LE SORELTRACY MAGAZINE     *  Dernière mise à jour : samedi 12 avril 2014 13:56

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Barberis-Gervais

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samedi 12 avril 2014

Le dernier coup de pied de l’âne de Radio-Canada à Pauline Marois

par Robert Barberis-Gervais

Vous penserez peut-être que c’est anecdotique. Et bien vous avez tort : ce n’est pas anecdotique. Cela s’est passé dimanche le 6 avril 2014, la veille du jour des élections, au téléjournal de 21 heures à RDI et de 22 heures à Radio-Canada. Il s’agit d’un reportage de Martine Biron sur Pauline Marois.

Il faut savoir deux choses. La première, c’est que les reportages de Radio-Canada ne tombent pas du ciel : ils sont fabriqués et révèlent des intentions. La deuxième, c’est que ce fut d’abord Davide Gentile qui pendant la première semaine de campagne a suivi Pauline Marois. Davide est un chic type et un homme droit. Ses reportages emploient un vocabulaire clair et précis nullement tendancieux ; ils sont caractérisés par l’honnêteté intellectuelle. Avec lui, on est en sécurité : il n’y aura pas de platitude. C’est tout le contraire avec Martine Biron. C’est pourquoi ses boss qui ont pour but le maintien de l’unité canadienne ont enlevé Davide Gentile et l’ont remplacé par Martine Biron pour couvrir la campagne de Pauline Marois.

(Pour mémoire : j’ai porté plainte contre elle et l’ombudsman m’a donné raison. Elle avait employé à tort et à travers le mot hargne pour qualifier un discours où Pauline Marois attaquait le Parti libéral.)

En médaillon, on montre Pauline Marois, en veston vieux rose, qui proclame : « Lundi soir, on va élire un gouvernement du Parti québécois. »

Pendant le reportage, en sous-titre, en gros : ELLE VEUT SERVIR LE QUÉBEC.

Images d’un brunch du dimanche : Agnès Maltais, Pierre-Karl Péladeau servent ainsi que Pauline Marois qui dit : « la couleur rouge on la met dans les assiettes ». Martine Biron commente : « L’ambiance est lègère et les péquistes poursuivent leur campagne. Pauline Marois visite deux circonscriptions de la région de Québec, une région difficile pour elle. » En mouvement, Pauline Marois proclame : « A Québec, on fait la bataille, on veut gagner. »

Martine Biron dit : « Pauline Marois ne baisse donc pas les bras et lance un appel à la mobilisation de ses troupes. » Pauline Marois dit : « Mon petit doigt me dit que lundi soir on va être très heureux ! » Martine Biron dit : « Plus tard, dans Charlevoix, elle répète son message » : « Soit on recule en arrière avec l’équipe de M. Couillard qui est la même que celle de M. Charest, avec les mêmes recettes ou on va de l’avant. » Biron parle : « La chef péquiste a aussi été questionnée sur son avenir : s’engage-t-elle à terminer son mandat dans sa circonscription quoi qu’il arrive demain ? » Réponse de Pauline Marois : « Comme chef du gouvernement, je vais continuer à bien les servir. » Biron ajoute « et si elle se retrouvait dans l’opposition ». Marois répond : « Je suis quelqu’un qui ne lâche jamais. Vous ne le savez pas encore ! » Biron dit : « Elle affirme que la lutte sera serrée. Pourrait-elle envisager une alliance avec la CAQ pour prendre le pouvoir ? » Réponse de Pauline Marois : « Je n’en suis absolument pas là. Je veux avoir l’appui des Québécois et des Québécoises. Et sous savez l’intuition féminine ça joue parfois. Je suis très confiance pour demain soir. »

J’arrive maintenant au coup de pied de l’âne de Radio-Canada. Martine Biron parle :

« Curieusement, c’est en anglais que Pauline Marois a fait l’ultime appel aux francophones. »

Pauline Marois parle en anglais: "« I hope that all the francophones will decide to vote for me. » Martine Biron traduit : « J’espère, dit-elle, que les francophones voteront pour moi ». Et elle ajoute : « Alors que le vote francophone était acquis au PQ en début de campagne, il s’effrite au profit des trois autres partis. Pauline Marois leur réserve donc le dernier appel. Ici Martine Biron, Radio-Canada, La Malbaie. »

Pauline Marois a répondu en anglais à une question d’un journaliste anglophone. Sa réponse ne s’adressait pas aux francophones. Dire comme l’a fait Martine Biron que « curieusement, c’est en anglais que Pauline Marois a fait l’ultime appel aux francophones », c’est de la manipulation et c’est malhonnête.

Ce fut le dernier reportage de Martine Biron. Vous comprenez maintenant pourquoi j’appelle ça le dernier coup de pied de l’âne de Radio-Canada-Martine Biron à Pauline Marois : finir un reportage en la montrant parlant anglais et en manipulant le contexte pour transformer une simple réponse à une question d’un journaliste anglophone en appel, en anglais, au vote francophone, ça donne une idée du manque total d’éthique de Radio-Canada.

C'est bien noble de dire comme Pierre Duchesne qui a perdu par 99 voix dans Borduas que "si on a perdu, c'est notre faute", mais avant d’aller plus loin dans l'analyse, je tenais à montrer par un exemple dans quel environnement médiatique pourri évoluent ceux et celles qui veulent que le Québec devienne un pays.
 

Robert Barberis-Gervais,
Vieux-Longueuil,
samedi 12 avril 2014
barberis@videotron.ca

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