« En passant... »
Textes de Jean-Paul Lanouette

Par le court texte qui suit, je vous livre sans ménagement ma réaction courroucée à une autre de ces «provincialeries» dont nous avons le secret! 

Mirae canis non gratus[1], ou
L'indésirable Providence
 

Décidément, on a le tour de faire dur au Québec! Le fait-on exprès, ou si c'est inscrit de façon indélébile dans un de nos gènes dominants, à savoir celui qui est responsable de l'apparition de l'insidieux SBB (syndrome du «boss de bécosse») chez certains petits fonctionnaires frustrés, très règlement-règlement, et toujours en mal de power trip à exercer sur le dos d'honnêtes citoyens? 

Aux côtés de Ronald, l'«indésirable» Providence

Que je vous explique. Imaginez, Ronald Bigras, un confrère de travail qui, depuis une couple d'années, avec sa compagne Catherine, sert bénévolement de foyer d'accueil à de futurs chiens-guides Mira, Ronald, donc, se voit interdire l'accès de tout terrain de camping ou parc «provincial» (à prendre ici au sens ô combien «habitant» du terme) s'il a le culot de s'y présenter en compagnie de la belle Providence, chien-guide en devenir. Petit, mesquin, minable, aberrant, voilà autant d'épithètes peu flatteuses que m'inspire cette position «officielle». Encore une fois, on se fait damer le pion et donner des leçons de savoir-vivre par le fédéral, qui, lui, accueille à bras ouverts sur ses terrains campeurs et marcheurs tenant en laisse un jeune chien au cou ceint du rouge foulard de la Fondation Mira. 

J'éprouve respect et admiration pour les gens comme Ronald qui investissent temps et énergie dans l'acclimatation, ou plutôt la «sociabilisation» d'un apprenti chien-guide… dont ils devront se séparer après s'y être forcément grandement attachés. Il me semble que le moins que l'on puisse faire, c'est de tâcher de leur faciliter l'existence un brin, en évitant, dans toute la mesure du possible, de leur mettre des bâtons dans les… pattes. Grand amateur de camping, Ronald doit-il renoncer à ce plaisir estival… ou tout simplement se résoudre à «rapporter» Providence chez Mira? 

En passant, ces jeunes chiens qui se préparent à vivre au service exclusif de handicapés visuels ou moteurs sont déjà mieux élevés que bien des bipèdes. Il n'y a donc pas lieu de craindre de dégâts de leur part : l'environnement n'est aucunement menacé, croyez-moi! 

Ohé! Québec! Un peu de jugeote et d'empathie, que diable! (La) Providence vous le rendra. 

Jean-Paul Lanouette
jplanouette@sympatico.ca

[1] Ce charabia de vieil avocat d'abord soucieux d'impressionner la galerie, ça signifie : « Chien de la Fondation Mira non bienvenu. » Or, c'est là précisément ce que, du haut de leur chaire virtuelle ornée de la fleur de lys, clament nos p'tits curés de campagne sans soutane, mais bien réels, eux… hélas!

Nouvelles | Sports | Musique | Technologie | Économie | Littérature | Communautaire | Nécrologie | Divers
Annoncez sur le SorelTracy Magazine | Contactez-nous
Copyright © 2000-2003 www.soreltracy.com - Tous droits réservés.