«  En passant... »
Une chronique de Jean-Paul Lanouette
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mardi 12 mars 2019
A-t-on coupé les coins rond chez Boeing?

N’ayant jamais été fichu, à la p’tite école et même beaucoup plus tard, de confectionner un avion en papier, encore moins de le faire planer sur une distance respectable, je crains que mes interrogations relatives au Boeing 737 Max 8 ne fassent sourire, ou pis, n’indisposent, voire insultent carrément « ceux qui savent », je veux dire les ingénieurs en aéronautique. Comme seul mon orgueil risque l’écorchure, je me lance, et tant pis si l’atterrissage se révèle douloureux.

Voilà : si l’on modifie un tant soit peu la géométrie d’un aéronef, par exemple en augmentant la taille des moteurs, ce qui suppose une nouvelle répartition des charges, ne convient-il pas de revoir tout le dessin dudit aéronef? Se contenter de changer les moteurs de place sous les ailes et d’« embarquer » un système assurant la réorientation automatique du nez de l’avion en cas de besoin, n’est-ce pas là ce qu’on appelle communément des mesures de « patchage »? En d’autres termes, procéder de la sorte n’équivaut-il pas à couper les coins rond, à prendre des raccourcis hardis?

Dans sa nouvelle configuration, le 737 aurait, semble-t-il, tendance à piquer du nez en certaines circonstances, ce qui peut s’avérer des plus fâcheux, et cela, on a été à même de le constater, hélas! Plutôt que de simplement déplacer les moteurs et d’installer un logiciel permettant le rééquilibrage automatique de l’appareil, n’était-il pas indiqué de modifier l’angle ou la dimension des ailes, de revoir le profil de la carlingue, en un mot de renvoyer l’avion à la planche à dessin, puis à la soufflerie?

Je vous le demande : un avion n’est-il pas un tout complexe dont on ne peut impunément changer ni déplacer les principales composantes?

 
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