LE SORELTRACY MAGAZINE     *  Dernière mise à jour : mardi 19 juillet 2011 12:26

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NÉCROLOGIE

NOUS JOINDRE



           
LA CHRONIQUE, DE JOCELYN DANEAU
 

mardi 19 juillet 2011

Je suis gêné. Je suis indigné. J’ai honte. Je demande.

Est-ce que le salaire du directeur général de la ville de Sorel-Tracy de 126 000 $ (c’est le chiffre que j’ai en tête) est adéquat? Monsieur Mario Lazure est ingénieur et membre de l’Ordre des ingénieurs du Québec. Le salaire moyen d’un ingénieur « ordinaire » au Québec se situe entre 95 et 105 000 $ (minimum de 15 ans d’expérience). Si vous ajoutez des responsabilités supplémentaires comme la gestion de personnel, de projets ou une spécialisation technique, ce salaire monte rapidement. La rémunération de monsieur Lazure m’apparait raisonnable, considérant qu’il gère des installations pour une ville de 35 000 personnes avec 250 employés et un budget de 44 millions de dollars.   

Vous pensez encore que ce salaire est trop élevé en ces temps où l’argent est rare. Dites-vous que le talent est encore plus rare. Dites-vous aussi qu’avec le vieillissement de la population, la situation n’ira pas en s’améliorant. 

Ceci étant, au conseil municipal du 7 mars 2011, monsieur Lazure a défendu seul et à sa demande (demandez-vous pourquoi?), son salaire devant un citoyen mécontent, méconnaissant en matière de rémunération et aux questions tendancieuses non maîtrisées. Si j’avais été maire de Sorel-Tracy, jamais je n’aurais permis que mon directeur général défende lui-même sa rémunération sur la place publique. Il est de la responsabilité fondamentale du premier magistrat d’une ville, d’assumer l’entièreté des faits et gestes de ses collaborateurs, notamment de leur rémunération. 

Une fois de plus, le maire Dauplaise a manqué du jugement le plus élémentaire en ne veillant pas sur l’intégrité de notre fonction publique. Ce laisser-faire n’est qu’un exemple de plus de son incapacité à comprendre les enjeux, à les assimiler et à poser les gestes qui s’imposent. Avez-vous une idée de l’impact sur la mobilisation de nos fonctionnaires, de voir leur patron se faire ridiculiser publiquement? Devant mon écran de télévision, j’étais gêné de voir le traitement indigne réservé à monsieur Lazure. 

* * * 

À plusieurs reprises, j’ai dénoncé l’absence de rigueur des élus de notre ville en matière de gestion de nos finances publiques. Notamment, notre taux de taxation et notre niveau d’endettement sont trop élevés en regard des villes de comparaison (1). Lors du conseil du 7 mars 2011, les conseillers Lemieux et Potvin ont voté contre un règlement d’emprunt sous le prétexte qu’ils ne connaissaient pas l’ampleur et l’évolution de la dette de la ville. Ils voulaient par ce geste, dénoncer l’absence d’un plan de gestion de cette dette. Je leur dis BRAVO.  

Mais j’ai été indigné par l’attitude indifférente des autres membres du conseil municipal. Ils ont traité cette question avec désinvolture comme si l’argent des contribuables était de la petite monnaie. Je suis indigné.   

Je vous rappelle, membres du conseil municipal de Sorel-Tracy, que notre ville est une dernière de classe en matière de taux d’endettement et de taux de taxation. Si on posait l’hypothèse raisonnable que les revenus de la ville de Sorel-Tracy étaient assimilés au produit intérieur brut d’une nation, notre taux d’endettement nous placerait au niveau de pays comme la Grèce, l’Irlande ou l’Espagne. 

J’espère que vous savez que la Banque du Canada, lors de sa séance du 12 avril prochain, envisage d'augmenter son taux cible de financement à un jour c.-à-d. le « prime rate » de ¼ à ½ points de pourcentage. Vous ne me croyez pas!  Sachez que les prix du pétrole sont actuellement à la hausse et donc, générateurs d’inflation. Sachez que la politique monétaire officielle de la Banque du Canada, est de juguler l’inflation à l’intérieur d’une fourchette de 3 % par des hausses du « prime rate ». J’espère que les provisions monétaires requises ont été effectuées par la ville.  

Si j’étais un maire compétent avec une vision de l’avenir, j’aurais un plan de gestion de la dette basé sur des ratios financiers avec des objectifs en conséquence. Généralement, on emprunte pour se développer, pas pour s’enterrer.  Si j’étais un maire consciencieux, j’aurais un plan de rationalisation des dépenses municipales assez costaud où la première étape serait d’absorber l’inflation annuelle. Je suis indigné par l’absence de vision (financière) du maire Dauplaise et de certains membres de son équipe. Nous ne pourrons pas retrouver une santé pour nos finances publiques avec une telle attitude. Lors de la discussion sur la dette, Réjean Dauplaise m’a donné l’impression d’être un perdu parmi les désinvoltes. Manifestement, le maire ne maîtrise pas la complexité des finances modernes et ce faisant, il ne peut y imprimer aucune direction. 

* * * 

La session du conseil municipal du 7 mars 2011 m’a aussi empli de honte. Honte du comportement de certains membres masculins de l’assistance. J’ai eu honte encore une fois, de l’ineptie de Réjean Dauplaise. Je parle ici de la sortie justifiée de madame Bastiani, excédée de se faire insulter à répétition dans sa dignité de femme. Je comprends aussi que madame Lacombe soit victime de vulgarités similaires.   

Il est complètement inacceptable en quelques lieux que ce soit ou dans quelques circonstances de permettre des insultes. En laissant faire comme le fait le maire Dauplaise, il se rend complice du traitement odieux réservé aux femmes membres du conseil municipal. On peut avoir des réserves sur les idées politiques de mesdames Bastiani ou Lacombe. Mais un leader digne ce nom doit être intraitable quant à l’intégrité de tous les citoyens. Si j’étais maire, j’aurais pris depuis longtemps des mesures énergiques pour que règne le respect des êtres humains dans l’enceinte du conseil de ville, là comme ailleurs. 

Encore une fois, Réjean Dauplaise a manqué du leadership le plus élémentaire en laissant depuis trop longtemps, les séances du conseil de ville prendre de telles dérives. Il est le grand responsable du climat déplorable dans lequel se déroule notre vie démocratique. Assez, c'est assez.  Avez-vous une idée, des dommages que cela causera à l’image de la ville lorsque les Infoman de ce monde transmettront la plainte justifiée de madame Bastiani, hors de son contexte? Jamais je ne laisserais les femmes de mon entourage se faire traiter de la façon dont Réjean Dauplaise laisse les femmes du conseil se faire traiter. C’est dégradant pour l’homme, le mari, le père et le fils que je suis. J’ai honte et je suis choqué. Réjean Dauplaise, vous n’avez pas le jugement et les qualités morales requises pour être le leader de notre communauté.  

* * * 

Dans une chronique récente, je me suis questionné sur la crédibilité de Réjean Dauplaise comme maire de Sorel-Tracy (2). J’espérais un redressement de la situation. Comme vous tous, j’aspire à la paix et à la tranquillité. Mais j’ai suffisamment d’expérience professionnelle pour savoir que dans le monde complexe d’aujourd’hui, le poste de maire était nettement au-dessus de sa tête. Le déroulement honteux de la séance du conseil du 7 mars 2011 m’a simplement convaincu une fois de plus, que le mandat de ce maire ne peut plus durer. 

Monsieur le maire, je vous demande humblement de prendre la seule décision qui s’impose pour le bien de notre communauté, celle de démissionner. Vous n’avez ni la compétence, ni le jugement, ni la rigueur morale pour le poste que vous occupez. Ne vous entêtez pas, votre élection a été une erreur collective comme les peuples en font à l’occasion. 

Jocelyn Daneau
Fier citoyen de Sorel-Tracy!
Site internet : http://jocelyndaneau.com/


Pour commentaire sur cette chronique :
http://jocelyndaneau.wordpress.com/2011/03/27/une-annee-plus-tard-quelques-reflexions-et-une-proposition/

(1) voir : http://www.soreltracy.com/chroniques/daneau/2011/3fev11.html

(2) voir : http://www.soreltracy.com/chroniques/daneau/2011/18fev11.html

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