Écrase
!
Avant longtemps, une photographie d’un poumon grillé sera la seule identification visible sur un paquet de cigarette, peu importe la marque du fabricant.
Depuis quelques temps, la pression monte entre les fabricants de cigarettes et nos gouvernements. Les dignes représentants du peuple, sous la pression d’une très grande minorité ont mandaté nos fonctionnaires, pour élaborer une nouvelle politique visant à restreindre, voire même à éliminer les fumeurs de la surface de la terre.
Ainsi ces fonctionnaires invertébrés, dont la cravate serrée au cou laisse à peine passer suffisamment d’air, pour oxygéner leur serre-veau, se sont attardés à pondre une réglementation qui pourrait satisfaire la minorité bruyante qui fait croisade contre l’usage du tabac et l’effet de serre.
Vous avez sans doute remarqué les interdictions du fumer qui pullulent dans les endroits publics. Jusqu’à un certain point, cette situation est acceptable, car le fumeur est maintenant considéré comme un dangereux criminel.
Mais voilà que pour intimider davantage les adeptes de la fumisterie en bâton, nous verrons apparaître sous peu sur les paquets, des illustrations croquées au vif d’une autopsie. Pourquoi pas les poumons de René Lévesque à qui on pourrait rendre hommage à titre posthume ?
C’est à rien n’y comprendre, nos gouvernements imposent de lourdes taxes sur les cigarettes et d’un autre côté, ils semblent faire tout en leur pouvoir pour réduire leurs revenus.
Donc, en toute logique puisqu’il apparaît que c’est pour le bien commun que les législateurs légifèrent des lois légales, je suis d’avis qu’ils pourraient poursuivre cette philosophie et l’étendre à quelques autres secteurs vicieux de notre économie.
La
modération a bien meilleur goût !
Ainsi, sur les bouteilles de spiritueux vendues à notre $AQ, on pourrait y apposer l’étiquette d’un beau foie de sénateur rongé par l’alcool. Sur les bouteilles de Tequila, un magistrat à la mine patibulaire bien emmitouflé dans une camisole de force, sans oublier le légendaire petit ver blanc, baignant dans le liquide. Les tonneaux ornant les bouteilles de vin de grands crus pourraient être remplacés par des cuvettes de ministre de grands creux ; les bouteilles brunes regorgeant de houblon, rehaussées d’un sous-estomac bouillonnant, enfin je vous laisse deviner le pire.
Le
jeu doit demeurer un jeu !
À elle seules, les machines vidéopokers que l’on retrouve dans la plupart des établissements appartenant à des prête-noms, mais détenant les permi$ réglementaire$ gouvernementaux, auraient générées des pertes annuelles de 3 milliards auprès des joueurs. Ainsi, pour inciter les gens à perdre moins d’argent on pourrait remplacer sur les roulettes russes sans fin, les dessins de : Cerises, Bar, 7 et ainsi de suite par : une maison affichant une reprise de finance, une automobile saisie, un individu aux jambes cassées marchant avec des béquilles, des sacs verts sur une galerie, un compte d’Hydro, des enfants orphelins, une cessation d’emploi, un compte VISA et ainsi de suite. Et que penseriez-vous de gratteux, où pour gagner vous devrez découvrir des symboles de pinte de lait, de pain, de sac de couche, de saucisson de bologne, de contenant de margarine, etc. De plus, puisqu’il semble que le ridicule ne tue pas, les employés de nos chics casinos et des kiosques de Loto Québec pourraient s’habiller et sentir l’itinérant et porter fièrement sur leurs redingotes l’adage suivant : « Un jour ce sera votre tour ! »
Tant qu’à pousser l’audace, pour réduire à néant nos revenus et nous inciter à la prudence, nos instances gouvernementales pourraient placarder les pompes à E$$ENCE d’effigie de masques à gaz et de photos morbides d’accidentés de la route.
Toutes réflexions faites avec de tels propos, je pourrais sûrement me trouver un emploi de fonctionnaire moi aussi. Qu’en pensez-vous ?
Le Pendule
9 octobre 2000
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