Courriel Saurelois
Une chronique sur l'histoire de Sorel
de Roland Plante

21 mai, 2019

En collaboration avec :

Les douanes à Sorel
Par Claude Proulx

Claude Proulx est un douanier à la retraite, membre de la Société historique Pierre-de-Saurel et amateur d’histoire. Il a écrit, il y a quelques années, un article sur les douanes de Sorel. Ce Saurelois électronique actualise et complète l’article de monsieur Proulx.

On parle encore beaucoup, aujourd’hui, du bureau de poste, magnifique édifice de style édouardien, passé sous le pic des démolisseurs. C’était à une époque où le patrimoine bâti n’avait pas la même importance et où le modernisme à tout crin était de mise.

Voici donc une brève histoire de notre «bureau de poste », comme on l’appelait, mais qui dans les faits, était un bureau des postes et des douanes.

En octobre 1883 donc, la ville de Sorel achète un terrain, sis au coin nord-est des rues Prince et George, de M. Charles Black Radenhurst. «Esquire». Ce terrain est cédé à la Reine Victoria pour en faire un Bureau de Poste Royal.

Charles Black Radenhurst est un homme d’affaires de Montréal.

En 1842, le premier annuaire MacKay révèle que l’entreprise Radenhurst, Turnbull & Co. (dry goods and general merchants – tissus et produits divers) tient commerce rue Saint-Paul, alors que Charles B. Radenhurst réside dans une maison de la propriété, rue Saint-François-Xavier. Après une faillite, Radenhurst reste en affaires, rue Saint-François-Xavier, mais une nouvelle entreprise commerciale spécialisée dans la vente du cuir s’établit en 1844 rue Saint-Paul, suivie d’une autre entreprise au début des années 1850 (crockery ; soit poterie, vaisselle, etc.)

La première pierre de l’édifice du bureau de poste et du bureau des douanes est posée le 23 septembre 1884 en présence du maire de Sorel (1883-85), Adolphe Germain et du ministre des Travaux publics, Sir Hector Langevin.

En 1869, sir John Alexander Macdonald* lui confie l’influent département des Travaux publics, qui répond bien à ses aptitudes et à ses ambitions.

La direction de ce département exige beaucoup de Langevin. Le pays n’a que deux ans d’existence, et tout est à faire. Aussi y attache-t-il son nom. Il est le ministre des Travaux publics de l’après-Confédération. Beaucoup de grands travaux, dont le célèbre édifice Langevin à Ottawa, témoignent qu’il se soucie de l’image du pays naissant. Macdonald le dira « un administrateur de premier ordre » et aussi longtemps qu’il sera au pouvoir, il lui confiera les Travaux publics.

http://www.vieux.montreal.qc.ca/inventaire/fiches/fiche_bat.php?sec=i&num=13

http://www.biographi.ca/fr/bio/langevin_hector_louis_13F.html

Le Port maritime de Sorel a toujours été reconnu comme une frontière internationale. Des centaines de navires viennent y accoster, soit pour livrer notamment des produits de l’étranger comme de la mélasse des Antilles, du nitrate de phosphate pour la Canadian Industries Limited (C.I.L.) de Beloeil. En provenance de Sept-Iles, des gros navires canadiens livrent leurs cargaisons de minerais de fer.

On exporte aussi des produits canadiens et principalement les grains de l’Ouest canadien et des chargements de fer en gueuse, en barre, en poudre ainsi que du pigment de titane de la compagnie Québec Iron and Titanium, à Saint-Joseph-de-Sorel, mieux connue sous le nom de QIT.

L’édifice du bureau de Poste de Sorel occupait la grande partie du rez-de-chaussée (1er étage) de ce magnifique bâtiment historique.

Le Bureau des Douanes & Accises, quant à lui, occupait une petite partie du 1er étage, environ 420 p. c. (128, mètres) pour la réception des marchandises importées arrivant «en transit» par Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CN). Les bureaux administratifs occupent le 2e ’étage sur une superficie de 2 500 p. c. (762 mètres).

Le bureau du Gardien du Port de Sorel , aussi connu sous le nom de Port Warden, du ministère des Transports occupait un espace d’environ 300 p. c. (91,5 mètres ) au 2e étage.
Durant environ 10 ans et jusque vers 1951, monsieur Napoléon Paul-Hus a occupé le poste de Percepteur des douanes et accises. (Receiver of Customs & Excise). C’était le titre légal du poste que détenait le principal ou gérant de ce bureau.

Le Percepteur des Douanes dirigeait une équipe de douaniers responsables notamment ;

- De la perception de droits d’importation et taxes d’accise et de l’examen des marchandises,
- Du service des douanes maritimes. Le douanier faisait également office d’agent de l’immigration et d’agent du Ministère de la Santé nationale.
- De l’enregistrement des navires pour le Ministère fédéral des transports
- De l’enregistrement des petites embarcations, au matricule (13– D– 0000 )
- De la perception de la vente des timbres d’accise pour les salles de danse, (jusqu’en 1954).

En 1952, monsieur Léopold Beaudry est promu «Percepteur des douanes» en remplacement de son prédécesseur maintenant retraité, monsieur Napoléon Paul-Hus. À ce moment, parmi l’équipe des douaniers on se souviendra de monsieur René Taillon et de mademoiselle Rose-Aimée Salvas.

À partir de 1940, la région de Sorel est devenue encore plus prospère, notamment en ce qui a trait à la construction de navires par le chantier maritime «Marine Industries Limited», pour le compte du Gouvernement fédéral et pour la «Branch Line Limited», sans compter d’autres navires pour des gouvernements étrangers. On assiste aussi à l’importation d’un plus grand volume de marchandises étrangères par divers moyens de transports. Finalement, l’exportation des grains par navires vers les pays de l’Est. On exporte le fer de la Québec Iron and Titanium vers le Japon et d’autres pays asiatiques, ce qui nécessite une prestation de services accrues de la part du Bureau des douanes de Sorel.

Une réorganisation du Bureau des douanes s’impose, monsieur Beaudry, le nouveau responsable des douanes, prend les choses en mains. Au personnel douanier existant viendra s’ajouter, en 1952, un monsieur Marchand en provenance du bureau douanier de La Tuque, qui œuvre principalement au Service des douanes maritimes durant la saison de navigation sur le fleuve Saint-Laurent. On se souviendra que la navigation sur le fleuve Saint-Laurent durant ces années, se fait du début avril à la fin novembre.

Puis, le premier avril 1953, un nouveau douanier arrive, suite à un concours public. Il s’agit de monsieur Claude Proulx. Ce dernier est âgé de 18 ans et est affecté à l’examen des marchandises au service des douanes postales, à la vente des timbres d’accises pour les salles de danse (1953-54).


L'ancien bureau de poste de Sorel, construit en 1884. - Photo: Courtoisie, Société historique Pierre-de-Saurel

Du printemps 1954 à novembre 1958 au service maritime, durant les saisons de navigation,
… je me souviens, avoir mis le pied à bord d’environ 300 à 325 navires étrangers par année. Quelle belle et grande et belle expérience de la vie !

Le service maritime douanier s’exerçait également au port de Contrecœur, là où près de 200 navires canadiens par année quittaient ce port en direction des villes américaines des Grands Lacs principalement pour l’exportation du minerai de fer de Sept-Îles.

Au personnel douanier de Sorel, s’ajouteront Étienne Laplante, André Mondor. En 1954 monsieur René Taillon est promu au poste de comptable des douanes. Armand Langlais, un Vétéran de la 2e Guerre mondiale, sera nommé douanier vers 1960. En 1966 Pierre Chevalier est muté du ministère des Postes et devient douanier.

En 1956, Gérard Fraser, qui provient du bureau des douanes de Rivière-du-Loup, est promu évaluateur–douanier à Sorel. Au départ de ce dernier en 1961,pour devenir percepteur des douanes à Sept-Îles, Claude Proulx sera promu superviseur des douanes à Sorel. Il quittera Sorel en 1965 pour un poste de cadre à la Commission du service civil à Montréal. De 1956 à 1965, Marcel Fontaine, un agent douanier de relève, se retrouvera régulièrement à Sorel, son « Port d’attache ».

À partir de 1975, les opérations d’importation douanières de Sorel seront centralisées au bureau de Montréal. Le bureau de Sorel sera fermé et le personnel affecté à des postes douaniers du Grand Montréal.

Le service maritime douanier s’exerçait également au port de Contrecœur.

Je me souviens de mes belles années à Sorel comme douanier au service maritime, alors que vers les années de 1954 à 1958, je devais me rendre occasionnellement à Québec, pour embarquer à bord de paquebots de passagers de la ligne Cunard qui se dirigeaient sur Montréal.

Tout en montant le majestueux fleuve Saint-Laurent, ma mission consistait, avec les douaniers de Montréal, à faire l'examen des passagers; (Douanes & Immigration & Santé Nationale). Nous étions bien traités par les capitaines et le personnel de bord. La photo ci-jointe montre l'officier des douanes près de son bureau en 1958 à 24 ans. La vie de douanier fut moins captivante lorsque je fus promu superviseur des douaniers à partir de 1960.

Douanier un jour, douanier toujours

A partir du texte de Claude Proulx
Douanier au service maritime de Sorel (1953-1965) puis superviseur des douanes.

Collaboration de Madeleine-Blanche Lussier et Roland Plante.

Source : Roland Plante, Courriel Saurelois

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