Courriel Saurelois
Une chronique sur l'histoire de Sorel
de Roland Plante

27 août, 2018

En collaboration avec :

Hôpital Général de Sorel
Recherches : Roland Plante

1850
Les débuts à Sorel

Le 14 mars, Monsieur le Curé Joseph-Magloire Limoges achète la propriété Jackson comprenant 18 lots à l’ouest situés du terrain de la fabrique. Poursuivant l’œuvre de son prédécesseur, le curé Jean-Baptiste Kelly, il fait transformer la maison de deux étages qui y était érigée en un hospice, un pensionnat et une école qui seront dirigés par les Soeurs de la Providence à partir du 2 mai et ce pendant 8 ans et quatre mois. Elles seront remplacées par les Dames de la Congrégation . La mission de ces religieuses ne comprend pas le maintien d’hospice, il faut trouver un remplacement pour les malades et les vieillards.
(Couillard-Després. Sorel p 204).

1858
Arrivée des Sœurs de la Charité de St-Hyacinthe

Le 30 août, arrivée des Soeurs de la Charité de St-Hyacinthe. Dans une lettre, Monseigneur Prince recommande d’attendre le moment opportun pour introduire les Soeurs de la Charité à Sorel. Cette communauté ne demande ni fondation, ni propriété pour aller visiter les pauvres et les malades à domicile. Elles vivront de leur travail, de la rémunération de la sacristie et d’un bazar annuel pour le succès de l’œuvre. Tout ce qu’elles désirent, c’est de se dévouer aux soins des malades et de distribuer aux pauvres les aumônes qu’on leur confiera.
Elles bâtiront quand Dieu le voudra.

Monsieur le curé Limoges remercie les Soeurs Grises d’avoir accepté de venir souffrir à Sorel. Il demande l’aide de personnes charitables, entre autres aux familles Sincennes et McCarthy qui promettent de lui venir en aide.

Le 26 décembre 1858, il soumet ce projet aux paroissiens et il est décidé que la Fabrique cédera certains lots de la propriété Jackson pour le futur établissement, qui sera dirigé par les Soeurs de la Charité de St-Hyacinthe.

L’institution est incorporée le 19 mai 1860, le Curé et le marguillier en charge ou leurs successeurs sont nommés directeurs de même qu’une personne désignée par le Conseil Municipal et deux personnes appointées par le gouverneur en conseil. Monseigneur l’Évêque Prince cède les lots choisis et avec les 600 louis dus à la fabrique on débute la construction.

M. J.F. Sincennes fait un don de 500 louis. M. M. McCarthy fait de même et donne tout le bois nécessaire pour la construction. Leur générosité ne s’arrêtera pas là. Monsieur le curé Millier écrit : « L’édifice terminé, il restait une dette de 3,000 piastres à payer aux entrepreneurs et 900 piastres dues pour leurs emprunts ; ces messieurs se chargèrent de toute la dette. Chaque année M. Sincennes donnait 200 piastres comme étrennes à l’Hôpital. »
Parmi les autres généreux sorelois, on trouve les familles Barthe, Armstrong, McNaughton, Chapdelaine, Crebassa, Précourt, Gill, Brousseau, Chênevert, Bellefeuille, Bruneau, Beaulieu et de Melle Alain.
(Couillard-Després. Sorel p 263).

1860
Monsieur le curé Magloire Limoges veut doter Sorel d’un hôpital.
Le 11 janvier, le préfet du comté convoque une assemblée à l’Hôtel de Ville.
2314$ sont souscrites pour ce projet.
Couillard-Després. Sorel p 206

L’acte d’incorporation est ratifié le 19 mai 1860

Ouverture de l’Hôpital du Sacré-Cœur
L’Hôpital-du-Sacré-Cœur de Sorel ouvrait ses portes en 1862. Son fondateur, M. le curé Magloire Limoges, qui fut le curé de Saint-Pierre de Sorel de 1849 au 24 mai 1861, date de son décès, ne put assister au couronnement de son œuvre qui reçut de ses successeurs MM. Hilaire Millier, (1823-1889), Dupré, Descelles et J.C. Bernard le curé actuel tout l’encouragement en leur pouvoir. M.Magloire Limoges fonda en 1860, l’Union St-Joseph et St-Michel, dont on a célébré les noces d’or il y a quelques années.

M.Hilaire Millier, qui succéda immédiatement à M. Limoges, est considéré par un grand nombre comme le principal fondateur de cette institution, qu’il prit, dès les premiers instants de son existence sous sa protection.

L’Hôpital a depuis été considérablement agrandi, grâce au dévouement de MM. les curés Dupré, Descelles et Bernard, et c’est aujourd’hui un vaste édifice auquel M. le chanoine Bernard a fait ajouter un orphelinat où des centaines d’enfants reçoivent une instruction et des soins qu’ils ne pourraient trouver ailleurs.

La chapelle a été agrandie et embellie, et c’est là que se réunissent tous les dimanches, les jeunes congréganistes, hommes et jeunes gens pour leurs exercices religieux.

La première supérieure à l’Hôpital fut Sr Bédini (Elisabeth Lafrance) du Couvent des Soeurs Grises de St-Hyacinthe. Sœur Bédini arriva à Sorel le 28 octobre 1862, par le vapeur Chambly pour en prendre la direction. Elle sera assistée des Soeurs Alphonsine Côté, Céleste Vincent dite Sœur Ste Michel et Marie Lalime dite Sœur Ste-Geneviève.

Pour les accueillir, les cloches sonnent et une délégation de notables se porte à leur rencontre.

Dès le début, quinze personnes sont hospitalisées dont une orpheline.

En 1869, décès d’une des fondatrices, sœur Ste-Geneviève, (Marie Lalime). La population reconnaissante demande et obtient qu’elle soit inhumée à Sorel, soit dans le caveau de l’église Saint-Pierre.

Une des supérieures qui suivirent, Sœur Cabana était la sœur de feu M. Cabana, avocat de Sherbrooke, et protonotaire de la Cour Supérieure du district de St-François.
Sœur Cabana est la digne relève de Sœur Bédini et, comme cette dernière, elle sait gouverner avec sagesse et avec bonté qui n’excluent pas la fermeté. Elle est au reste, fort bien secondée par les excellentes religieuses qui comme elle, se dévouent avec un zèle inlassable au soulagement des pauvres, des malades et des infirmes que l’hôpital abrite.

Un premier bazar au profit de l’Hôpital, avait lieu dans la salle du Marché le 23 septembre 1862 soit un mois avant l’arrivée de nos Soeurs le 22 octobre de la même année. Les instigatrices de ce bazar furent Melle Alain et Mme Sincennes. En poursuivant l’histoire de l’Hôpital, nous voyons que le bazar est devenu de tradition et l’occasion particulièrement chère aux citoyens de Sorel, de manifester leur grande générosité. (Extraits de journal)

En 1863, pour une période de six mois, les recettes furent de 169 louis, 9 chelins et 3 deniers
les dépenses 161 louis, 15 chelins et 3.5 deniers.

Par Sr Bedini, supérieure locale, Sr Côté et Sr St-Michel, approuvée par l’abbé Hilaire Millier, prêtre.

Une salle de bazar utilisée pour recueillir des fonds et assurer le financement de l’hôpital est construite en 1888 au coin des rues Ramesay et Augusta.
Le bazar organisé par les dames patronnesses le 11 janvier 1889 rapporte 1,016.25$
En plus des bazars, les sociétés de bienfaisance, les compagnies organisaient des banquets bénéfices. Plus tard on y présentait des séances de cinéma. Elle fut démolie en 1964.

En 1895, un jardin de l’Enfance s’ajoute à l’œuvre de l’Hôpital Général.

L’œuvre des Sœurs Grises a comblé le besoin de soins pour les personnes âgées et les malades. Elles ont aussi pris en charge les orphelins et orphelines à des coûts minimes, jusqu’à ce que les législateurs les prennent en main..

Statistiques entre 1862 et 1939 :

Personnes hospitalisées :
1263 vieillards,
1248 dames âgées,
1431 orphelins,
1482 orphelines.
Religieuses ayant participé à l’œuvre : 398.

L’Hôpital recevait une allocation annuelle pour servir au besoin comme hôpital de la Marine.

1929
Le 4 février, les Dames Patronnesses organisent un bazar au bénéfice de l’Hôpital-Général.
Voici les membres de leur organisation :
Mesdames Alexis Ethier, prés, Alcime Beaudet, v.p., Jean-Baptiste Vanasse, très., J.René Mongeau, sec. Mesdames H. Lemaire, A.lbert Béliveau et Edouard Plante : responsables du restaurant et des liqueurs. Mesdames Cadoret et Provost : responsable de la loterie et Melle Flore Garceau de l’Association des Enfants de Marie.

À qui appartient notre hôpital ?
Vendredi, le 5 de janvier 1940, le journal hebdomadaire LE SORELOIS pose une interrogation. On projetait de reconstruire l’édifice. L’Hôpital Général était-il la propriété des Soeurs Grises, de la fabrique de St-Pierre, ou de la Ville de Sorel ? Non, le propriétaire en est : La Corporation de l’Hôpital du district de Richelieu.

Cinq personnes forment cette corporation pour cette année :
Le curé de St-Pierre : M. le chanoine Jean-Baptiste Nadeau,
Le marguillier en charge : M. J.A. Guévremont,
Théode Perron et Armand St-Laurent, nommés par le lieutenant-gouverneur en conseil, et M. Zacharie Cotnoir, délégué du conseil de ville.
(Le Sorelois, par M. le juge P.A. Bélanger).

Le vieil édifice tombait en ruine, on ferme certaines sections à cause des risques. Un nouvel édifice est construit en 1947. Il est classé comme Centre Hospitalier de longue durée.

Source : Roland Plante, Courriel Saurelois

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