samedi 28 mars 2009 

Une autre sieste

Encore une fois. Une boule mystérieuse grimpe du fond de ma gorge. C’est profond. Deux fois sur trois, ma mère avait raison. Je n’ai plus peur du noir. Je botté le cul de quelques démons. M’enfin, il était temps. Ils sont partis se faire foutre ailleurs pour rentrer dans le rang.

C’est certain, elle avait raison. Assis sur la même chaise dans ma maison,  je n’ai plus peur du noir. Mais de la lumière. Celle qui mouille mes yeux, coule des toits et me traverse. Vieillir n’a pas tout réglé. Les printemps n’effacent pas les pleurs. Tout comme l’automne, les feuilles continuent de tomber, peu importe les saisons. Il n’y a plus vraiment d’époque pour filer dans le vide et la peur.

Marcher loin du calvaire, sûrement. Si l’on considère qu’être solitaire n’en est pas un. Coincé dans sa propre tête au milieu d’une fête. « Qu’as-tu à dire, étranger ? ». Rien, en fait. Je vous réponds pour la forme. On m’a oublié quelque part et je ne suis jamais revenu. Vous pouvez me questionner sur la météo, si le ciel est beau ou la couleur de votre chien toto. Je répondrai. Avec la même certitude habituelle.

Je devrais être couché, ce soir. Dormir un peu, reprendre le cours de la vie. Ne pas me laisser choir sur un langoureux élan philosophique. Tout va si vite. Une pensée n’attend pas l’autre. Elle se perd donc quelque part. Sur une branche, une larme ou une brise. Qui sait ? Je vais peut-être rêver cette nuit. De ce qui n’est pas arrivé hier. Je prends mon oreiller d’une main et mon courage de l’autre. Essayons.


      le.passant@hotmail.com

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