Courriel Saurelois
Une chronique sur l'histoire de Sorel
de Roland Plante

05 novembre, 2019

En collaboration avec :

Fort Richelieu 1642-1646 et 1665
Recherches : Madeleine-Blanche Lussier, Roland Plante

Une fois établis à Québec, les Français voulaient prendre en main les territoires de l’ouest. Déjà, Paul de Chomedey de Maisoneuve recrutait du personnel pour fonder en 1642, Ville-Marie. ( Montréal).

Un obstacle, Samuel de Champlain avait pris le parti des Algonquins-Montagnais lors d’une bataille qui eut lieu près de ce qui deviendra Sorel. Les Iroquois considéraient que l’arrivée des Français, leurs ennemis, empiétaient sur leur territoire de chasse. Ils préféraient commercer avec les Anglais et les Hollandais, qui leur fournissaient des armes pour attaquer les Français.

1641 – Demande de protection

Le fleuve était le moyen de communication pour explorer, pour commercer et pour christianiser les aborigènes.
• Le père Paul Le Jeune fut délégué à Paris en 1641 et en 1643 pour obtenir du secours contre le péril Iroquois. La conséquence immédiate de son premier voyage fut l’érection du fort Richelieu en 1642.
• Source : Léon Pouliot, Dictionnaire biographique du Canada

1642 – Des fortifications commencées sur la rivière des Hiroquois.

Monsieur le Chevalier de Montmagny nostre gouverneur, ayant appris que sa Majesté (*1) et son Éminence (*2) envoyaient des hommes pour fortifier le pays, fit aussitôt disposer la charpente d’une maison devant mesme que les vaisseaux qui devaient apporter les ouvriers eussent parus, se doutant bien que si on attendait leur venue, qu’il ne pourraient loger devant l’hyver au lieu ou l’on désire poser ces fortifications.

Pendant que les charpentiers travaillaient à Kébec, il monte quarante lieues plus haut; il s’en va visiter la rivière des Hiroquois, remarquer une place fort propre pour bastir une forteresse qui commande l’embouchure de ce fleuve, par où il se gorge dans la grande riviere de Sainct Laurens. Il fait monter des barques avec les choses nécessaires pour ce dessein.
(Relations des Jésuites, 1642-1646)

*1 : Louis XIII. *2 : Le cardinal Richelieu

 

Fondateur


Charles Huault de Montmagny
Premier Gouverneur
1636-1649

En 1642, pour empêcher les Iroquois de venir dévaster le pays en passant par la rivière qui portera le nom de Richelieu, avec 40 soldats, il construisit le fort Richelieu sur l’emplacement de Sorel.  Ce fort fut abandonné faute de personnel et puis brûlé par les Iroquois.
 

Le 13 août 1642, M. le gouverneur de Montmagny arriva à la rivière des Iroquois pour y construire un fort. Sept jours plus tard, une troupe de 300 Iroquois les attaque alors que l’on dressait des palissades.

M. le gouverneur étant dans son brigantin, débarqua et se porta à la défense de ses hommes. Les Iroquois furent repoussés

jusque dans un fort qu’ils avaient construit à environ une lieue de là. Un caporal nommé Des Lauriers fut tué et trois autres Français furent blessés

Cette victoire a permis de protéger les Français, les Hurons et les Algonquins qui voyageaient sur le fleuve.

Brigantin : Navire à deux mâts, gréé en carré à l'avant et à voile aurique (ou carrée) à l'arrière, il n'a qu'un pont.

Piège à l’embouchure de la rivière Richelieu

• Simon Piescaret, un chef de guerre Algonquin était la terreur des Iroquois. Il cacha dans son canot quinze fusils. Avec quatre compagnons, ils font semblant de pêcher à l’embouchure du Richelieu.

Quatre ou cinq canots Iroquois les attaquent. Il feint de se laisser capturer. Alors que les canots Iroquois s’approchent, il sort ses armes, fait feu et coule les frêles canots. On assomma le plus d’ennemis possible, d’autres se noyèrent.

• Ref: (Sulte et Dictionnaire biographique).

Fort Richelieu 1643

Un groupe d’Algonquins, accompagnés du père Jésuite LeJeune passent l’hiver au Fort Richelieu, commandé par M. de Champflour. Ils y font la chasse tout en se préparant en cas d’attaque par les Iroquois. Voici comment le père Barthelemy Vimont décrit un fait remarquable dans sa Relation à son supérieur de Paris :

« Voicy une action pleine de constance en un aage tendre : Une jeune fille aagée d’environ sept ans, joüant avec ses compagnes, reçut un coup de pierre au front tirant vers le nez, et qui lui en coupa les chairs iusques aux os. Estant toute remplie de sang, elle se présente à son Père, lequel sans esmouvoir ny crier contre ceux qui avoient blessé sa fille, l’envoya à celuy qui panse les Français, et continua une partie qu’il avoit commencé au jeu.

On l’ameine droict chez nous, on appelle le Chirurgien, lequel ayant visité la playe, dit qu’il la falloit coudre; la crainte qu’on avoit que l’enfant ne peust supporter la douleur, nous fit résoudre d’appeler son Père, Il vient ayant perdu la partie et sans en estre de plus mauvaise humeur; on luy dit qu’il faut recoudre la playe de son enfant et que cela luy fera bien du mal;
Nitanai Chibiner, ma fille, luy dit-il, souffre constamment, monstre que tu as du courage. La pauvre enfant se présente au chirurgien armé de fil et d’esguille; il faict plusieurs poincts de cousture à la chair, sans que jamais elle ne dist un mot, ny branslat, quoy qu’elle ne fust ny liée, ny tenuë; seulement elle roidissoit le bras, et encor non pas à toute les fois qu’on lui perçoit la chair : ce qui se faisoit avec grande difficulté à cause du mauvais endroit où estoit la blessure. Ce courage en un enfant de sept ans est remarquable ».

Réf. Relations des Jésuites

Le 14 septembre 1644:
Un soldat qui, dans ses loisirs, cultivait un petit champ de blé d'Inde à l’extérieur du fort Richelieu est attrapé par les Iroquois. S'agrippant à une souche, il fut frappé avec des masses sur la tête et laissé pour mort. Se voyant découverts et constatant que le soldat se traînait en direction du fort, ils le transpercent de deux coups d'épée. « Le chirurgien accourut au risque de sa vie et aresta son sang fort à propos, s’exposant aux embuscades des ennemis qui tiroient dedans le bois » (sic) . Le soldat fit son testament mais heureusement, il survécu à ses blessures. (Relations des Jésuites 1645 p.18)

Le 12 novembre 1644:
Sept soldats quittent le fort Richelieu pour aller chercher du bois de chauffage. Une bande d'Iroquois se jette sur eux alors qu'ils étaient attelés au traîneau chargé de bois. Six d'entre eux peuvent se dégager et regagner le fort. Le septième fut assommé à coup de masse et on lui coupa une partie de la peau de la tête pour le scalper. La sentinelle donne l'alarme et l'on tire de l'arquebuse et du canon pour chasser les ennemis. Ceux-ci abandonnent leur victime la croyant morte. « Le chirurgien l’ayant fait porter dans le fort, en eut un si bon soin qu’il est maintenant en pleine santé ; il fut trois jours sans aucune connaissance et un fort longtemps en danger, à cause que le crasne estoit enfoncé et que les contusions estoient fort grande » (sic)

• Selon Etienne-Michel Faillon, la garnison du fort se vit contrainte de rester enfermée dans ce petit retranchement, protégée par une palissade de pieux. (Relation des Jésuites 1645 p 19)

Fin de la première tentative

• Le Fort Richelieu fut abandonné, on manquait de soldats à Québec. Il fut brûlé par les Iroquois en 1646.

 

Alexandre de Prouville
Marquis de Prouville et de Tracy
Lieutenant-gouverneur des colonies françaises d’Amérique

 

Sous les ordres du Lieutenant du Roi, le marquis de Tracy, les travaux pour reconstruire le fort débutent le 23 juillet 1665. Il mesurera 100 pieds à l’intérieur des bastions.

• M. de Tracy nomme le capitaine Pierre de Saurel au poste de commandant du fort. Comme plusieurs officiers du régiment de Carignan-Sallières, M. de Saurel demande et obtient une concession de deux lieues et demie de front de chaque côté de la rivière Richelieu par deux lieux de profondeurs.

 

Pierre de Saurel

Né à Grenoble en 1628
Décédé à Montréal en 1682.
Capitaine au régiment
de Carignan-Sallières

Drapeau de Carignan Blason de Saurel


Pierre de Saurel, seigneur



 

 

 

Source : Roland Plante, Courriel Saurelois

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