mardi 15 mars 2011
Lettre ouverte
à Jean-Yves Landreville
Tu ne m'as pas
surpris, Jean-Yves, en te
ralliant au projet Legault.
Depuis que je te connais, je
t'ai toujours vu aller visière
levée de défi en défi. Je pense
que tu as toujours préféré le
combat à la victoire. J'ai
l'impression que plus une cause
est novatrice, téméraire ou
marginale, plus elle
t'intéresse. Mais plus elle
progresse, plus tu t'en
désintéresse, pour laisser les
autres la mener à terme.
Ainsi en
est-il de la carrière politique
de celle dont tu as applaudi les
débuts il y a trente ans,
Pauline Marois, et qui bientôt
deviendra la première femme de
l'histoire à occuper le poste de
premier ministre du Québec.
Ainsi en est-il du plus grand de
tous les projets auquel tu auras
donné le meilleur de toi-même
dans les années 70, celui de
l'indépendance du Québec.
Puisque tu nous demande notre
opinion, si j'étais toi, au lieu
d'ajouter à la division
souverainistes-fédéralistes que
tu déplores celle encore plus
paralysante pour le Québec
actuel de la droite et de la
gauche (d'ailleurs manifeste au
sein de la coalition Legault
elle-même), j'attendrais pour
joindre cette nouvelle croisade
qu'un referendum vainqueur me
donne un état davantage maitre
de ses orientations. À mon avis,
un semeur d'idées comme toi y
trouverait beaucoup plus
d'écoute...
Amicalement,
Claude Rochon,
candidat du Parti Québécois dans
Richelieu en 1970.
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