU Sainte-Justine

Pourquoi une chronique sur les ados? Parce qu’en prenant nos marches de santé, je les vois de plus en plus errer dans les rues souvent seuls; quelques fois, deux par deux, sans distanciation sociale, avec les conséquences que cela pourrait avoir. Parce que plus le confinement durera, plus il sera difficile de les confiner. Remarquez que cela est aussi vrai pour plusieurs adultes, mais c’est un autre sujet de chronique.

Ceci étant, je ne deviendrai pas un spécialiste instantané de l’adolescence, même si au sortir de celle-ci, je suis devenu père assez rapidement; et ensuite, père d’adolescents bien avant tous mes amis. Tant et si bien qu’il y a maintenant presque 2 générations entre moi et les ados d’aujourd’hui. C’est considérable quand on sait que certains affirment qu’il y a changement de civilisation, quand les enfants ne comprennent pas comment vivaient leurs grands-parents.

L’adolescence est un sujet hypercomplexe et je m’inquiète pour eux. Dans le présent contexte où l’on s’inquiète de tout le monde, des camionneurs aux infirmières en passant par les employés d’épicerie et beaucoup aux personnes âgées, peu de cas est fait de nos ados, sauf l’exception ci-haut mentionnée. Eux qui devraient vivre présentement, si les temps étaient normaux, l’un des moments les plus formateurs de leur vie, en préparation de leur passage à l’âge adulte, ils sont présentement sur « pause » quand tout leur corps et leur être les placent en mode « GO-GO-GO ».

Mais au fait, qu’est-ce qu’un adolescent? Selon mon expérience, l’adolescence débute quand le sexe opposé (ce fut mon cas) commence à t’exciter au lieu de t’énerver. Elle se termine le jour de ta majorité. Ce n’est pas une définition scientifique, mais hormonale, issue de mes réflexions sur mes années comme adolescent et ensuite, comme observateur parental et à l’écoute de mon entourage tant personnel que professionnel; les ados au travail, c’était un sujet récurrent où chacun avait sa recette et pigeait dans l’expérience des autres.

Présentement, le Gouvernement du Québec fait des efforts importants en matière d’information concernant le COVID-19, notamment sur la santé mentale relativement aux effets du confinement (référence : « On protège aussi sa santé mentale »). Je ne suis pas un spécialiste de la chose, mais je trouve que la section ado est mince quand il devrait avoir une pleine page les concernant.

De même, le nouveau site internet du Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur – L’École Ouverte – est excellent. Mais à mon avis, ce n’est pas suffisant, quand on sait que nos ados peuvent passer de l’excitation à la souffrance et vice-versa en peu de temps.

C’est un détail, mais dans le communiqué de presse du 30 mars 2020 annonçant le lancement de L’École Ouverte, le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, M. Jean-François Roberge mentionne le mot enfant 3 fois, sans aucune mention du mot adolescent. Les adolescents ne sont plus des enfants.

Être ado, c’est vivre dans sa vérité, laquelle est peuplée d’incertitudes. C’est vivre en mode questionnement sans maîtriser les questions, tout en cherchant des réponses auprès de ceux et celles aux prises avec les mêmes tourments. C’est dans la majorité des cas, notamment pour affirmer son indépendance, ne pas trouver un discours adapté à son niveau de langage, surtout auprès de ses parents. Ce qui induit que ceux-ci sont souvent en rupture de communication avec leur ado, incapables de trouver le bon ton.

Comme je me le rappelle souvent, est-ce que comme parent d’ado, j’ai fait de mon mieux? La réponse est immanquablement oui. Mais la vraie question est, est-ce que j’aurais pu faire mieux? La réponse est encore oui, mais je ne savais comment faire. Aucun ado n’est semblable.

De plus et ce n’est pas négligeable, dans le Monde prépandémie qui était le nôtre, nos ados subissaient aussi une pression que nous n’avons jamais connue : l’écoanxiété. Il existe quelques définitions de ce concept de plus en plus reconnu. Globalement, il s’agit de la peur générée par un avenir incertain lié aux changements climatiques. Ainsi, quand vous avez 15 ou 16 ans en 2020 et qu’on vous dit que vos conditions de vie pourraient être passablement modifiées d’ici 20 ou 30 ans dans le sens négatif du terme, ce n’est rien pour inciter un ado à avoir confiance dans son avenir et le préparer; surtout lorsqu’il regarde l’adulte perdre tout contrôle de lui-même devant un gros VUS rutilant.

Les ados comme nous tous ont besoin qu’on leur dise qu’ils sont importants et qu’on les aime. Ne l’oublions pas, dans cette période d’anxiété généralisée. Même s’ils donnent l’impression de ne pas écouter et de s’en balancer.

Que devrions-nous faire pour aider nos ados? Je ne sais pas, je ne suis pas un spécialiste du sujet; ni en récréologie, ni en pédagogie, psychologie, ni en médecine pédiatrique, ni en rien.

Ce que je sais par contre, c’est qu’un ado possède une notion et une évaluation du risque pas mal plus élastique que celle que je pourrais avoir comme sexagénaire. C’est aussi pour la majorité d’entre eux, la saison des premiers amours, imaginaires ou réels, mais des plus formateurs. Conséquemment, il faut trouver des moyens pour leur permettre dans le contexte actuel de confinement, de canaliser toute l’énergie bouillonnante et naturelle qui est la leur. C’est un défi à très court terme et un devoir d’avenir.

Le COvid-19 dans Pierre-de-Saurel

La Direction de la santé publique de la Montérégie en date du 30 mars 2020 à 21 h., nous informe que pour les Réseaux locaux de santé (RLS) de Richelieu-Yamaska (219 413 habitants) et de Pierre-De Saurel (51 155 habitants), il y a 30 cas confirmés de COVID-19.

C’est donc une information officielle et plus détaillée concernant l’impact dans notre région de la pandémie. Par contre, on nous informe que pour des raisons de confidentialité, les données de deux RLS sont jointes : Richelieu-Yamaska et Pierre-De Saurel.

Dans ce contexte, l’Institut de la Statistique du Québec nous permet d’obtenir le nombre d’habitants par RLS. Donc, il y pourrait y avoir à cette date, 24,3 cas pour le RLS Richelieu-Yamaska et 5,7 cas dans celui de Pierre-De Saurel.

Jocelyn Daneau, isolé, jocelyndaneau@gmail.com

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