«  En passant... »
Une chronique de Jean-Paul Lanouette
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La carpe asiatique au secours des éléphants!?!

Parmi les quatre espèces connues et dûment répertoriées de carpe asiatique, il en est une qui commence à investir notre territoire liquide, et cela, au détriment de la faune et de la flore sous-marines. J’ai nommé la carpe de roseau. Or, que faire contre ce fléau à nageoires, véritable écumeur de nos fonds marins? 

        On le sait, malgré son profil en montagnes russes imputable aux imprévisibles fluctuations de ses cours, c’est la Bourse qui régente le monde actuel. Or, force est de constater que les bourses – avec « b » minuscule, celles-là – qui garnissent le bas-ventre des représentants mâles de l’espèce homo sapiens en mènent presque aussi large sur le grand échiquier de la société moderne. En effet, elles en font faire de « belles » – au sens de… « pas très belles », on l’aura compris – aux partisans de la virilité éternelle devenus prisonniers de cette véritable lubie qu’est la « rigidité sur demande ». 

Défenses d’éléphant, cornes de rhinocéros, ailerons de requin, voilà autant d’attributs animaliers aux vertus prétendument aphrodisiaques. Hélas, avoir recours à ces « redresseurs » miracle, ça coûte trois bras et quart, même en Chine, sans compter que l’opération prélèvement, réalisée à grande échelle, se révèle plutôt « mortelle » pour les porteurs desdits attributs, qui voient ainsi leur espèce menacée d’extinction, littéralement! 

La carpe, une muette qui fait beaucoup jaser 

 Or, le saviez-vous? La chair de la carpe dite asiatique, quoique d’un goût de « revenez-y pas » et pleine d’arêtes, c’est du Viagra à la puissance mille! Oui, Messieurs! Cette variété de carpe, qui foisonne désormais un peu partout dans les cours d’eau de nos Amerloques de voisins et qui se retrouve à présent chez nous, dans notre Saint-Laurent et nos rivières, cette carpe, donc, devrait intéresser au plus haut point les « défaillants » de vous savez quoi. 

Sus à l’invasive! 

        Vous me voyez venir? La meilleure façon de s’en débarrasser, de ces carpes invasives, ce serait, tout simplement, d’en susciter la surpêche. Comment faire? Eh bien, je le répète, il suffirait de faire croire aux représentants « en panne » ou vieillissants de la gent masculine que la chair de ce poisson venu d’Orient, réputée franchement immangeable, se révèle par contre un puissant aphrodisiaque… Je vois d’ici des hordes de hussards à la « garde » chancelante se répandre comme taches d’huile sur nos plans d’eau, canne à la main et espoir au cœur. « PÊCHER POUR MIEUX PÉCHER! » aurait-on dit à l’époque des curés! Visez un peu le topo : se constituerait d’emblée une véritable armada de pêche dans le dessein de récupérer le plus grand nombre possible de ces poissons à la chair… comment dire… « performante ». 

 En tout cas, il faut y voir la possibilité de permettre enfin aux pachydermes, aux rhinos et aux squales de souffler un brin, de se refaire un nombre conséquent, eux qui, il convient de le répéter, risquent de disparaître à plus ou moins brève échéance de la surface du globe.  

Une « vérité alternative » bonne à dire…

Alors, la carpe de roseau au service des adorateurs de la virilité éternelle, c’est du sérieux? Bien sûr que non, hélas! En effet, ce ne sont là que calembredaines de ma part. Mais on s’en fout, pas vrai? Car, désormais, dans un monde de plus en plus « trumpien », la fin ne justifie-t-elle point toujours les moyens? Dès lors, contribuons tous ensemble à lancer cette rumeur de la « carpe Viagra » pour le bien de la planète et de sa faune menacée.  

Ainsi, nous ferons d’une pierre deux coups, à savoir, d’une part, éradiquer cette version moderne d’une « plaie d’Égypte » qu’est la carpe asiatique, et, d’autre part, sauver la peau à des tas d’animaux pourchassés jusque dans leurs réserves par d’avides braconniers en quête de leurs « appas virilisateurs ».  

Pour l’heure, ce dont il faut se saisir, ce n’est pas tant l’instant qui passe que… la carpe, dans sa livrée orientale : carpe diem, c’est bien; carpe carpam, encore mieux! Car on a un fleuve à vider de ses nouvelles pensionnaires par trop envahissantes…

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