mercredi 23 septembre 2009 

RÉFLEXIONS SUR L'HYPERSEXUALISATION...

Dans le débat sur l’hypersexualisation, on passe à côté de la question fondamentale, car il semble que l’hypersexualisation se passe pour l’essentiel à l’école chez les jeunes et très jeunes adolescents.

Une fois de plus on tente de culpabiliser les hommes (et surtout les très jeunes garçons sans moyen de défense intellectuel) en fabriquant de toute pièce une crise du type «Moral Panic», procédé démagogique bien connu et dans l’emploi duquel les groupes de pression comme les CALACS ( Centre d''aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel) excellent.

Le fonds de la question c’est la mixité scolaire au secondaire. Et le problème de l’hypersexualisation, s'il existe vraiment, et celui du décrochage scolaire des garçons, constituent chacun une facette d’un même problème de fonds. C’est-à-dire une école publique conçue par des idéologues doctrinaires peu intéressés par le vécu réel des jeunes filles et des jeunes garçons dans le milieu scolaire

Et comme d’habitude, ces idéologues doctrinaires s’emparent de la seule facette de la question qui est susceptible de faire avancer leur propre agenda idéologique et leurs propres intérêts corporatifs, sans se préoccuper aucunement de ce que sont les jeunes adolescents et les jeunes adolescentes. On s’est emparé de cette question en l’isolant de tout le contexte scolaire et on a monté en épingle la question de l’hypersexualisation sur l’air bien connu de la psychose victimaire, uniquement dans le but d’extorquer davantage de fonds publics. Les CALACS sont champions dans ce domaine.

Le problème de l’hypersexualisation (dont on présente sélectivement les aspects où les jeunes filles jouent le rôle de victimes, conformément au stéréotype sexiste de l’homme bourreau et de la femme victime que véhiculent depuis des décennies les groupes de pression féministes) sans faire mention du fait que la sexualité précoce peut entraîner également des problèmes graves chez les très jeunes garçons et que la sexualité précoce ne constitue qu’une dimension de la constellation de problèmes que peuvent rencontrer certains jeunes garçons et certains jeunes filles au moment de l’adolescence dans le milieu scolaire.

Les CALACS et ses ramifications féministes tentent de monter en épingle la question de l’hypersexualisation non pas pour venir réellement en aide aux jeunes filles (où ces jeunes filles peuvent-t-elles apprendre à utiliser la contraception ? On leur remet plutôt une carte d’affaire de la clinique d’avortement la plus proche et on considère avoir réglé le problème). Le problème de l’hypersualisation découle de la faillite morale du féminisme à proposer aux jeunes filles un cadre de développement où elles puissent être autres choses que des «victimes», conformément au discours féministe. Quand a-t-on vu au cours des dernières décennies les groupes de pression féministes faire la promotion systématique de la contraception et de l’apprentissage d’une sexualité saine chez les jeunes filles? Si tel avait été le cas, on n’aurait peut-être pas les taux records d’avortement que le Québec établit année après année.

L’hypersexualisation se produit essentiellement dans les écoles. Depuis 30, le Québec vit l’emprise d’un dogme idéologique où la seule forme d’école qui convienne pour les adolescents est l’école publique mixte. Rien d’autre. Il est tabou de discuter d’une école non- mixte, même pour certains milieux où elle pourrait constituer une réponse appropriées aux problèmes que connaissent les jeunes filles et les jeunes garçons. La rigidité idéologique féministe est absolument réfractaire à tout débat et à toute discussion. Le problème de l’hypersexualisation, c’est avant tout le problème de la mixité dans les écoles. Et il est temps d’en débattre publiquement.

Jean-Pierre Gagnon
pédagogue retraité
responsable de recherche
L'APRÈS-RUPTURE
jeanpierre.gagnon@sympatico.ca

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