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Mise à Jour : 
samedi 07 mai 2005

La délation, un poison!

        Ainsi donc, la dernière mode dans le beau monde du travail, ce serait la dénonciation érigée en système. Mondialisation oblige, même la France y goûte! Or, l'on s'en doute bien, dans ce pays où délation rime encore douloureusement avec « collaboration », ça rue assez hardiment dans les brancards! Surtout, lâchez pas, les mecs!

        Comment allons-nous, Québécois dont le passé, en matière de « mouchardise » à grande échelle, est loin d'être aussi chargé que celui des « cousins d'l'aut' bord », oui! comment allons-nous réagir face à cette idée revisitée et « revampée » par les nouveaux gourous du management? Mal, fort mal, j'espère! 

        Mes seules références vraiment « personnelles » à ce chapitre remontent à mes glorieuses années de collège. Quand, après un « mauvais coup » – genre bombe puante lâchée en pleine classe… ou pétard en bout de mèche balancé par la fenêtre –, le « Père enseignant » nous intimait de lui livrer le ou les coupables sous peine de retenue générale le samedi soir suivant, c'est-à-dire pendant le hockey (croyez-le ou non, c'était une véritable punition, à l'époque, que d'être privé du seul match télévisé de la semaine), eh bien! tout ce qu'il obtenait de nous, le pôvre, c'est un silence sépulcral et obstiné. Et ce scénario s'est répété bon nombre de fois, année après année, toujours avec la même réponse de notre part. Qui sait combien de buts de Jean Béliveau nous avons dû rater en raison de notre entêtement?! Mais ça valait le coup! 

        Pression des pairs (plus forte que celle du Père)? Dégoût pour l'étiquette de stool? Il y avait de cela, c'est sûr, mais ce que je retiens surtout, c'est l'indicible fierté et le parfait réconfort que nous procurait le sentiment d'appartenance à un groupe, fût-ce une bande d'élèves confinés entre quatre murs. Dans notre « très fond » (tréfonds), nous sentions d'instinct que la « trahison » n'était même pas envisageable. 

        Ce qui m'apparaissait beau et noble quand j'étais un ado boutonneux s'applique encore aujourd'hui, plus que jamais en fait. Alors, l'invitation à jouer les donneurs, ceux qui me la font peuvent en faire ce que je n'ose dire... mais qu'ils savent. Passons vite à autre chose!

 

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Jean-Paul Lanouette
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