Courriel Saurelois
Une chronique sur l'histoire de Sorel
de Roland Plante

12 décembre, 2018

En collaboration avec :

École des Arts et Métiers de Sorel
Recherches par Roland Plante

Un grand nombre d’élèves cessaient tôt leurs études sans avoir acquis une formation adéquate pour travailler dans les industries. Les usines avaient besoin de dessinateurs, machinistes, menuisiers, électriciens et de plombiers.

Des démarches furent entreprises par M. J. Édouard Simard en 1938 et le révérend frère Delphin Bourgault, frère de la Charité, supérieur de l’Académie du Sacré-Coeur, pour répondre à ces besoins.



École d'Arts et Métiers.

Selon l'idée conçue par l'Association des élèves diplômés, l'école ouvre ses portes en octobre 1938, dans des locaux de l'Académie du Sacré-Coeur de Sorel.. L'organisateur, M. Gabriel Rousseau, sert de liaison entre le Gouvernement provincial et les parties contractantes: le R.F. Delphin, M. J.Edouard Simard, la Commission scolaire, la ville de Sorel et les Syndicats catholiques. Les deux premiers professeurs furent le R.F. Victorin Bruis et M. André Landry. Le frère Delphin en devint le premier directeur. Les professeurs sont MM. Gérard Chénier, M. Croteau, Fernand Paul-Hus, Gérard Courchesne ainsi que les Frère Victorin et Nazaire. En 1942, M. Chénier en devient le directeur.

Le gouvernement de la province de Québec accorde une subvention annuelle, paie pour l’outillage, l’ameublement et le personnel. La Commission scolaire de Sorel fournit les locaux, les coûts du chauffage et de l’électricité. L’école est installée au quatrième étage de l’Académie du Sacré-Coeur, à la place d’un dortoir utilisé par des élèves. On y retrouve deux classes pour les enseignements théoriques, un laboratoire de physique et de chimie, une salle de dessin et un atelier mécanique.



Orientation professionnelle à l'Académie du Sacré-Coeur de Sorel
Pour satisfaire aux besoins des industries locales, M. J.E. Simard obtient du gouvernement l'aide de spécialistes pour orienter quelques 250 élèves vers des métiers qui leur conviennent. Le comité est formé de M. docteur Donat Voghel, assisté de M. Yvon Reed, contrôleur et de M Gérard Bourgault secrétaire. L'apprentissage est alors complété sous la direction d'un contremaître compétent.

L'oeuvre du Rév. frère Delphin
À cette époque, une multitude de garçons abandonnent l'école avant la septième année. Plus que tout autre, le frère Delphin travaillera à la fondation et à l'organisation de l’école d'Arts et Métiers dont il fut le premier directeur. Son terme de supérieur terminé, il s'occupe des apprentis dans les chantiers maritimes, des cours du jour et du soir, du placement des jeunes lors de leur sortie de l'école. Il aura été un des grands artisans de l'essor technologique de la région de Sorel.

En 1940, le nombre d'inscriptions est plus faible que prévu, ce qui aurait pu entraîner la fermeture de l'école. Gérard Chénier décide donc de faire du recrutement en faisant du porte à porte et c'est grâce à sa persévérance, estime son fils, que l'école a pu poursuivre ses activités. M. Chénier a ouvert le premier département d'ajustage mécanique en 1941 et déjà en 1942, il était nommé directeur de l'école, au moment où les inscriptions dépassaient la capacité d'accueil. À cette époque, on utilisait différents locaux de la région, dont des dortoirs de Marine industrie. M. Chénier a même aménagé un département d'électricité dans les anciennes salles de toilettes de ces mêmes dortoirs en 1945.

En 1946, plus d'une cinquantaine d'étudiants reçoivent leurs diplômes, et parallèlement, Québec autorise l'engagement de nouveaux professeurs, dont Normand Brunet, Jacques Pelletier, Jean Racine et André Pauzé.  L'enseignement se situant entre la 8e et la 12e année, on peut considérer que ce fut quelques-unes des premières classes de niveau secondaire technique dans la région permettant aussi aux diplômés de poursuivre leurs études techniques à un niveau supérieur.

En 1949, l'école des Arts et Métiers a finalement pignon sur rue dans l'édifice qui abrite aujourd'hui le centre administratif de la Commission scolaire de Sorel-Tracy (à l'intersection des rue Hôtel-Dieu et Prince). C'est à cet endroit qu'a été présentée, toujours en 1949, une exposition industrielle et commerciale, une première dans la région selon Pierre Chénier.

Le 30 mars 1950, Gérard Chénier devient officiellement directeur de l'institution.

En collaboration avec les industries de la région, il a aussi initié un véritable programme d'apprentissage en industrie qui a permis de doter la région d'une main-d'oeuvre de plus en plus qualifiée.

En 1969, le personnel de l'école doit intégrer la commission scolaire, et de 1970 à 1981, M. Chénier devient responsable de la formation professionnelle à l'éducation des adultes.




L’école est déménagée dans les huttes de «War time housing», rue Cormier

En 1949, l’École des Arts et Métier prend possession d’une nouvelle bâtisse au coin des rues Prince et Hôtel-Dieu, bien adaptée pour ses cours.

Cette École des Arts et Métiers est une institution d'enseignement de style moderne érigée en 1949 d'après les plans de l'architecte Félix Racicot (1903-1973). L'immeuble est composé de deux volumes principaux de deux étages à toit plat en brique, et d'un troisième volume d'un seul étage avec cheminée à l'arrière. L'entrée principale se trouve au centre, dans une avancée abritée par un débord du toit. Elle est composée d'ouvertures entièrement vitrées aux deux étages ainsi que de l'inscription « ECOLE DES ARTS & METIERS SOREL » et des armoiries de la province de Québec. Le volume de droite est de forme arrondie et comporte une autre entrée donnant sur la rue du Prince. Celle-ci est composée de trois portes vitrées dominées par des bas-reliefs. Cette entrée est couverte par un large débord du toit soutenu par des piliers de béton. Ce volume est percé de fenêtres formant des bandeaux verticaux divisés par des piliers de béton. Le rez-de-chaussée est plus avancé et ne comporte pas d'ouvertures à l'exception de minces bandeaux horizontaux composés de blocs de verre séparés par des bas-reliefs. Le volume de gauche de forme rectangulaire comprend, au rez-de-chaussée, un bandeau horizontal occupé par des fenêtres et des bas-reliefs ainsi que, au niveau supérieur, un grand jeu de briques et des fenêtres en bandeau, plus hautes. L'ancienne École des Arts et Métiers se situe en zone urbaine, en face du pont Turcotte sur l'avenue de l'Hôtel-Dieu et elle occupe la tête de l'îlot implanté entre les rues du Roi et du Prince.



Une école spécialisée en Métallurgie fut créée vers 1960, attenante à la polyvalente Bernard-Gariepy. Il est difficile de comprendre pourquoi elle fut relocalisée aux Trois-Rivières

Le CÉGEP voit le jour en 1967, l'année de la création des CÉGEPs par le ministère de l'éducation du Québec. Le directeur Roland Gaudreault s’est fortement impliqué pour l’obtenir. On y enseigne une version moderne des cours enseignés par l’École des Arts et Métiers adaptés aux besoins de l’industrie locale. D'abord situé à Tracy, il est relocalisé à Sorel puis relocalisé à nouveau à Tracy (maintenant appelé Sorel-Tracy depuis la fusion des deux villes en 2000).

Héritier de l’École des Arts et Métiers, de l'Institut de Technologie de Tracy et de l'Externat classique de Sorel, le Cégep de Sorel-Tracy a d'abord été institué comme campus du Cégep de Saint-Hyacinthe en 1968-1969 puis, dès 1970-1971, comme campus du Cégep régional Bourgchemin qui réunissait alors les trois campus de Drummondville, de Saint-Hyacinthe et de Sorel-Tracy. Il devient un Collège autonome en 1980 et s'installe dans des locaux neufs l'année suivante. On y donne des cours pour adultes.

De 1939 à 2014, soit depuis 75 ans, l ’École des Arts et Métiers, absorbée par le CEGEP a formé de nombreux étudiants, qui ont enrichi l’industrie locale par leur compétences.

 

Source : Roland Plante, Courriel Saurelois

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