Courriel Saurelois
Une chronique sur l'histoire de Sorel
de Roland Plante

24 septembre, 2018

En collaboration avec :

Les soldats allemands au Canada
Recherche : Roland Plante

Résumé des activités de l’armée allemande au Canada

De 1776 à 1783, une armée allemande de près de 30,000 hommes, soit deux divisions complètes d’infanterie est venue en Amérique pour protéger le Canada d’une invasion américaine en révolte contre l’Angleterre.

La royauté anglaise qui a beaucoup de parenté avec la noblesse allemande, engagea des soldats, dont ceux du duc Auguste de Brunswick-Lunebourg qui avait besoin de refaire ses finances.

Ces troupes étaient sous le commandement de Friedrich-Adolphus Riedesel, freiherr d’Eisenbach, né au château ancestral de Lauterbech, dans la Hesse-Rhénane. Possédant le titre de noblesse de baron du Saint-Empire romain germanique depuis 1680, cette famille était une des plus riches de l’Allemagne.



Pour éviter que les Canadiens ne se révoltent comme les Américains, l’Angleterre avait proclamé l’Acte de Québec en 1774 qui, entre autres, légalisait l’Église catholique et redonnait au Canada les territoires qui avaient été cédés à la Nouvelle-Angleterre lors de la Proclamation royale de 1763.

Le peuple n’aimait pas la domination anglaise sans oublier les abus et la piètre situation du régime français. Dans les campagnes, de faux trafiquants et espions semaient les idées révolutionnaires de Benjamin Franklin et de son secrétaire inavoué, Fleury-Mesplet, le premier imprimeur montréalais. Il ne faut pas oublier que les colons américains étaient depuis longtemps les principaux ennemis des colons canadiens.

En 1775, les Américains envahissent le Canada, une de leurs troupes utilisant la route de la rivière Richelieu. Sorel est alors occupé.
 
Les 400 Américains qui avaient suivi l’armée du Général Amherst furent outrés des largesses de l’Acte de Québec envers les Canadiens français. Ils décorèrent le buste du roi anglais Georges III d’un collier de patates avec l’inscription : « Voilà le Pape du Canada et le Sot Anglais ».

En 1776, le général Riedesel débarque à Québec avec ses troupes. À Trois-Rivières, il rencontre les troupes allemandes du Hanau commandées par Specht. Ils s’organisent pour remonter à Sorel, utilisant de plus petits bateaux et en patrouillant les rives. Les Américains avaient évacué Sorel.

En octobre, les troupes prirent leurs quartiers d’hiver entre Chambly, Sorel et Berthier et entre Yamaska, St-François, Nicolet et Batiscan. Les soldats furent logés par groupes de deux ou trois chez les habitants. Ils recevaient des provisions et payaient leur hôte pour le reste. Ils devaient aller bûcher du bois pour le chauffage. Un officier visitait les maisons tous les jours.

Par la suite, l’armée allemande fit campagne aux États-Unis. Les généraux anglais, dont Bourgoyne, les envoyaient combattre à l’avant-garde et elles subirent de lourdes pertes. Le général Riedesel fut fait prisonnier avec ses troupes à Saratoga. On conseilla aux officiers de se suicider. Les membres des troupes furent forcés de travailler avec les esclaves nègres. Ils furent libérés en 1780 lors d’un échange de prisonniers et revinrent au Canada.

En 1781, les Riedesel demeurent à Sorel. Madame décrit la région comme la terre promise des soldats. Mais les vieilles casernes sont glaciales en hiver, trop chaudes en été et grouillantes de parasites.

Parmi les troupes qui passèrent l’hiver de 1782-83 dans notre région :
Les dragons, à St-Antoine, St-Charles et Beloeil; les grenadiers à Berthier, Lanoraie, Lavaltrie et Pointe-du-Lac; le corps de garde et la compagnie du capitaine Olers sont à Sorel et le régiment Specht est à Yamaska, St-François, La Baie et Nicolet.

En juin 1783, ils reçoivent les ordres de retourner en Allemagne suite aux négociations pour la paix entre les Américains et la couronne anglaise. Plus de 2,000 Allemands restèrent au Canada dont la population se chiffrait à environ 90,000 habitants.

Selon les registres de la Christ-Church de Sorel, le docteur Charles Shiller, veuf, épouse Clarissa Palmer de Beloeil. Le docteur Shiller était un chirurgien militaire dans le régiment de Riedesel. Il demeura au Canada quand son régiment fut rapatrié. Il exerça sa profession dans la région de Sorel et de Beloeil

L'Hôpital militaire allemand appelé Samaritaine se trouvait sur la rive nord du Richelieu, à l'endroit occupé aujourd’hui par les Forges de Sorel. Cet hôpital militaire devint par la suite une maison de pension jusqu'en 1880, alors qu'on la démolit. Sur le plan de la ville, tracé en 1812, on peut y voir l’emplacement de l’hôpital militaire allemand du côté de la ville de St-Joseph-de-Sorel ainsi que celui de la maison du médecin.

À Sorel et les environs, on trouve encore de leurs descendants. Ce sont notamment les Maher, les Ritters, les Plasse, les Piuze, les Schmidt et des Paul.

 

Référence :
Un général allemand au Canada par Georges Monarque.
Les mercenaires allemands au Québec par Jean-Pierre Wilhelmy.

P.S. Nous avons volontairement utilisé t le nom de Canadiens et Américains ainsi que Rivière Richelieu tout au long du texte. Nous savons très bien que ce sont termes actuels et non ceux de l’époque. Ils ont été utilisés pour faciliter la compréhension du texte.

Source : Roland Plante, Courriel Saurelois

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