CE SOIR IL ME VIENT UNE IDÉE

RENAÎTRE

Je me propulse dans le vide de mon âme pour comprendre le sens  à ma solitude. Quand le bonheur n’est plus, les mots aussi s’absentent! Comment refaire surface dans ce déluge de pensées où, les souvenirs du passé attisent la mémoire, pour faire revivre toute une vie maintenant, déjà lointaine.

Comme les desseins de Dieu sont insondables!  Se plairait-Il de nous  garder près de Lui, pour participer à sa propre souffrance? On dit que, quand Dieu rentre chez quelqu’un c’est avec sa croix.. C’est dans l’affliction que l’être s’attarde à réfléchir, qu’il se remet en question, prend des résolutions, perçoit mieux l’autre dans ce qu’il vit de bonheur ou d’infortune. Le cœur redevient enfant.  Ne nous attardons pas trop.  Agir, réagir..  À présent je fais quoi? La vie est là, la nature est là, le soleil toujours réchauffe, la pluie, torrent d’amour à la recherche de bénéficiaire, l’air cet oxygène ravigote; pas de raison de s’anhéler dans le chagrin, l’atténuer peut-être, pour quelque temps sans plus; Se retirer pour mieux revenir. Jamais rien ne s’arrête sur cette terre; il y a tant à faire, tout à sauver!

Cette terre, est une terre d’accueille, le ciel, l’astre céleste sont aussi des lieux, d’accueille. Partout où habite l’esprit de Dieu est une terre d’accueille. C’est sûrement à ce titre que l’on dit; les cieux…Il y a l’homme nature, il y a Dieu l’Esprit; alors, jamais rien ne s’arrêtera?  Voilà ce grand mystère de la toute puissance du Tout-Puissant. Il ne nous est pas donné de gérer ce monde, mais bien d’y participer à cette œuvre de Dieu;   sachons l’apprivoiser, l’entourer de mille et une fleurs sauvages au temps de sa création, pour pouvoir en apprécier l’existence suprême!  Ne passons jamais à côté du bonheur que nous donne la vie. 

Voici le récit bouleversant d’un artiste qui passa à côté du bonheur sans le voir, ni y toucher.   

Pour ceux que la littérature passionne, vous aurez vite reconnu, Le Portrait Ovale d’Edgar Allan Poe, cet écrivain américain, ce Maître du conte et d’histoires extraordinaires. Je viens le partager avec vous, ce récit qui m’a beaucoup touché. Un peu curieux, mais intéressant. 

C’était une jeune fille d’une rare beauté, et qui n’était pas moins aimable que pleine de  gaieté. Et maudite fut l’heure où elle vit, et aima, et épousa le peintre. Lui, passionné, studieux, austère, et ayant déjà trouvé une épouse dans son Art; elle, l’épouse était que lumière et sourires, et la folâtrerie d’un jeune faon; aimant et chérissant toutes choses; ne haïssant que l’Art qui était son rival; ne redoutant que la palette et les brosses, et les autres instruments qui la privaient de la figure de son adoré. Ce fut une terrible chose pour cette dame que d’entendre le peintre parler du désir de peindre même sa jeune épouse. Mais elle était humble et obéissante, et elle s’assit avec douceur pendant de longues semaines dans la sombre et haute chambre de la tour, où la lumière filtrait sur la pâle toile seulement par le plafond. Mais lui le peintre, mettait sa gloire dans son œuvre, qui avançait d’heure en heure et de jour en jour. C’était un homme passionné, et étrange, et pensif, qui se perdait en rêveries; si bien qu’il ne voulait pas voir que la lumière qui tombait si lugubrement dans cette tour isolée desséchait la santé et les esprits de sa femme, qui languissait visiblement pour tout le monde, excepté pour lui.

Cependant elle souriait toujours, et toujours sans se plaindre, parce qu’elle voyait que le peintre qui avait un grand renom prenait un plaisir vif et brûlant dans sa tâche, et travaillait nuit et jour pour peindre celle qui l’aimait très fort, mais qui devenait de jour en jour plus languissante et plus faible. En vérité, ceux qui contemplaient le portrait parlaient à voix basse de sa ressemblance, comme d’une puissante merveille et comme d’une preuve non moins grande de la puissance du peintre que de son profond amour pour celle qu’il peignait si miraculeusement bien.

Mais à la longue, comme la besogne approchait de sa fin, personne ne fut plus admis dans la tour; car le peintre était devenu fou par l’ardeur de son travail, et il détournait rarement ses yeux de la toile, même pour regarder la figure de sa femme. Et il ne voulait pas voir que les couleurs qu’il étalait sur la toile étaient tirées des joues de celle qui était assise  près de lui. Et quand bien des semaines furent passées et qu’il ne restait plus que peu de chose à faire, rien qu’une touche sur la bouche et un glacis sur l’œil, l’esprit de la dame palpita encore comme la flamme dans le bec d’une lampe. Et alors la touche fut donnée, et alors le glacis fut placé;  et pendant un moment le peintre se tint  en extase devant le travail qu’il avait travaillé; mais une minute après, comme il contemplait encore, il trembla, et il fut frappé d’effroi; et, criant d’une voix éclatante : »En vérité, c’est la Vie elle-même! », il se retourna brusquement pour regarder sa bien-aimée :---elle était morte!   

Sachons reconnaître avant qu’il ne soit trop tard, ce bonheur qui souvent est tout près de nous,  là, est l’extase!

Bérengère
vendredi 24 octobre 2003
 

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