LE SORELTRACY MAGAZINE     *  Dernière mise à jour : vendredi 06 mars 2015 11:21

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Robert
Barberis-Gervais

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vendredi 06 mars 2015

Pierre Karl Péladeau vu par la gauche la plus bête du monde
par Robert Barberis-Gervais

Le directeur de L'Aut'Journal Pierre Dubuc vient de publier: "Pierre Karl Péladeau dans tous ses états". Pour un résumé honnête du contenu de ce livre, il faut lire l’article de Denis Lessard dans« La Presse » du samedi 7 février 2015. Le titre de l’article : « Un péquiste peint un portrait décapant de PKP ». Facile à trouver en passant par google.

Ce qui étonne dans ce titre, c’est de voir Pierre Dubuc qualifié de « péquiste ». Il est vrai que le SPQ libre (syndicalistes et progressistes pour un Québec libre) était un club politique qui existait au sein du Parti québécois comme les comités des femmes, des jeunes, des ainés tous dévoués à la défense d'intérêts particuliers qui n'allaient pas, espérons-le, contre l'intérêt général. On avait même songé à créer un comité des gauchers qui aurait été présidé par Victor-Lévy Beaulieu devenu péquiste depuis le fameux poing levé et l'engagement ferme de PKP pour l'indépendance du Québec. Revenons au "péquiste" Dubuc pour dire que tout marxiste qui se respecte donne toujours un appui critique à un parti politique. Et que, la plupart du temps, l’accent est mis sur la critique plus que sur l’appui. Surtout s’il s’agit d’un parti que les penseurs marxistes, émules du romancier Gustave Flaubert sans le savoir, qualifieront de « bourgeois ».
Il serait amusant de lire un auto-portrait de Pierre Dubuc en tant que militant « péquiste ».
Je m’aperçois que je ne suis pas loin de penser qu’un vrai indépendantiste appuie nécessairement PKP. Tout le livre de Pierre Dubuc essaie en vain de démontrer le contraire.

Etrange conception de l’action politique qui consiste à attaquer un allié pour faire avancer une cause. La cause, c’est l’indépendance du Québec. Par son engagement du 9 mars 2014 en faveur du pays, Pierre Karl Péladeau est un allié pour tous les vrais indépendantistes ce qui exclut (à moins qu’elle ait réfléchi à l’absurdité de sa position) la chef de Québec solidaire qui a dit que jamais elle s’assoirait à la même table que PKP. Drôle d’indépendantiste à temps partiel. C’est un bel exemple de la gauche bête.
Le sophisme a été utilisé récemment par Jean-François Lisée sur la propriété de Québécor par PKP devenu chef du PQ et possiblement Premier ministre du Québec. C’est, paraît-il, une bombe à retardement. Il valait mieux la faire sauter tout de suite. Sachez que si la logique de ce raisonnement vous échappe, vous n’êtes pas le seul. Le danger de donner des armes à l’adversaire ( PLQ, CAQ, QS) ne semble pas un bon argument pour le député de Rosemont.

Le même sophisme a été utilisé par certains adversaires de Pauline Marois qui n’était pas suffisamment indépendantiste pour eux ou manquait de tirant d’eau. Parce qu’il y avait une possibilité que « La Presse » ou « Radio-Canada » attaquent Pauline Marois en passant par son mari Claude Blanchet, il fallait les devancer en renchérissant sur « The Gazette » sur le dossier de l’île Bizard. En en rajoutant. Il fallait remplacer la chef du PQ car son mari pouvait avoir des choses à se reprocher ce qui était une proximité dangereuse. Ce zèle mal avisé est allé jusqu’à des rencontres avec des enquêteurs de l’UPAC qui ont refilé des renseignements à Alain Gravel qui lui ont permis d’accuser Claude Blanchet à propos du financement de la course à la chefferie de sa femme, course qui n’a pas eu lieu. Cette émission « d’Enquête », on le sait, a reçu un blâme du Conseil de presse. Mais le mal est fait. Alain Gravel et ses patrons de « Radio-Canada » ont contribué à la défaite de Pauline Marois, ce qui était le but de l’opération commencée chez les anti-Marois.

Ces anti-Marois seront les premiers à condamner Pierre Dubuc qui tente de faire à PKP le même genre de job de bras qu’ils ont faite à Pauline Marois. Ils se défendront et rationaliseront en soutenant qu’avec Pauline Marois on n’allait nulle part tandis qu’avec Pierre-Karl Péladeau, tous les espoirs sont permis. Ce qui n’est pas faux. Il reste que Pierre Dubuc utilise le même procédé qu’ils ont utilisé contre Pauline Marois, ce qui ne manque pas de piquant.

Mais laissons ce rapprochement pour aller directement au livre de Pierre Dubuc : « Pierre Karl Péladeau dans tous ses états ». Dubuc a été vertement critiqué par Andrée Ferretti : il lui a reproché de ne pas avoir lu son livre. Il a obtenu les applaudissements faciles des loustics en alignant les différentes prises de position d’Andrée Ferretti ces dernières années sur le leadership indépendantiste. Pour conclure qu’elle appuie PKP et il ajoute : « pour le moment ». Effet comique réussi sauf que les déchirements d’Andrée Ferretti témoignent de deux choses : les difficultés du mouvement indépendantiste et son amour de la patrie. Ce qui n’est pas matière à rire.

Et bien moi j’ai lu le livre de Dubuc deux fois. Dubuc ne veut pas que Pierre Karl Péladeau devienne chef du Parti québécois et premier ministre du Québec parce qu’il est riche, parce qu’il a joué dur avec les syndicats de ses entreprises, parce qu’il a été obligé de composer avec Harper et continue de composer avec Brian Mulroney. Et parce que la boule de cristal de Pierre Dubuc lui dit que si PKP a à choisir entre les intérêts du Québec et le développement de Vidéotron, il choisira le développement de Vidéotron.

Dubuc tourne les coins un peu ronds quand il parle des péripéties qui ont accompagné la vie et l’évolution de chacune des entreprises de Québecor. Ça ne suffit pas de blâmer le propriétaire d’avoir décrété des lock outs. Les conflits et les enjeux ne sont pas expliqués. Le but de l'auteur: nous faire conclure que PKP est anti-syndical. Mais il ne va jamais au fond des choses comme, par exemple, est-il exact de dire que les journaux de Québecor étaient menacés de faillite si les conditions de travail accordées par Pierre Péladeau avaient été maintenues et que l’intransigeance des employés rendaient les affrontements inévitables.

Ce n’est qu’un exemple de la méthode Dubuc. L’objectif est de présenter PKP sous un jour antipathique. Et bien, moi, c’est Dubuc que je trouve antipathique. Je n’aime pas les livres à thèse. Et le livre de Dubuc est un livre à thèse.

Son ironie est lourde quand il parle de l’homme providentiel. Sa comparaison avec André Boisclair est loufoque. PKP n’est pas André Boisclair. Il fait toute une histoire parce que PKP a refusé de signer la lettre des autres candidats qui réclamaient cinq débats. Or, PKP va participer à tous les débats et même plus. Un peu partout la grille marxiste d’analyse est appliquée plutôt lourdement. Qui a dit : « En France, nous avons la gauche la plus bête du monde. » C’est Fabrice Luchini à propos des socialistes. On voit bien qu’il ne connaît pas la gauche québécoise.

Pierre Karl Péladeau représente un espoir pour les indépendantistes. Et voilà que Dubuc agit comme un éteignoir qui fournit tout un arsenal aux adversaires de l’indépendance. Il vit dans le passé lui qui accuse Eric Bédard et Mathieu Bock-Côté d’être passéiste. C’est un bel exemple de la gauche la plus bête du monde. Le mouvement indépendantiste a besoin d'unité. Le livre de Pierre Dubuc contribuera à nous diviser encore plus. Avec de tels individus, on peut dire adieu à l’indépendance du Québec. Mais leur pureté gauchiste sera préservée dans l'opposition à vie avec le Parti libéral au pouvoir pendant que 50,000 immigrants par année qui ont prêté serment à la Reine d'Angleterre et qui viennent grossir en grande majorité le camp fédéraliste. Depuis le référendum du 30 octobre 1995, faites le calcul: ça fait un million de personnes dans la région de Montréal. Certains d'entre eux font les manchettes ces temps-ci au nom de "nos valeurs", la liberté de religion et la liberté d'expression. L'égalité homme-femme, c'est pour eux secondaire.
Citoyens de Richelieu, nous comptons sur vous malgré le mécontentement légitime des retraités des Aciers Atlas à qui on a fait des promesses qu'on ne pouvait pas tenir, que ça serve de leçon aux hommes et femmes politiques.

Robert Barberis-Gervais,
Vieux-Longueuil,
vendredi 06 mars 2015
barberis@videotron.ca

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