Courriel Saurelois
Une chronique sur l'histoire de Sorel
de Roland Plante

17 novembre, 2018

En collaboration avec :

Chantiers du Gouvernement
Par Roland Plante


Chantiers du Gouvernement

Avant 1830, la navigation sur le fleuve entre Québec et Montréal n’était pas facile. Le peu de profondeur du fleuve surtout dans le lac St-Pierre, l’absence de bouées, d’éclairage et le peu d’expérience des pilotes consistuaient des contraintes qu’il fallait corriger. En 1809, le vapeur «Accomodation», construit par John Molson prenait 3 jours pour faire le trajet de Montréal à Québec.

A partir de 1830, le gouvernement canadien décide de corriger cette situation. Il fut décidé de construire des dragues à Sorel. Depuis 1830, David Vaughan et John Molson jr, y opèrent un chantier. Ils engagent en 1844, Daniel McCarthy, constructeur de navire. David Vaughan en plus de construire des dragues a dirigé le creusage d’un chenal sur le lac St-Pierre.

En 1844, le gouvernement concède à David Vaughan un terrain de 190 pieds par 700, sur le côté ouest de la rivière Richelieu sur le site où seront situés les Chantiers du Gouvernement.
Les frères John et Daniel McCarthy achètent les chantiers Vaughan et Molson. En 1874, ils louent leur chantier à la Commission du Havre de Montréal. La Commission du Havre de Montréal avait été établie par l'assemblée législative en 1830 avec le mandat d'améliorer et d'agrandir le port de Montréal. Pour ce faire, elle dirigea le creusage du fleuve entre Montréal et Québec. Le ministère des Travaux Publics en prit la direction en 1888 et le chantier devint «Les chantiers du gouvernement».

En 1904, les chantiers employaient 600 hommes. On y construit une drague en acier, deux remorques, des chalands et des barges. Les réparations des bateaux gouvernementaux de Marine et de Pêcheries aux fait augmenter le personnel à 900. Lors de la guerre de 1914 – 1918, on y construira des navires patrouilleurs et des dragueurs de mines.

Graduellement, le creusage du fleuve se fit par des compagnies privées sous la direction du ministère des Transports. Le chantier, opérant alors avec budgets sans limites et sans concurrence, fut forcé à réduire son personnel.

La fermeture des chantiers du gouvernement aura des conséquences désastreuses pour le parti politique au pouvoir. En effet s’en suivit une période pendant laquelle les emplois étaient attribués aux gens du parti au pouvoir. Entre 1918 et 1937, on donne des contrats pour ne pas fermer le chantier.

Les membres du parti au pouvoir pouvaient y travailler. En 1931, les conservateurs de M. R.B. Bennet prennent le pouvoir. Une foule de «Bleus» traverse le pont des chars avec des balais pour chasser les «Rouges» du chantier et prendre leur place. Pendant les années qui suivent, le gouvernement garde ses employés occupés en leur accordent des contrats qui n’étaient pas nécessaires.

Pendant cette période, malgré le manque d’argent, on soutient des équipes de hockey et de baseball. On embauche des joueurs de baseball américains.

Familles

Sorel a joué un rôle important dans le dragage du fleuve St-Laurent. Plusieurs membres de familles soreloises y ont participé. Dans nos souvenirs, on compte les Cardin, Robidoux, Mandeville, Chevrier, Champagne, Steadworthy, Dauphinais, Gauthier, Rajotte, Cartier, Wilkie, Payette, Cournoyer, Péloquin. et plusieurs autres.

Les personnes mises à pied par cette fermeture trouveront du travail dans les usines de guerre de Marine Industries et Sorel industries.

La General Dredging Contracteur Limited, une filiale de Marine Industries Limited, dont le président est M. Joseph Simard, achète en 1937, les Chantiers du Gouvernement et la flotte de dragage. Ils obtiennent un substantiel contrat de dragage. Les radoubs et la construction de navires sont par la suite tous exécutés par Marine Industries. Pour tirer avantage de leur achat des facilitées de l’ex-chantier du Gouvernement, MM. Joseph et J. Edouard Simard réussissent à convaincre M. Schneider, un des plus grands producteurs d’acier au monde, de construire une usine sur l’emplacement des chantiers du Gouvernement. L’imminence de la guerre est la raison pour laquelle ils planifient la construction d’une usine qui fabriquera des canons. L’usine fondera l’acier en lingots, qui seront forgés, traités et usinés en un produit final.

Pour défaire les bâtisses du chantier, M. J. Édouard Simard a offert gracieusement aux citoyens le bois issu de la déconstruction. Ce fut fait promptement sans aucun frais.

La pose des bouées, leur entretien et celui des phares se sont faits à partir du Bassin Lanctôt, ainsi que les postes d’amarrage des navires du Département des Transports.

Sources : Walter White, Marc Mandeville, Sorel Illustré

Source : Roland Plante, Courriel Saurelois

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