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												jeudi 27 mars 2014 
												Le 
												machiavélisme de Couillard, le 
												peuple se fera-t-il couillonner?
												 
												 
												par Robert Barberis-Gervais 
												 
												Un ami marseillais qui est au 
												Québec depuis quarante ans mais 
												qui n'a pas perdu son 
												merveilleux accent à la Pagnol 
												me dit aujourd'hui: «Couillard, 
												il est en train de vous 
												couillonner!» C'est une 
												hypothèse plausible de dire que 
												les électeurs caquistes du 4 
												septembre 2012, ils sont un 
												million, ne l'oubliez pas, 
												pourraient être tentés de voter 
												libéral. J'espère qu'ils ne le 
												feront pas car, si tel est le 
												cas, c'est l'ensemble du peuple 
												québécois qui va se faire 
												couillonner.  
												 
												Dans une compilation que j'ai 
												faite comté par comté à partir 
												des résultats du 4 septembre 
												2012, à cause du vote anglophone 
												et du vote des allophones, le 
												Parti libéral a un minimum de 25 
												comtés. Et il y en a 6 autres où 
												il est très probable qu'ils vont 
												l'emporter ce qui leur donne 31 
												comtés en partant. Selon une 
												compilation de Jean Lapierre, 49 
												comtés pourraient aller aux 
												Libéraux, 43 au Parti québécois, 
												4 à la CAQ et 2 à QS. Pour 
												démontrer que ceux qui 
												prétendent que l'élection est 
												dans le sac ont tort, il affirme 
												que les jeux ne sont pas faits 
												dans 27 comtés où les 
												francophones dominent et où il y 
												aura des luttes à trois. Je suis 
												d'accord avec Jean Lapierre: 
												dans au moins 27 comtés, tout 
												peut arriver.  
												 
												Comme l'ont soutenu dimanche 
												dernier Sylvain Gaudreault, 
												Gilles Duceppe et Bernard Landry 
												lors d'un brunch dans le 
												Vieux-Montréal organisé par 
												Daniel Breton, Couillard dit 
												n'importe quoi. Ce qu'il y a de 
												machiavélique là-dedans, c'est 
												que les deux déclarations 
												différentes sur le même sujet ne 
												sont pas nécessairement 
												entendues par les mêmes 
												personnes et que chaque 
												déclaration peut avoir ses 
												adeptes. On a eu beau l'appeler 
												Philippe flip-flop, il continue. 
												 
												Par exemple, sur la constitution 
												de 82, Couillard a annoncé une 
												tournée dans les provinces 
												anglaises pour faire accepter la 
												spécificité québécoise. C'était 
												n'importe quoi car la 
												possibilité du succès de ces 
												démarches est nulle. Puis, 
												écoutant ses conseillers, il a 
												fait marche arrière et dit que 
												la constitution n'était pas sa 
												priorité. 
												 
												Sur l'intégrité, même s'il n'y a 
												rien là, il a menacé de revenir 
												sur le «deal» de Claude Blanchet 
												avec le Fonds de solidarité. Le 
												Québec tout entier a tremblé. 
												Puis le lendemain, il a dit sur 
												un ton outremontais qu'il se 
												comporterait en gentilhomme. Et 
												maintenant, assiégé par des 
												questions sur Arthur Porter, il 
												demande que le couple Marois-Blanchet 
												révèle ses actifs. Il ne 
												s'attendait certes pas à ce que 
												Radio-Canada révèle qu'il a 
												placé au moins 600,000$ de ses 
												revenus en Arabie saoudite dans 
												un paradis fiscal. 
												 
												Il ne faut pas revenir sur les 
												500 millions de salaires pour 
												les médecins pendant deux ans: 
												un contrat est un contrat et 
												doit être respecté. Or, voilà 
												que maintenant, le Parti libéral 
												est ouvert à la négociation sur 
												cette question. Le candidat 
												libéral Gaétan Barrette vient 
												d'ouvrir une porte que son chef 
												Philippe Couillard semblait 
												avoir fermée. Il n'exclut pas de 
												renégocier le salaire des 
												médecins pour étaler leurs 
												hausses afin de soulager l'État. 
												Le chef libéral avait déclaré, 
												en début de campagne, que les 
												ententes avec les médecins - qui 
												gagneront 540 millions de 
												dollars de plus cette année - 
												«ont été justifiées» et qu'il ne 
												reviendrait pas sur la signature 
												de l'État. Un autre flip flop. 
												 
												Ce machiavélisme n'exclut pas le 
												mensonge. Pierre Karl Péladeau 
												en présentant sa candidature 
												dans St-Jérôme pour le Parti 
												québécois s'est déclaré 
												indépendantiste. Il veut que le 
												Québec devienne un pays. 
												Interrogé par les journalistes 
												qui font souvent le jeu des 
												libéraux pour savoir s'il 
												souhaitait un référendum dans le 
												prochain mandat, il a répondu 
												qu'il approuvait totalement la 
												position de «madame la première 
												ministre»: il y aura un livre 
												blanc qui ouvrira un débat sur 
												la question de l'avenir du 
												Québec. Cela n'a pas empêché 
												Couillard de dire que PKP 
												voulait un référendum le plus 
												vite possible, ce qui est 
												carrément un mensonge. Couillard 
												marche ainsi sur les traces de 
												Jean Charest dont j'ai 
												répertorié treize graves 
												mensonges. (Pauline Marois vient 
												de déclarer au Huffington Post: 
												"Je n'en veux pas de 
												référendum." 
												 
												Sur l'intégrité, Couillard a le 
												culot de prétendre que la 
												question a été réglée par les 
												élections du 4 septembre 2012 et 
												qu'il ne faut pas revenir sur le 
												passé. Qu'est-ce que fait la 
												Commission Charbonneau? 18 des 
												anciens ministres du 
												gouvernement Charest font encore 
												partie de l'équipe Couillard. 
												Lui-même, Philippe Couillard, a 
												fait partie d'un gouvernement 
												corrompu, Pauline Marois hésite 
												à le dire mais moi je n'hésite 
												pas à le dire: le gouvernement 
												Charest a été un gouvernement 
												corrompu et Philippe Couillard 
												en a fait partie. Si vous votez 
												Libéral c'est que vous voulez 
												que Sam Hamad, Christine 
												St-Pierre et compagnie soient 
												ministres! Pensez-y! 
												 
												Est-ce que les Québécois se 
												feront avoir par le 
												machiavélisme, les mensonges, le 
												culot et le n'importe quoi de 
												Philippe Couillard qui continue 
												de soutenir que la marque 
												libérale n'est pas 
												définitivement avariée? Certains 
												commencent à douter des 
												stratégies péquistes et du 
												manque de punch de Pauline 
												Marois quand elle parle de 
												l'intégrité en employant 
												l'expression doucereuse très 
												Grande Allée «à cet égard». On 
												souhaiterait que Pauline Marois 
												ait le tempérament de Diane 
												Lemieux dite la lionne mais ce 
												n'est pas dans sa nature.  
												 
												On peut douter de la démocratie 
												quand on pense que les Québécois 
												en 70 et 73 ont préféré à René 
												Lévesque un certain Robert 
												Bourrassa qui a neutralisé le 
												dynamisme après-Meech de la 
												nation québécoise. Beau joueur 
												et démocrate, l'indestructible 
												Bernard Landry, après des 
												défaites, aimait dire que le 
												peuple a toujours raison. Avec 
												les manipulations de l'opinion 
												publique par les médias qui sont 
												notre pain quotidien au Québec 
												colonisé où des Ontariens 
												veulent voter dans une élection 
												québécoise, nous savons, hélas, 
												que le peuple peut se faire 
												couillonner. 
												 
												Rappelons-nous que les jeux ne 
												sont pas faits dans au moins 27 
												comtés et continuons à nous 
												méfier des sondages car, comme 
												le disait Joseph Facal, 
												n'avons-nous pas tiré la leçon 
												de la vague orange! On ne peut 
												plus se fier aux gens qui 
												répondent avec désinvolture à 
												des questions lors d'un sondage. 
												Par exemple, à 
												St-Jean-Port-Joli, il y a deux 
												étés de cela, mon beau-frère 
												attendait le début d'une pièce 
												de théâtre. Derrière lui, il 
												entendit deux citoyens raconter 
												qu'ils avaient répondu n'importe 
												quoi à un sondage «juste pour 
												les mêler». Et ils se tapaient 
												les cuisses et riaient et la 
												trouvaient bien bonne.  
												 
												Avis aux prophètes de malheur. 
												Nous saurons ce qui en est le 
												soir du 7 avril et pas avant.
												 
												 
												Robert Barberis-Gervais,
 
Vieux-Longueuil,
												
												
												
												jeudi 27 mars 2014 
barberis@videotron.ca
												
												 
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