LE SORELTRACY MAGAZINE     *  Dernière mise à jour : jeudi 10 février 2011 11:54

13 500 pages par jour

 

NÉCROLOGIE

NOUS JOINDRE

jeudi 10 février 2011

Au-delà de la peur, un avenir à construire !

Par Corina Bastiani

Dans l’administration publique, la planification est essentielle car les conseils municipaux ont souvent à agir à l’intérieur d’une mince marge de manœuvre. Une réflexion et une gestion cohérentes sont donc primordiales pour continuer à forger une ville en santé et offrir aux citoyens un lieu où il fait bon vivre. Les achats, investissements et orientations se doivent d’être réfléchis et justifiés toujours dans une optique de bien commun.

C’est par le plan triennal d’immobilisation que les élus doivent assurer cette planification nécessaire dans les infrastructures, soient les égouts, les aqueducs, la voirie, les trottoirs, pour lesquelles on se doit de maintenir un investissement efficient pour recevoir notre retour de taxe d’accise du gouvernement provincial pour ainsi rattraper le retard d’entretien. Retard que l’on retrouve d’ailleurs dans la majorité des municipalités québécoises. Ensuite, il faut aussi songer à la mise à niveau des bâtiments municipaux et à l’implantation de projets mobilisateurs. Le plan triennal d’immobilisation fait souvent peur, car il a en grande partie un impact direct sur l’endettement municipal.

La dette est devenue un instrument de terrorisme économique et intellectuel. Souvent les candidats à un poste électif s’engagent à nous libérer de la dette publique dans les plus brefs délais. Les critiques du tout-au-remboursement font mine d’ignorer le contexte des chiffres. Le remboursement rapide de la dette municipale est une méthode progressiste? Le discours sur la dette promet souvent le bonheur en s’appuyant sur quelques chiffres lancés dans le vide. La dette publique n’est qu’un élément du budget, souvent seul montré du doigt par des politicailleurs en mal de fausses questions. Dans le domaine public, ce ne sont pas seulement une dette qu’on lègue, mais aussi des actifs importants. Ainsi, il importe de résister aux pressions idéologiques et de considérer la dette pour ce qu’elle est et de ne pas se laisser impressionner par les arguments fallacieux.

Le terrorisme intellectuel se traduit ainsi par des déclarations qui ne représentent pas la réalité et qui n’ont d’autres but que d’effrayer la population. Il est nécessaire de comparer à quoi l’argent ainsi emprunté a bien pu servir, et ce, à travers une lecture de la dette avec une analyse sérieuse des actifs qui l’accompagnent. Dans la logique de notre système fiscal public, lorsque les actifs sont construits ou rénovés pour plus d’une génération, il est normal que la dette qui en découle soit elle aussi étalée sur plus d’une génération. On ne peut donc pas séparer la dette des actifs qu’elle a servi à construire.

Le monde municipal est en évolution particulièrement depuis les années1980 où une démarche de décentralisation a été adoptée par le gouvernement provincial. En 2004, la loi 62 sur les compétences municipales a reformulé en termes plus généraux des pouvoirs administratifs et réglementaires attribués aux municipalités, afin d’accentuer leur marge de manoeuvre dans des domaines élargis. Avec les nouvelles lois sur l’octroi et la gestion des contrats et la loi sur l’éthique et la déontologie, les façons de faire se modernisent. De plus, le gouvernement s’apprête à modifier la loi sur l’aménagement et l’urbanisme.

Par mes implications nationales au sein de l’union des municipalités du Québec, je participe beaucoup aux travaux sur ces différents sujets. Le mandat des municipalités ne cesse de s’élargir, l’intérêt de la population doit être ravivé envers les fonctions et les dossiers municipaux. Nous sommes à l’heure de faire autrement, de trouver des solutions novatrices, de transmettre le goût aigu de l’implication constructive.

Au moment où les municipalités doivent assumer leurs responsabilités et leur part de leadership dans la société, le citoyen doit faire de la politique : s’intéresser, construire, non pas adopter une attitude de nonisme et être politicailleur mais plutôt s’investir, innover, s’intéresser. Car lorsqu’on sort de chez soi le matin, qu’on regarde dehors, lorsqu’on arpente les rues, les quartiers ce qu’on voit c’est le municipal qui peut l’améliorer. Quel sera notre Sorel-Tracy de 2020?

La période de question des assemblées publiques est loin d’être le seul lieu d’implication car c’est en fait un lieu pour poser des questions ponctuelles. Le débat doit être rehaussé car les défis sont grands pour les municipalités d’aujourd’hui.

Corina Bastiani, conseillère municipale ville de Sorel-Tracy, 7 février 2011

Bookmark and Share

PUBLICITÉ

Le SorelTracy Magazine
une filiale des Productions Kapricom
Tous droits réservés -
© 2000-2010