Visite à 
												la périphérie du Corona Virus 
												Par 
												Jocelyn Daneau
												  
												 
												Le 15 février 2020, j’ai presque 
												touché au Corona Virus. La photo 
												ci-jointe en témoigne, elle a 
												été prise à Lao Cai au Vietnam, 
												à la frontière chinoise. Donc à 
												l’arrière-plan, la ville de 
												Hekouzhen en Chine et à gauche, 
												le pont-frontière y menant, 
												hermétiquement fermé depuis 
												quelques semaines, bien avant 
												notre arrivée. 
												 
												À Hekouzhen, il n’était pas 
												prévu d’y aller et de loin, nous 
												n’y avons pas vu grand-chose. La 
												ville semblait fermée et 
												déserte, sauf pour un chinois 
												qui y crachait d’un 
												haut-parleur, ce qui semblait 
												être de la propagande 
												préenregistrée, d’un bord à 
												l’autre de la rivière Honghe, 
												qui nous séparait. Bref, c’était 
												un peu surréel comme situation; 
												comme si nous étions à un cheveu 
												de nous retrouvés dans l’enfer 
												de Dante. 
												 
												Qu’est-ce que je foutais là, à 
												l’ère du Corona Virus et de la 
												crise sanitaire que nous 
												connaissons aujourd’hui? Pour y 
												répondre, il faut regarder le 
												tout dans le contexte de ce 
												voyage, avant et au moment de 
												partir. 
												 
												Celui-ci a été acheté en août 
												2019 après des négociations 
												matrimoniales souvent ardues, 
												qui duraient depuis plus de 
												2 ans. Sans connaître la date 
												exacte, c’est à partir de 
												décembre 2019 que l’épidémie de 
												CODIV-19 a été révélée au monde 
												par les Chinois. C’est donc à 
												partir de ce moment que j’ai 
												commencé à m’inquiéter, pour un 
												voyage prévu entre le 9 février 
												et le 8 mars 2020 au coût 
												initial de 6 500 $/personne. 
												 
												Devait-on à l’époque, dans la 
												semaine qui précédait le départ, 
												celle du 3 février 2020, annuler 
												ce voyage? Du côté de l’agence 
												de voyages – Incursion Voyages – 
												on nous indiquait sans surprise 
												qu’il n’y avait pas de problème. 
												D’ailleurs, notre agente de 
												voyage était aussi démunie 
												devant la situation que l’est 
												présentement, Justin Trudeau.
												 
												 
												Pouvait-on espérer à ce moment, 
												obtenir un remboursement? La 
												réponse est non. Il faut savoir 
												que le déclencheur pour obtenir 
												un remboursement est l’avis 
												officiel du Gouvernement du 
												Canada concernant une ou des 
												restrictions relativement à la 
												destination envisagée. Dans le 
												cas qui nous occupe – Vietnam et 
												Cambodge – le 9 février 2020, 
												l’avis du fédéral, c’était 
												« Business as usual ». Quand on 
												sait avec quelle ineptie, Ottawa 
												a géré cette crise (et d’autres) 
												depuis le début, ne soyons pas 
												surpris. Bref, il y avait peu de 
												signes à l’époque, d’une 
												quelconque accélération de cette 
												épidémie et de sa potentielle 
												transformation en pandémie. 
												 
												Même si nous avons fait un 
												excellent voyage, nous aurions 
												été très heureux si celui-ci 
												avait été annulé. Cela ne s’est 
												pas produit et nous avons dû 
												évaluer le risque relié à une 
												épidémie que personne ne prenait 
												réellement au sérieux au moment 
												de partir, en regard de perdre 
												une dépense déjà engagée de plus 
												de 13 000$. Toujours est-il qu’à 
												notre arrivée à l’aéroport 
												Dorval-Trudeau, tous les 
												voyageurs du groupe étaient 
												présents. Ce qui nous a 
												confortés dans notre décision de 
												partir. Tous étaient inquiets, 
												mais tous avaient fait la même 
												évaluation du risque. 
												 
												Nous sommes donc partis pour 
												Hanoi au Vietnam où seule une 
												caméra thermique communiste nous 
												attendait à l’aéroport. On nous 
												a fait porter des masques au 
												départ, pour les photos d’usage; 
												sachant que pour la plupart des 
												médecins, les masques ne 
												protègent aucunement contre les 
												virus. En fait, au Vietnam, le 
												masque sert surtout à se 
												protéger du monoxyde de carbone 
												émis par les millions de motos 
												présentes sur les routes.  
												 
												Pour ce qui est du lavage des 
												mains, c’est une autre histoire. 
												J’ai encore les mains douces 
												comme un bébé à force de me les 
												être frottées. Il faut savoir 
												que nous avons utilisé à deux, 
												en 29 jours, un peu moins que 3 
												grosses bouteilles de Purel (354 
												ml l’unité); ce qui est 
												l’équivalent d’au moins un 
												lavage de main, seulement avec 
												du Purel, au 30 minutes. Pour le 
												reste, les Vietnamiens ne 
												faisaient pas grand cas de la 
												menace épidémiologique. 
												 
												Le seul endroit où nous avons 
												senti l’ombre de l’épidémie de 
												CODIV-19, c’est justement à Lao 
												Cai à la frontière chinoise où 
												notre température a été prise 
												pour nous permettre d’accéder à 
												l’hôtel, laquelle avait une vue 
												directe sur la Chine. 
												D’ailleurs, en 29 jours en Asie, 
												notre température a été prise 
												qu’une seule autre fois, 
												considérant que nous avons 
												changé d’hôtel en 12 occasions 
												en plus de prendre l’avion 
												8 fois. Toute une promenade, du 
												nord au sud du Vietnam en 
												passant par le Cambodge, les 
												aéroports de Bangkok et Doha où 
												jamais nous n’avons été 
												inquiétés, par un risque 
												sanitaire quelconque. Si ça 
												n’avait pas été de TVA pour nous 
												faire peur, nous serions revenus 
												au Québec en toute innocence. 
												 
												Aux douanes de l’aéroport 
												(Dorval-Trudeau) le dimanche 
												8 mars 2020, aucune question 
												concernant l’épidémie et d’où 
												nous venions. Ce qui nous a 
												énormément surpris, comme cela 
												semblait être le cas, encore 
												récemment. 
												 
												Toujours est-il que nous nous 
												sommes mis en quarantaine à la 
												maison, immédiatement à notre 
												arrivée, sauf pour quelques 
												visites pour nous 
												approvisionner. Notre conscience 
												sociale l’exigeait. Nous venions 
												quand même de passer 23 heures 
												en 3 vols (dont un de 13 
												heures), confiner dans un espace 
												clos, dont le dernier appareil, 
												un Boeing 777 contenait pas 
												moins de 350 personnes. 
												 
												Nous sommes donc en quarantaine, 
												en respectant scrupuleusement le 
												14 jours. Nous n’avons pour 
												l’instant aucun symptôme d’une 
												quelconque grippe ou rhume. Mais 
												cela est très insécurisant de 
												continuellement être à l’affût 
												de la moindre modification de 
												notre corps, surtout dans un 
												contexte où nous devions 
												rattraper 12 heures de décalage 
												horaire. 
												 
												Bref, dans le drôle de contexte 
												collectif qui est maintenant le 
												nôtre comme société, tout va 
												bien. Une chose est certaine, 
												personnes n’avait prévu ou ne 
												voulait prévoir, l’accélération 
												exponentielle de la crise à 
												partir du mardi 10 mars 2020. 
												Nous sommes donc très contents 
												d’être de retour à la maison.
												 
												 
												J’ai donc une pensée pleine de 
												compassion pour les gens qui 
												sont pris à l’étranger et qui 
												vivent des difficultés pour 
												revenir chez eux. Cela doit être 
												une situation très stressante et 
												insécurisante.  
												 
												J’encourage donc tout le monde à 
												suivre les consignes 
												gouvernementales de 
												distanciation, c’est la 
												meilleure façon de s’en sortir. 
												 
												Jocelyn Daneau et santé et 
												heureux d’être à Sorel-Tracy, la 
												« plusse » belle ville du monde. 
												 
												
												jocelyndaneau@gmail.com 
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