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NÉCROLOGIE

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Robert
Barberis-Gervais

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L'opinion exprimée dans le cadre de cette chronique, est celle de son auteur
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mercredi 21 mai 2014

Les oublis de la libérale Julie Boulet

par Robert Barberis-Gervais

Un passage à la commission Charbonneau ça se prépare. En écoutant l'ex-ministre des Transports du 18 décembre 2008 au 10 août 2010 Julie Boulet affirmer qu'elle ne s'occupait «JAMAIS, JAMAIS, JAMAIS de financement» et qu'elle ignorait tout de l'objectif annuel de financement de 100,000$ fixé pour chaque ministre du gouvernement Charest, on pouvait constater la formation particulière dont la pharmacienne avait bénéficié avant de témoigner. L'avocat du Parti libéral Me Michel «toxique» Décary était passé par là. J'appelle Me Décary «toxique» parce qu'il a qualifié vicieusement et malhonnêtement de «toxique» le dossier de l'investissement de 3 millions du Fonds de solidarité dans Capital BLF de Claude Blanchet. La commission réservait le qualificatif de «toxique» à tout dossier où un membre de la mafia ou du crime organisé était impliqué. C'était de la diffamation à l'égard de Claude Blanchet et du Fonds de Solidarité mais la juge Charbonneau a laissé passer.

Norm McMillan reconnu pour se mettre les pieds dans les plats avait avoué candidement que les ministres libéraux avaient comme objectif de financement, chaque année, 100,000$. C'était autour du 10 décembre 2009. En 2008, le Parti libéral a ramassé 8 millions; en 2009, 10 millions, en 2010, 7 millions. En décembre 2009, au moment de la déclaration de Norm McMillan, Julie Boulet était ministre des Transports. Donc, elle savait pour le 100,000$.

Le 16 mars 2010,« la Tribune libre» de Vigile a publié mon article intitulé: «Le financement illégal du Parti Libéral du Québec Quebec Liberal Party: Les trois ministres libéraux - McMillan, Boulet et Courchesne - ont dit la vérité». On peut lire:

«Trois ministres ont affirmé que des compagnies ou des entrepreneurs ont financé et financent toujours le Parti libéral. Norm McMillan, (qui a avoué un quota de 100,000$ par ministre) Michèle Courchesne et Julie Boulet. Il et elles ont été convoqué(e)s par le Directeur général des élections pour expliquer comment ils peuvent affirmer que le Parti libéral est financé par des entrepreneurs ou des compagnies donc de façon illégale.

En effet, selon la loi, seuls les individus peuvent faire un don à un parti politique avec un maximum de 3,000$ par année. Les noms de ces individus sont publiés sur le site du Directeur général des élections. Les compagnies, les entrepreneurs en construction, les firmes d’ingénieurs n’ont pas le droit, selon la loi, de faire des dons aux partis politiques. Or, sans parler de la collecte de fonds organisée en faveur d’une ministre libérale par Dessau, une firme d’ingénieurs, trois ministres ont affirmé que des entreprises financent le Parti libéral du Québec.»

Dommage que la commission Charbonneau ne lise pas Vigile. Ils auraient pu mettre la députée de Laviolette en contradiction avec elle-même.

Par ailleurs, à la demande de Violette Trépanier, trésorière en chef du Parti libéral du Québec, elle a rencontré Marc Bibeau, propriétaire de Shock Béton, ami personnel de Jean Charest et grand collecteur de fonds du Parti libéral. Elle ne se souvient pas de l'objet de la rencontre et affirme qu'elle est allée le rencontrer par politesse.

Quand on rencontre un homme de l'importance de Marc Bibeau, on s'en souvient. On me permettra ici d'être personnel. Comme j'étais militant du Parti québécois au moment de sa fondation et impliqué dans le comité national du programme et les Editions du Parti québécois, je me souviens de chaque fois que j'ai eu à rencontrer René Lévesque, Jacques Parizeau ou Camille Laurin parce que j'étais conscient de la valeur de ces hommes politiques.

Voici une anecdote. Après la construction d'un collège neuf à Sorel-Tracy, construction qui nous avait obligé à faire une lutte pour l'obtenir dont l'un des chapitres a été deux lettres ouvertes que j'avais publiées le 30 janvier 1979 et le 28 août 1979 dans «Le Devoir», j'ai rencontré Jean-Roch Boivin, chef de cabinet du premier ministre Lévesque dans une réunion politique et je l'ai remercié en lui disant: «Vous avez bien travaillé». Il m'a répondu: «Depuis quand tu me vouvoies». Cela voulait dire que Jean-Roch Boivin s'était personnellement occupé du dossier à la demande de René Lévesque lui-même. Pensez-vous que je pourrais avoir oublié cette rencontre et son contenu! (Voir «Les illusions du pouvoir»; «La construction d'un cégep à Sorel-Tracy», p.48-56, Editions Sélect, Montréal, 1981)

Il en est de même pour Julie Boulet qui a rencontré Marc Bibeau, un homme important et un ami de Jean Charest. Elle a décidé de ne pas s'en souvenir. Je dis que ce n'est pas crédible.

Quant à ses affirmation répétées qu'elle ne s'intéressait pas au financement, elle qui, selon son chef de cabinet, suivait de près tous les contrats tellement qu'elle en était fatigante et retardait les processus, ce que la juge Charbonneau a rectifié en disant que cette rigueur était une qualité, et bien qu'elle nous dise que le financement, elle ne s'en est «jamais, jamais, jamais occupé», je dirais qu'il y a deux «jamais» de trop.

Ça me rappelle quelque chose. Dans un interrogatoire pré-procès où une directrice de collège accusait un professeur de l'avoir diffamée, la directrice a inventé des paroles que le professeur n'avait jamais dites en prétendant qu'il avait dit: «Cette fois-là, vous étiez à jeun.» Et elle ajouta, pour la première fois lors d'un long interrogatoire: «Et je le jure». Elle savait que ce qu'elle venait de dire était grave mais était-ce vrai?

Pour revenir à Julie Boulet, comme elle ne s'intéressait pas au financement, qu'elle ignorait tout des donateurs du 100,000$ par année dans le comté de Laviolette, elle ne pouvait donc pas faire le lien entre les donateurs à la caisse du parti libéral et les contrats tarifés que donnait son Ministère des transports. Seulement, pour une femme si minutieuse, si consciencieuse, si perfectionniste tel que l'a décrite son chef de cabinet, est-ce vraisemblable ou tout simplement est-ce vrai?

En tout cas la question se pose. La preuve: mon pharmacien m'a dit qu'il avait honte d'être pharmacien.

Robert Barberis-Gervais,
Vieux-Longueuil,
mercredi 21 mai 2014
barberis@videotron.ca

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