LE SORELTRACY MAGAZINE     *  Dernière mise à jour : mardi 19 juillet 2011 12:26

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NÉCROLOGIE

NOUS JOINDRE



           
LA CHRONIQUE, DE JOCELYN DANEAU
 

mardi 19 juillet 2011
 

L’Agenda 21 local 2.0, une solution gagnante pour tous

 

La semaine passée, éreinté par un long voyage de retour et le décalage horaire, la première question que ma mère m'a posée a été: « As-tu regardé la séance du conseil de ville? » Drôle de question au moment où un sympathique douanier m’asticotait sur le contenu de mes bagages. À l'heure d'internet, je savais déjà que notre ville faisait l'objet d'une mise en demeure MÉRITÉE de la part de SDD. En tant que tel ce n’est pas une catastrophe, mais c’est un signal fort qui doit être pris au sérieux. Une mise en demeure est un geste significatif.  Il indique clairement qu’une des parties dans un différend, commence à manquer de patience dans la recherche d’une solution négociée de type gagnant gagnant.

 

Au-delà de l’achat ou non des installations de SDD, quelles sont les causes profondes ayant amené cette entreprise à déposer une mise en demeure de 22 millions de dollars? Sur cette base, quels sont les éléments d’une stratégie à développer pour dénouer ce dossier complexe devenu compliqué? Finalement, quelles sont les conditions de succès pour obtenir un consensus avec l’ensemble des intervenants, incluant SDD? Voici humblement quelques éléments de réponse.

 

Mais avant, vous comprendrez que j’ai visionné un autre épisode déroutant (6 juin 2011) du conseil municipal de Sorel-Tracy. En effet, les avocats de Lavery (les représentants de SDD) qui ont visionné cette séance ont dû se bidonner. Pourquoi? Parce qu’un des principes de base en matière de négociation ou en cas de litige est la connaissance de la partie « adverse ».  À ce titre, ce visionnement était du bonbon pour Lavery. Les membres du conseil de ville Sorel-Tracy y ont exposé candidement leurs opinions divergentes. Ils y ont surtout exposé leurs forces et leurs faiblesses tant individuelles que collectives. Comme le disait Sun Tzu dans l’Art de la guerre : « Connais ton ennemi et connais-toi toi-même ; eussiez-vous cent guerres à soutenir, cent fois vous serez victorieux. » (1) Il y a des moments où le simple gros bon sens et l’intérêt public commandent le silence.

 

Globalement, l’une des principales causes de cette mise en demeure se trouve dans l’inefficacité et l’inutilité dorénavant consommées de notre Agenda 21 local. J’ai passé l’âge de vouloir avoir raison, mais j’ai écrit en de nombreuses occasions (2) que la faiblesse de notre Agenda 21 local ne nous permettrait pas de l’utiliser pour orienter les actions et décisions de la ville. Considérant que la gestion des matières résiduelles est intimement liée au développement durable et que l’Agenda 21 local en est le moteur, nous sommes en présence de fiasco actuel?  Bref, en l’absence d’un cadre de référence cohérent supporté par une vision claire de notre avenir en matière de développement durable, nous allons tourner en rond. Les mesquineries actuelles de tout un chacun seront les critères de décision tout comme les peurs suscitées par ceux qui parlent fort ou qui descendent dans la rue.

 

Pour remédier à cette situation, je suggère fortement et tout simplement à nos élus (y incluant des représentants de la MRC Pierre-de-Saurel) de s’enfermer en conclave (la SADC propose un Chantier) et de produire l’Agenda 21 local 2.0. Autrement dit, sur les cendres de l’actuelle vision opérationnelle (de l’actuel Agenda 21 local), il faut réfléchir et produire un nouveau cadre de référence en matière de développement durable. Il faut aborder cet exercice dans l’urgence avec des yeux nouveaux. Il faut obtenir ce résultat dans le consensus des élus.

 

Il existe des spécialistes chevronnés pour accompagner des gestionnaires ou des élus dans ce genre de démarche (surtout, il faut éviter les avocats). Selon mon expérience, 3 jours de BONNE VOLONTÉ et d’IMPLICATION devraient être suffisants pour obtenir un résultat qui permettra ensuite de déterminer une stratégie de négociation de type gagnant gagnant avec SDD, incluant des scénarios alternatifs, incluant nos engagements actuels en matière d’enfouissement.

 

De plus, soyons clairs, cette démarche de « remise des compteurs à zéro » permettra à tout un chacun de sauver la face en adoptant dans l’unanimité, un nouveau plan de gestion des matières résiduelles. Autrement dit, retourner au Plan de gestion des matières résiduelles de 2005 serait équivalent à faire perdre la face à certains membres de notre communauté. Il faut éviter le piège du gagnant-perdant et être rassembleur.

 

L’autre jour à la télévision, un médecin disait : « Si vous ne prenez pas de temps aujourd’hui pour faire de l’exercice. Vous devrez en prendre plus demain, pour être malade ». Autrement dit, nos élus ont le choix entre trouver rapidement en eux-mêmes les solutions ou continuer à se battre entre eux et s’épuiser pour voir à la fin, SDD vaincre sans presque combattre. « Diviser pour régner » est une technique vieille comme le monde.

 

Ceci étant, il faut dire les choses comme elles sont. Le germe fondamental de tout ce cafouillis se trouve dans l’incurie, l’incompétence et le leadership inexistant du maire Réjean Dauplaise. Pour avoir amené la ville de Sorel-Tracy et la MRC dans un tel bourbier, il devrait avoir le bon sens de quitter ses fonctions comme plusieurs lui ont déjà suggéré, dont moi-même (3). Est-ce que Réjean Dauplaise a les qualités requises pour négocier un « deal » technico-commercial avec SDD et les avocats de Lavery? Posez la question, c’est y répondre.

 

En matière de négociation, le principe d’unicité est fondamental. Il nous donc faut un unique porte-parole. Il faut une personne crédible qui saura transporter la nouvelle vision de l’Agenda 21 local 2.0. Une personne qui saura mettre en œuvre avec SDD, la stratégie de négociation découlant de cette nouvelle vision. Une fois ce porte-parole identifié, je suggère fortement à l’ensemble des élus, surtout ceux de Sorel-Tracy, de se faire discret sur le sujet des matières résiduelles. C’est l’heure de la MATURITÉ.

 

Pour terminer, quelques conditions de succès pour éviter que cette situation ne dégénère encore plus. Premièrement, le règlement du différend avec SDD doit nécessairement passer par une solution technico-commerciale. Il faut éviter les avocats et s’accrocher à une nouvelle vision claire, précise et mesurable du développement durable. Par technico-commercial, je vous encourage fortement à écouter l’entrevue très instructive que monsieur Léo Fradette accordait récemment au STM(4).  Il est expert en gestion des matières résiduelles,

 

Deuxièmement, il ne faut pas négocier a priori avec SDD sous l’angle de l’achat ou non de leurs installations. Avec une (nouvelle) vision claire de notre avenir en matière de développement durable, cette question pourrait devenir une conséquence au lieu d’être un enjeu.

 

Troisièmement, il faut que nous comprenions collectivement que la recherche d’un consensus ne signifie pas de faire du nivellement par le bas. Un consensus permet de trouver une solution acceptable à tous avec les compromis requis, mais qui est supérieure dans son résultat à la situation précédente.

 

Quatrièmement, dans toute négociation, il faut savoir donner pour recevoir. C’est un principe de base. Il est donc fondamental d’écouter et de comprendre les besoins de SDD. Cette compréhension est l’une des clés pour dénouer l’impasse dans lequel nous sommes. Pour l’instant, les différents intervenants ont parlé uniquement de leurs besoins en se drapant de pathétiques discours sur le bien collectif.

 

Cinquièmement, il faudra trouver le moyen d’informer sereinement la population de l’évolution de ce dossier. C’est le prix de la démocratie et une condition de succès pour les personnes qui règleront ce dossier avec SDD.

 

Je crois que nous pouvons encore sortir gagnants de l’impasse où nous sommes avec SDD. Mais SDD devra aussi gagner. Sinon, l’un des deux perdra et en bout de piste, tout le monde y aura perdu. C’est dans la nature des choses.

 

Nous avons un grand chantier devant nous avec une date de mise en service urgente : imaginer et mettre en œuvre une nouvelle vision du développement durable dans le cadre de l’Agenda 21 local 2.0.

 

 

Jocelyn Daneau

Fier citoyen de Sorel-Tracy!

 

Site internet : http://jocelyndaneau.com/

Pour commenter directement cette chronique : http://wp.me/p1chFg-5Q

(1) L’Art de la guerre, Sun Tzu, Flammarion, 1972, 255 p.

(2) voir « L’Agenda 21 local de Sorel-Tracy : Conporec, Bouddha et les Carboneutres », http://www.soreltracy.com/chroniques/daneau/2011/20jan11.html

(3) voir « Je suis gêné. Je suis indigné. J’ai honte. Je demande », www.soreltracy.com/chroniques/daneau/2011/11mars2011.html

(4) voir « C'était écrit dans le ciel ! », www.soreltracy.com/2011/juin/2j.html

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