L'ENVERS DE LA MÉDAILLE!
avec Daniel Lequin

mardi 06 juin 2017

Crampé… ben raide !


Voici les deux ambulanciers qui m'ont aidé à me remettre sur mes deux pieds après le marathon.

Puis-je me permettre de prétendre que je dispose d’un bon bagage d’expérience dans la course à pied ? Alors, allez comprendre. Je me suis fait prendre au piège. Hey oui !

Mauvais dosage dans la portion initiale ? Peut-être, je ne pourrais vous le confirmer. Toutefois, une chose est certaine. J’en ai payé le prix à la fin.

Je vous raconte.

Tout débute avec la rencontre d’Olivier Robillard, 31 ans. Un 4e marathon pour lui et certainement pas son ultime. Quel chic type ! Je lui ai d’ailleurs dit. Je décide de le suivre, histoire d’établir un brin de jasette ce qui nous fait parfois oublier que nous entamons un marathon. Je me sentais vivant avant le départ.

J’ai donc abandonné Josée (Prévost) derrière. Première erreur. De ce fait, je suis sorti littéralement de ma zone de confort. J’en prends conscience. À mes yeux, courir avec un autre représente un privilège.

Intelligent, calme, intéressant, il me raconte sa petite histoire. Aussitôt que l’ouverture se s’offre à moi, je m’empresse de l’aviser que lorsque j’aurai franchi la mi-parcours, le poids des années se fera sentir et qu’il se pourrait fort bien que je ralentisse mon tempo.

Ma prédiction se réalise. Je sens que mon rythme diminue. Je lui conseille de filer devant car je le vois qu’il déborde d’énergie, qu’il dispose d’un surplus d’essence. Il m’écoute et me rappelle que nous nous reverrons à l’arrivée.

Lentement, il disparaît de mon champ de vision. Je réalise alors que je lui dois cette effervescence qui m’a conduit là où je me retrouve. Malgré la fatigue qui se fait de plus en plus sentir, je considère que ma progression s’avère raisonnable.

Or, l’ennemi numéro 1 des coureurs me réservait une belle surprise. Pourtant, tout semble se dessiner pour que je termine en beauté.

Rendu au 40e kilomètre, je ressens dans la région du mollet droit, un phénomène bizarre que je ne connaissais pas. Il était déjà trop tard. Le mal était fait. Une première dans ma vie de coureur, je suis victime d’une crampe. Je souffre et je comprends maintenant la douleur de ceux et celles que j’apercevais auparavant, qui se tordaient, impuissants devant cette agression.

Je dois obligatoirement m’arrêter. Je suis épuisé.

Je panique un moment. Vais-je être en mesure de repartir ?


Je suis en compagnie de mes amis Patrice Albert, Josée Prévost et Olivier Robillard.

J’entame une marche sans trop savoir comment cette mésaventure se terminera. Puis, à ma grande surprise, je parviens à courir de nouveau, ce qui me permet de franchir le fil d’arrivée péniblement.

Heureux, oui, comme à l’habitude. Je croyais m’être débarrassé de ce handicap. Réjouissances trop hâtives car tout en cherchant mon monde avec le souffle court, je signe un mouvement catastrophique avec ma jambe et là, c’est la perte de contrôle.

Étendu au sol, incapable de bouger un tantinet, je vois apparaître soudainement deux ambulanciers. Peu habitué à ce genre de situation, je suis inconfortable. Ma nervosité grimpe d’un cran. Ils me rassurent, me conseillent, s’informent sur mon état en général, un travail sympathique de leur part. Jamais je ne croyais vivre des moments semblables.

La présence d’amis qui m’entourent me procure de l’assurance et bien sûr, celle de Pasquale, qui me voyait pour la première fois dans cet état minable, me réconforte.

Après une quinzaine de minutes, ils me relèvent et par miracle, je me sens bien. Je reçois mon congé. Youpi ! Je me dirige vers mon auto, question de changer de souliers pour améliorer mon confort et visiter plus amplement le site du Festival des pompiers et inévitablement, expulser l’acide lactique de mon corps.

Dans un geste d’imprudence, je compresse mon mollet à nouveau et vlan ! Une autre crampe. Incapable de me tenir debout, je tombe dans les bras de ma compagne. Heureusement qu’elle était bien placée !

Le tout se termine autour d’une bonne table au resto, entouré d’amis. Je remarque mon chandail et ma casquette exceptionnellement tachés de sel. Je m’interroge à savoir ce qui a bien pu se passer ? Un départ trop rapide, un manque d’eau, la présence du soleil, le dénivelé de la 2e partie, je ne saurais vous dire.

Assurément, j’ai commis une erreur de débutant. Pourtant, je me fais un devoir de manger ma banane quotidiennement à tous les matins, ce qui vient confirmer que malgré ça, il faut parfois se servir de sa tête.

Félicitations aux organisateurs car je suis convaincu que cette course continuera de grandir. J’ai eu le temps de le réaliser car finalement, mon cerveau n’aura jamais surchauffé !

Prochain marathon : Amos le 19 juillet.


Statistiques de mon 76e marathon

Temps : 4h06 :23
Classement général : 64 sur 144
Classement catégorie d’âge : 2 sur 6

 

Daniel Lequin
danielmedaille@hotmail.com

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