LE SORELTRACY MAGAZINE     *  Dernière mise à jour : samedi 08 juin 2013 20:14

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Barberis-Gervais

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samedi 08 juin 2013

Le pétrole sur l’île Anticosti : un moyen vers l’indépendance politique du Québec

par Robert Barberis-Gervais

Celui qui est l’auteur du texte que vous êtes en train de lire n’est pas spécialiste de l’énergie. Il est normalement informé des rapports entre l’utilisation des sources d’énergie et la protection de l’environnement. Il a participé avec d’autres avec succès à la lutte contre le fractionnement du schiste pour obtenir du gaz.

Pour lui, tout a commencé par une chronique de Pierre Foglia qui attirait l’attention sur l’installation d’un puits de forage à proximité d’une garderie à St-Denis sur le Richelieu. Foglia comparait le vrombissement du puits à l’atterrissage d’un jet dans la cour de la garderie.

Puis, il y a eu la vidéo : Gasland, voyage au pays du gaz de schiste et le retentissement que cette vidéo a eu.

Enfin, l’information que le gouvernement libéral avait laissé se creuser de nombreux puits dans la vallée très habitée du St-Laurent sans consulter les citoyens : est-ce que la masse phréatique ne pourrait pas être polluée étant donné l’utilisation de nombreux produits chimiques pour fractionner le schiste. Exemple : l’assemblée de citoyens dans Lotbinière où Dominic Champagne est intervenu causant la déconvenue d’André Cayer qui fut remplacé par Lucien Bouchard comme porte-parole de l’Association de l’industrie pétrolière et gazière du Québec dont le salaire semblable à celui d’un joueur de hockey de haut niveau fut payé par une compagnie de l’Alberta. Ce grand communicateur ne réussit pas à endormir la population.

Ce qui était frappant, aussi, c’est que des libéraux avaient quitté leur poste dans un cabinet ministériel pour se lancer dans l’industrie du gaz de schiste.

Cette lutte fut gagnée par les citoyens contre Lucien Bouchard et l’industrie du gaz de schiste. Il est vrai que le bas prix du gaz a joué. Un moratoire fut décrété par le gouvernement Marois et la population est d’accord.

Voilà qu’entre en scène Alain Dubuc dans "le gallinacé bicéphale" (La Presse, 7 juin 2013). Il prétend que la lutte que le PQ a menée a diabolisé la fracturation hydraulique ce qui complique considérablement la tâche du gouvernement Marois qui est ouvert à l’exploration puis à l’exploitation du pétrole sur l’île Anticosti.

Première grave erreur d’Alain Dubuc. Ce n’est pas le PQ qui a mené la lutte du gaz de schiste mais toute la société civile. Son raisonnement tombe alors en partie dans le vide.

Il explique les difficultés du gouvernement Marois à faire accepter qu’il serait avantageux économiquement pour le Québec d’aller extraire du pétrole sur l’île Anticosti. Comme il est probable qu’il faille utiliser la méthode de la fracturation hydraulique du schiste, la lutte implacable menée contre ce procédé dans le cas du gaz aurait créé un blocage psychologique. La fracturation, selon lui, aurait été diabolisée. Ce qui n’est pas faux.

Disons tout de suite que l’île d’Anticosti, ce n’est pas la vallée habitée du St-Laurent. Ajoutons ce qui devrait attirer l’attention des indépendantistes, que l’exploitation sur une grande échelle du pétrole augmenterait la force économique du Québec, ce qui rendrait l’indépendance politique encore plus faisable.

Relevons une phrase clé du texte d’Alain Dubuc qui situe bien la lutte menée contre l’exploration du gaz de schiste et justifie le moratoire.

"Il fallait freiner le développement sauvage du gaz, auquel le gouvernement libéral avait ouvert la porte, d’autant plus que les réserves potentielles de gaz se trouveraient près de lieux habités."

La société civile a donc eu raison de s’opposer au développement du gaz de schiste. (La France s’y oppose aussi…). Mais ce n’est pas une raison de ne pas appuyer la position prise par le gouvernement Marois à propos de l’île d’Anticosti telle qu’exprimée par le ministre de l’environnement Yves-François Blanchet sur sa page Facebook :

« Il y aura un encadrement environnemental très sévère de l’étape exploratoire même avec laquelle, en effet, nous considérons aller de l’avant dans le but justement définir la suite des choses en termes de réglementation, d’évaluation environnementale et, le cas échéant, d’opportunité. »

C’est logique, commente Alain Dubuc, d’autant plus que, sur l’île d’Anticosti, la proximité des habitats humains ne se pose pas.

Humble citoyen qui a participé à la lutte contre les gaz de schiste, j’approuve cette position du gouvernement Marois. Et je me demande si ceux qui essayent d’en faire un drame (un autre) ou un recul (un autre) sont vraiment indépendantistes.

Robert Barberis-Gervais,
Vieux-Longueuil,
samedi 08 juin 2013
barberis@videotron.ca

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