LE SORELTRACY MAGAZINE     *  Dernière mise à jour : lundi 25 novembre 2013 11:56

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NÉCROLOGIE

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Robert
Barberis-Gervais

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lundi 25 novembre 2013

Pauline Marois, chef d’État

par Robert Barberis-Gervais

L’opposition a fait envoyer un « subpoena » au ministre des finances du Québec Nicolas Marceau pour l’obliger à comparaître devant une commission parlementaire. La convocation par « subpoena » est une mesure exceptionnelle qui a provoqué la colère du ministre. Il a été obligé de répondre aux questions des députés devant la commission des finances publiques mercredi le 20 novembre.

Les partis d’opposition ont exigé que le ministre ait en main les informations financières de tous les organismes extrabudgétaires et fonds spéciaux du gouvernement qui représentent 30 milliards de dollars par année. Le ministre Marceau a fourni les documents requis et a défendu sa gestion des finances, rappelant au passage que les informations demandées par l’opposition ont nécessité 200 jours de travail. « Refaire cet exercice chaque mois représenterait l’embauche de huit personnes à temps plein, et ce, sans compter les efforts des organismes dont on parle ici », a-t-il affirmé.

M. Marceau s’est présenté en commission avec les chiffres exigés par l’opposition libérale et caquiste. Ainsi, en date du 30 juin, les 98 organismes non budgétaires et les fonds spéciaux ont affiché une performance positive de 48 millions$, a-t-il annoncé, ajoutant que leurs dépenses ont été réduites de 75 millions$

Cette manoeuvre de l’opposition aura eu toutefois des résultats inattendus. Le chef libéral Philippe Couillard s’est dit inquiet de l’état des finances publiques pour l’année en cours et la suivante, mais il a ajouté que les libéraux ne font pas du retour à l’équilibre une condition de leur appui au prochain budget. Le chef libéral réclame un plan sur trois ans du gouvernement pour un retour à l’équilibre budgétaire. Comme le dit Jean Lapierre qui souligne que l’opposition devra ajuster ses flutes, cette prise de position du chef contredit l’acharnement du trio Jean-Marc Fournier, Pierre Paradis, Sam Hamad qui réclament avec de haut cris le retour au déficit zéro.

Rappelons les paroles exactes du chef libéral : « Pour l’année prochaine, on doit s’approcher le plus possible de l’équilibre et avoir un plan pour les deux ou trois années suivantes qui nous amène vers un équilibre solide, un plan crédible », a-t-il déclaré. C’est que Philippe Couillard se voit au pouvoir. Il sait que l’atteinte du déficit zéro sera difficile et demandera du temps. Il ne veut pas se faire écoeurer parce qu’il n’aurait pas atteint un équilibre budgétaire qu’il aurait réclamé du gouvernement Marois d’une façon irresponsable comme le fait le trio libéral avec une partisanerie aveugle. Le trio de faucons aura beau essayer d’annuler les propos de leur chef, le ministre Marceau aura beau parler de flip-flop, les paroles ont été dites par Philippe Couillard et on ne peut pas remettre la pâte à dents dans le tube.

Devant la nouvelle position du Parti libéral sur l’objectif de l’équilibre budgétaire en trois ans telle qu’exprimée par Philippe Couillard, Jean Lapierre a dit avec ironie : Philippe Couillard commencerait-il à se comporter en chef politique responsable ?

Devant ces sparages de l’opposition et principalement à propos du « subpoena », Pauline Marois a répondu avec calme et aplomb : « C’est un peu ridicule. Est-ce que la CAQ manque de visibilité à ce point ? » Devant l’image télévisée, le contraste entre les bouffonneries de l’opposition et la solidité tranquille de Pauline Marois m’a sauté aux yeux. Je me suis dit qu’il est temps de faire l’éloge de Pauline Marois. Je ne crois pas du tout que le titre de La Presse à partir d’un sondage CROP : « Hausse de l’insatisfaction envers le gouvernement Marois » corresponde à la réalité politique du 23 novembre 2013. Cela a été prouvé, les sondages CROP sont des instruments de propagande de La Presse et des fédéralistes pour orienter l’opinion publique. Quand Denis Lessard ergote sur un 2% de plus ou de moins, ici ou là, il est ridicule.

C’est le temps de le dire : Pauline Marois est une bonne première ministre. De plus en plus de Québécois commencent à le voir. Elle a su s’entourer d’une équipe compétente de ministres qui ont à coeur les intérêts du Québec et qui travaillent bien ensemble. En contexte de gouvernement minoritaire, ayant constaté les humiliations imposées par une opposition mesquine à ces hommes et femmes politiques dignes de respect et d’admiration, il faut souhaiter que les Québécois vont finir par voir qu’il serait hautement préférable que le Québec se donne un gouvernement Marois majoritaire ?

Que les Québécois réfléchissent sur les résultats des dernières élections municipales à Montréal où le maire règne avec 13% du vote (32% de 43%). Les francophones ont divisé leur vote en quatre pendant que les anglophones-ex-immigrants, eux, ont voté en bloc pour Coderre. Et au provincial, les anglophones-ex-immigrants voteront en bloc pour le parti libéral pendant que les francophones diviseront leur vote entre les quatre principaux partis.

Revenons à Pauline Marois. Une anecdote. En vacances à Yamaska, vers deux heures de l’après-midi d’une chaude journée d’été, ma femme et moi, nous nous arrêtons à un casse-croute pour acheter de la crème glacée. Le propriétaire a le temps de jaser. Je lui demande ce qu’il pense de Pauline Marois. Spontanément, il a montré son côté adéquiste-caquiste en parlant des toilettes-douches de luxe que Pauline Marois a fait installer alors qu’elle était ministre. Ma femme lui a expliqué les circonstances de cette installation, et, en colère, lui a lancé : « Ceux qui se basent sur cette histoire ridicule des toilettes pour juger Pauline Marois sont des sots ». On se serait cru dans « Les femmes savantes » de Molière. Nous avons bien ri de ce mot « précieux », prononcé dans un casse-croute de Yamaska, un bel après-mi d’été, non loin de la maison paternelle de Jacques Ferron à Louiseville.

Et bien quand je regarde à l’Assemblée nationale s’agiter les Christian Dubé, Pierre Paradis et surtout Sam Hamad et Jean-Marc Fournier, je trouve que ce sont des sots.

A côté de cette opposition tonitruante sans envergure, incohérente et souvent de mauvais foi, ne trouvez-vous pas que Pauline Marois a des allures de chef d’Etat !

Et je le dis sans sacrifier une once de cet esprit critique si en vogue chez les chroniqueurs.

Robert Barberis-Gervais,
Vieux-Longueuil,
lundi 25 novembre 2013
barberis@videotron.ca

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