lundi 17 octobre 2011

The Watch a sa propre "boîte à musique"

Roger Pion

Enfin, le Théâtre Plaza à Montréal, une salle à la mesure du talent de nos amis du groupe The Watch. C’est certain que, pour celles et ceux qui avaient pu assister à la dernière représentation du groupe Italien, au Café Chaos l’an dernier, l’impression d’assister à la naissance de quelque chose était tout à fait normal pour quiconque. Vivre la démonstration d’autant d’aptitude dans une aussi si petite salle, pouvait effectivement sembler inhabituel.

Moi, ce soir là de juillet 2010, j’imaginais revivre le début de Genesis lors de sa vraie naissance au début des années 1970. Dans un cas comme dans l’autre il faut croire qu’il y avait quelque chose là, puisqu’il s’est passé plus de 40 ans entre les deux époques. Et des milliers de disciples de la première heure restent encore aujourd’hui bien agrippés à ce genre musical. Des dizaines de groupes du genre sont reconnu, à travers la planète, pour faire revivre cette musique.

Cette fois on a appelé cette tournée «The Green Show». D’ailleurs le chanteur Simone Rossetti nous avait déjà lancé l’invitation lors de sa dernière visite chez nous, en ne manquant pas de spécifier que le plat de résistance allait être, en grande partie, un spécial Selling England By The Pound de l’album du même nom. Chose promise chose faite. Et comment!

Bien sûr, revivre cet album en spectacle c’était déjà beaucoup. Même que cela m’apparaissait très demandant. Épuisant même! Mais tous les membres du groupe demeuraient captivés par l’appréciation que nous leur démontrions. Chacun des membres semblait carburer à fond le réservoir, lorsqu’il nous regardait nous passionner pour eux. Je pense au seul regard d’enfant du très talentueux guitariste Giorgio Gabriel. J’étais assis à quelques pas de lui et c’était beau de le voir ne pas se laisser déconcentrer, mais plutôt s’approprier de nos regards assoiffés.

The Watch nous fera même goûter à sa propre sauce maison. Une audace avec laquelle peu de groupe du genre « hommage à » ose s’aventurer. Et pourquoi pas! En tout cas, The Watch ne s’en prive pas. C’est fait timidement mais c’est fait. Et c’est par dessus tout, assez bien accueilli par l’auditoire. Je crois qu’il pourrait définitivement jouer un peu plus sur ce tableau et s’exhiber davantage. Personnellement je restai un peu sur mon appétit. Qui sait, peut-être une prochaine fois oseront-ils un peu plus.

Quoique la fête fût déjà à son comble, le sympathique chanteur Italien nous invita à sa table, puisque «Le dîner était prêt!». Les connaisseurs auront donc très bien saisi qu’il faisait allusion au très apprécié « Supper’s Ready » de l’album « Foxtrot ». Quelle interprétation! Une des moins commodes au niveau des détails que chacun des musiciens doit accomplir, ici et là, pendant plus de 22 minutes. Et ce fut l’euphorie. Rien de moins! La salle bondit d’un seul trait.

Il y aura aussi le ténébreux « Watcher of the Skies » qui rendra les gens heureux. Et, si je pense à la dernière visite du groupe The Watch, le claviériste aura cette fois été jusqu’à faire la non moins mystérieuse ouverture, qui était jadis en tête du « set list » de la tournée du groupe Genesis en 1973. Mais en 2010, je me permets se petit rappel, certains membres du groupe avaient, à quelques heures du spectacle à Montréal, compris que des visiteurs étaient venu se servir sans leur consentement. Des instruments de grande valeur qu’ils ne reverront plus jamais. Je pense entre autre au clavier qui aurait pu servir à reproduire le son voulu, lors de cette ouverture en question.

Dans le même ordre d’idée, j’appris au spectacle de cette année, en mettant les pieds dans la salle, qu’ils n’avaient une fois de plus pas joué de chance. Une partie de leurs instruments n’arrivera jamais à temps pour le spectacle. Mais cette fois tout demeura complètement transparent. Je peux, sans me tromper, avouer qu’ils ont un mauvais karma lorsqu’ils nous visitent.

Une seule ombre au tableau, que je pourrais qualifier de « majeur »; pendant un des solos de notre ami claviériste Valerio De Vittorio. La sonorité de son synthétiseur contrôleur a semblé partir dans tous les sens. Pauvre lui me suis-je dit! Son clavier était complètement désaccordé. Mais, croyez moi, lorsque la technologie fait faux bond, quelquefois il ne reste plus qu’à prier. Monsieur De Vittorio pu finalement retrouver le droit chemin.

Quelques secondes dans une telle condition, c’est long! Valerio et l’excellent bassiste/guitariste Guglielmo Marioti se sont jeter un court regard amical et c’était oublié. Le bassiste Marioti et le batteur Marco Fabbri tiendront très solidement le cap pendant cette épreuve. Il n’y a pas d’autre façon d’agir dans ces circonstances. Si vous pensez que cela a pu déplaire à l’assistance au point d’en tenir rigueur au principal intéressé, détrompez-vous! Ce fut plutôt une des ovations la plus touchante de la soirée.

Au Québec, quand on aime on aime!

C’est avec « La boîte à musique » qu’ils gagneront leur dernier galon. Une soirée qui finira par des applaudissements à tout rompre. Et notre doué chanteur, non seulement avec sa voix mais aussi à la flûte traversière, nous relancera l’invitation pour 2012. Je souhaite que leur public québécois s’élargisse. Ils ont de l’excellent matériel bien à eux. Une boîte à musique qui est donc bien garni.

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