samedi 22 novembre 2008

Kennedy, 45ans… déjà!?!

        Ouais! depuis déjà quarante-cinq années bien comptées, tous les 22 novembre que nous apporte l’automne, des flashes avec trame sonore m'assaillent l’intérieur de la boîte à idées!  

C'est beaucoup plus net, en tout cas, que les sautillantes images muettes et à gros grain de ce fameux film 8mm (couleur!), découpé par le magazine LIFE de l’époque en une série de saisissantes photos un peu floues – comme pour figer l’horreur, histoire de la mieux saisir… Je disais donc : les souvenirs tout personnels qui, en ce 22e jour du 11e mois de l’année, me reviennent invariablement en mémoire sont bien plus clairs que ceux réveillés par le film d’amateur nous montrant JFK, 35e président des États-Unis, se faire éclater la cervelle dans une Lincoln décapotable! 

Longueuil, le vendredi 22 novembre 1963 

        Chargé par un prof d'aller quérir quelque ouvrage de référence – un gros bouquin tout élimé, genre –, je pénètre dans une bibliothèque déserte, hantée par le vieux franciscain faisant office de bibliothécaire. En ce début de vendredi après-midi, tout le monde est en classe. Au moment de signaler comme il se doit mon « emprunt » au noble vieillard flottant dans sa robe brune grossièrement cintrée à la taille par un cordon style « corde de bateau », je me rends compte que celui-ci a non seulement l'air bouleversé, mais aussi, ma foi, l'œil humide. « Qu'est-ce qu'il y a, père, ça ne va pas? » D'une voix éteinte et chevrotante, il parvient, au prix d'un effort suprême, à balbutier des mots d'une tonne qui écrasent littéralement mes jeunes épaules d'ado insouciant de quinze ans : « On a tiré sur le président des États-Unis… Ils viennent de le dire à la radio… ».  

Mon livre sous le bras, je descends l'escalier quatre à quatre, pressé d'annoncer l'horrible nouvelle à mes confrères, eux qui, enfermés dans cette bulle étanche qu'est la classe, sont encore forcément ignorants du drame. 

Deux jours plus tard, un dimanche… 

            En direct à la télé – Moins de 48 heures plus tard, au sous-sol de la prison de Dallas, on procède au transfert du suspect – déjà coupable! – capturé dans une salle de cinéma l'après-midi même du forfait.

 

Se frayant un chemin parmi les policiers en chapeau de cow-boy, un dénommé Jack Ruby se charge, en ce jour du Seigneur, de « venger » l'assassinat du tout premier président catholique – il devait être dans l'ordre normal des choses que cet acte punitif, aux relents fort trompeurs de vindicte publique, fût accompli un dimanche.

 

Faisant feu presque à bout portant dans les entrailles de Lee Harvey Oswald, ex-marine marié à une très russe Marina (le coupable parfait, que je vous dis!), il lui arrache un rictus mille fois remontré sur tous les écrans du monde. Je ferme les yeux, et je le revois pour la mille et unième fois, en noir et blanc toujours, mais en haute définition, s’il vous plaît!                                          

 

Jean-Paul Lanouette

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