LE SORELTRACY MAGAZINE     *  Dernière mise à jour : lundi 19 janvier 2015 13:29

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Robert
Barberis-Gervais

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L'opinion exprimée dans le cadre de cette chronique, est celle de son auteur
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lundi 19 janvier 2015

Le Pape François : «En matière de liberté d'expression, il y a des limites»

par Robert Barberis-Gervais


 
Je suis d'accord avec le pape François quand il dit qu'en matière de liberté d'expression, il y a des limites et qu'on ne peut pas insulter la foi des autres.

Entre le Sri Lanka et les Philippines, en route vers Manille, le pape François a répondu dans l'avion aux questions des journalistes dont une portait sur Charlie Hebdo. Voici la réponse intégrale du Pape, dans sa forme orale, traduite de l'italien, telle que l'agence romaine I.Media la recueillie.

«Je crois que ces deux droits humains sont fondamentaux: la liberté religieuse et la liberté d'expression. Vous êtes français non? Alors, allons, Paris: parlons clairement!... On ne peut pas cacher une vérité aujourd'hui: chacun a le droit de pratiquer sa religion, sans offenser, librement, et nous voulons tous faire ainsi.

 
Deuxièmement, on ne peut pas offenser, faire la guerre, tuer au nom de sa religion, c'est-à-dire au nom de Dieu.
 
Ce qui se passe maintenant nous surprend, mais pensons toujours à notre histoire: combien de guerres de religion avons-nous connues! Pensez seulement à la nuit de la saint Barthélemy! Comment comprendre cela? Nous aussi nous avons été pécheurs sur cela, mais on ne peut pas tuer au nom de Dieu, c'est une aberration. Tuer au nom de Dieu est une aberration. Je crois que c'est le principal, sur la liberté religieuse: on doit le faire avec la liberté, sans offenser, mais sans imposer ni tuer.

La liberté d'expression à présent. Non seulement chacun a la liberté, le droit et aussi l'obligation de dire ce qu'il pense pour aider le bien commun: l'obligation! Si nous pensons que ce que dit un député ou un sénateur - et pas seulement eux mais tant d'autres - n'est pas la bonne voie, qu'il ne collabore pas au bien commun, nous avons l'obligation de le dire ouvertement.
«On ne peut pas insulter la foi des autres»
Il faut avoir cette liberté, mais sans offenser. Car il est vrai qu'il ne faut pas réagir violemment, mais si M. Gasbarri [responsable des voyages du Pape, à côté du Pape pendant l'interview, ndlr.], qui est un grand ami, dit un gros mot sur ma mère, il doit s'attendre à recevoir un coup de poing! C'est normal… On ne peut pas provoquer, on ne peut pas insulter la foi des autres, on ne peut pas se moquer de la foi!

Le pape Benoît, dans un discours, avait parlé de cette mentalité post-positiviste, de cette métaphysique post-positiviste qui menait à croire que les religions, ou les expressions religieuses, sont une espèce de sous-culture: elles sont tolérées mais elles sont peu de choses, elles ne sont pas dans la culture des Lumières.

C'est un héritage des Lumières: il y a tant de gens qui parlent mal des religions, qui s'en moquent, qui jouent avec la religion des autres. Ceux-là provoquent… et il peut se passer ce qui arriverait à M. Gasbarri s'il disait quelque chose contre ma mère. Il y a une limite! Chaque religion a de la dignité, chaque religion qui respecte la vie humaine et l'homme, et je ne peux pas me moquer d'elle… c'est une limite.

J'ai pris exemple de la limite pour dire qu'en matière de liberté d'expression, il y a des limites, d'où l'exemple choisi de ma mère» (Le Figaro fr.)

Le pape a donc expliqué qu’il existait des « limites » en matière de liberté d’expression. S’il a assuré que chacun avait « le droit », même « l’obligation de dire ce qu’il pense pour aider le bien commun », le souverain pontife a fait comprendre que ceux qui provoquent ou offensent peuvent s’attendre à une réaction. S’il a réaffirmé avec force que « tuer au nom de Dieu » était une véritable « aberration », le chef de l’Eglise catholique a soutenu que l’on ne pouvait pas et qu'on ne devait pas « provoquer » ou « insulter la foi des autres ».

Également interpellé sur les menaces du terrorisme islamique qui pèsent sur lui et le Vatican, le pape François s’est dit d’abord « préoccupé » pour les fidèles, avant d’ajouter : «J’ai peur, mais vous savez j’ai un défaut, j’ai une bonne dose d’inconscience ! » Puis il a déclaré avoir demandé au Seigneur, s’il devait être assassiné un jour, « la grâce » de ne pas souffrir. Et de confier, en souriant, aux journalistes : « Je ne suis pas très courageux devant la douleur ! » (Antoine-Marie Izoard)

Robert Barberis-Gervais,
Vieux-Longueuil,
lundi 19 janvier 2015
barberis@videotron.ca

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