MYSTERY en constante évolution

(Par Réjean Charbonneau) - C’est avec beaucoup d’impatience que les amateurs de rock progressif d’un peu partout dans le monde attendent la sortie du nouvel album du groupe montréalais Mystery.  En effet, le neuvième album studio du groupe intitulé « Redemption » sera disponible le 15 mai prochain soit cinq années depuis « Lies and Butterflies » qui avait vu jour en 2018.

Mystery, formé en 1986 par Michel St-Père guitariste, multi-instrumentiste et compositeur n’a cessé de nous surprendre depuis leur premier album « Theater of the Mind » sorti en 1996.  En constante évolution au fil des ans, le groupe possède actuellement 8 albums studio, 1 EP, 4 en spectacles, 2 compilations et 2 DVDs au compteur.  Michel St-Père, membre fondateur possède sa propre maison de disque à la fine pointe de la technologie en « Unicorn Digital » produisant ainsi outre Mystery plusieurs autres projets musicaux d’envergure.

Mystery s’est forgé une solide réputation qui ne cesse de croître avec le temps et actuellement a son apogée, le sextette québécois de plus en plus en demande en Europe jouit d’une popularité sans cesse grandissante (nul n’est prophète en son pays).  D’ailleurs après deux spectacles au Québec en compagnie de Red Sand autre excellente formation de rock progressif de chez-nous, Mystery revient à peine d’une série de spectacles couronnés de succès aux Pays-Bas et en Allemagne.

Il suffit de les voir performer en spectacle pour constater hors de tout doutes le niveau d’excellence et de professionnalisme des six membres du groupe : Michel St-Père (guitare, mixage et production), Jean-Sébastien Goyette (batterie), François Fournier (basse et clavier), Antoine Michaud (claviers et guitare), Sylvain Moineau (guitares) et Jean Pageau (chant flûte et claviers) n’ont vraiment plus rien à envier à quiconque dans l’univers des musiques progressives.

Pour en revenir à l’album, il comporte huit pièces pour 74 minutes de pur bonheur musical ou chacun des membres s’illustre à sa manière sans toutefois vouloir voler la vedette ou tomber dans l’excès. Un parfait équilibre et un réel esprit d’équipe semble régner au sein du groupe.

Dès la première pièce « Behind the mirror » on entre sans retenu dans l’univers Mystery avec un échantillonnage tout à fait représentatif du style et du son propre à cette formation; rythmique assez rapide dès le début menée par une batterie qui se démarque de brillante façon, refrain accrocheur qui reste en tête indéniablement, et cette voix unique qui séduit à coup sûr sans oublier guitares et claviers savamment dosés et bien équilibrés résultant en cette richesse et cette densité sonore inégalée.  Ce descriptif pourrait d’ailleurs s’appliquer à l’ensemble des huit compositions à quelques petites variantes près. 

La seconde pièce « Redemption » figure aussi parmi mes préférées, tout en douceur de type ballade, soutenue par des arpèges bien orchestrés à la guitare et toujours cette magnifique voix émotive sincère voire théâtrale par moment.

« The beauty and the least » débute avec un rythme plutôt lent avec solo de guitare assez bref mais efficace et quelques lignes de basses remarquables qui viennent modifier la rythmique de
cette pièce.  Je dois aussi mentionner deux titres majeurs « Pearls and Fire » et « Is this how the story ends » d’une durée respective de 12 et 19 minutes qui nous démontre hors de tout doutes toute la créativité et l’inspiration débordante de ces musiciens bien de chez-nous, fidèles ambassadeurs du Québec à l’internationale en ce qui concerne ce microcosme des musiques progressives.

En résumé, quelques soient vos convictions musicales je vous suggère fortement de vous procurer ce superbe album « Redemption » de Mystery ou, tout au moins d’y prêter une oreille attentive si vous ne les connaissez pas.  Par surcroit, il est tout aussi recommandable de les voir en spectacle si l’occasion se présente.  Le talent et la persévérance démontrés par ce collectif musical a fait en sorte de les amenés là ou ils sont présentement. A nous de les propulser encore plus loin, c’est tout ce qu’ils méritent honnêtement.

Réjean Charbonneau
La Filière Progressive