LE SORELTRACY MAGAZINE     *  Dernière mise à jour : mardi 22 novembre 2016 09:35

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NÉCROLOGIE

NOUS JOINDRE

L'ENVERS DE LA MÉDAILLE!
avec Daniel Lequin

mardi 22 novembre 2016

Le miracle !

Naître une 2e fois dans une vie. Geneviève Gouin se remet de ses émotions. On la sent ébranlée lorsque l’on ressasse ces souvenirs.

Infirmière depuis vingt ans, elle a découvert la course à pied dans une période négative de son existence. À peine remise d’un épuisement professionnel il y a sept ans, elle décide un beau matin d’imiter les gens qu’elle voyait un peu partout dans son patelin suite aux recommandations de son médecin qui lui avait parlé des endorphines provoquées par la course à pied.



« Je me suis dit, c’est maintenant que ça commence. » Que dire de toutes les sensations qu’elle pouvait ressentir ! À cette époque, elle travaillait au bloc opératoire de l’hôpital Hôtel-Dieu de Sorel-Tracy et le fait de courir lui permettait de relaxer, de se remettre de son désarroi. Quel bonheur pour cette jeune femme de 38 ans !

« Après la naissance de mes deux enfants, (Justine, 10 ans et Renaud, 12 ans), je voulais perdre un peu de poids et changer mon alimentation pour me sentir plus énergisée », relate-t-elle. Or, une vraie malchance l’attendait dans le tournant.

En mars 2015, une tempête de neige s’abat sur le Québec. Voulant aider ses parents partis en voyage, elle s’est rendue à leur résidence pour pelleter. Une torsion du dos provoque alors une indisposition, rien de plus. Dans les jours suivants, elle arrive à poursuivre la routine. Deux semaines plus tard, le mal s’est aggravé. Un anesthésiste qu’elle connaissait l’a incité à subir un examen plus approfondi. « Ça fait longtemps que je pratique ce métier mais je n’ai jamais vu une hernie discale aussi imposante ». Il devait ajouter la phrase fatale : « À mon avis, tu ferais mieux d’oublier la course à pied pour le reste de ta vie ».

Catastrophe. Le monde de Geneviève venait subitement de s’écrouler. « Je me suis dit que je n’allais pas baisser les bras. » Elle a pris du repos mais tentait du mieux qu’elle pouvait de se garder en bonne condition physique en pratiquant d’autres exercices. Les douleurs intenses sont réapparues à un point tel qu’elle devait se déplacer avec une marchette en plus d’ingurgiter de puissantes doses de morphine et de médicaments semblables. Rien n’arrivait à la soulager.

Puis, on lui conseille de recevoir une 2e injection de morphine. Le lendemain, elle s’écroule sur le plancher de sa cuisine, sans être en mesure de se relever. Elle panique, en sanglots. Heureusement, sa fille Justine est sur les lieux. Celle-ci parvient à communiquer avec la mère de Geneviève qui la rejoindra.

Quelques jours plus tard, un miracle se produit.

Le mari de Geneviève est au travail et par inadvertance, il entend parler d’un médecin, le chef de la neurochirurgie à l’hôpital Charles-Lemoine à Longueuil, le docteur Jacques Demers qui a opéré avec succès une connaissance. En soirée, Geneviève raconte son histoire par courriel à ce médecin. Trois jours plus tard, elle obtient un rendez-vous et se fait opérer rapidement par la suite.

« Il m’a sauvé la vie ! J’aurais pu devenir invalide car semble-t-il qu’avec ce genre de problème, la médecine ne peut plus rien faire si tu attends 4-5 mois. Au réveil après l’intervention chirurgicale, je ne souffrais plus. »

Graduellement, elle a recommencé à courir et présentement, elle peut facilement se rendre jusqu’à 10km ! « J’avais vendu mon tapis roulant. Je me souviens, je pleurais à chaudes larmes lorsqu’il est sorti de la maison. Le docteur Demers m’a redonné la vie à condition que je continue de courir comme avant. Je pense sincèrement que l’on se fait un cadeau lorsque l’on court ».

Par conséquent, il n’y a plus rien entre ses vertèbres L-5 et S1.

« Je reste toujours prudente. Je ne veux pas jouer avec le feu. L’important est de courir et la distance m’importe peu. »

Il faut comprendre que durant sa jeunesse, Geneviève s’était résolue à ne pas faire de sport puisque les jeunes se moquaient de sa démarche peu élégante quand elle courait. « Je crois que courir, c’est ma planche de salut. Je me sens tellement bien. Je n’aurais jamais imaginé qu’un jour, j’arriverais à surmonter ma gêne pour courir. Je me suis fait un merveilleux cadeau. »

Elle a perdu 25lb. Son mari Steve se dit tellement heureux pour elle. « Je la voyais dépérir à un certain moment et je me disais qu’elle ne méritait pas cette malchance. Elle m’a inspiré. Maintenant, on court ensemble. Elle m’a initié car je n’aimais pas courir. Parfois, je suis incapable de tenir son rythme et je la laisse filer », dit-il en riant et en la regardant, les yeux remplis d’admiration.

« Il y a des gens autour de moi qui n’arrivent pas à comprendre comment je fais pour continuer à courir après ces jours sombres. J’en ai besoin, peu importe l’endroit où je me retrouve. Quand l’occasion se présente, j’en profite, », explique celle qui rêve de racheter un autre tapis roulant et de courir un 10km dans une course organisée.

Chanteuse dans un groupe, c’est la chanson du pur bonheur qu’elle interprète à tous les jours car elle a retrouvé la joie de vivre.

Daniel Lequin
danielmedaille@hotmail.com

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