L’Hôtel-Dieu de Saurel et la
Santé où la technique du judo
Nous savons que la MRC Pierre-De
Saurel et son porte-parole le
plus percutant, le maire de
Saurel M. Serge Péloquin,
prennent la parole régulièrement
pour défendre bec et ongles, le
maintien et l’amélioration dans
notre région, de notre niveau de
services en santé et services
sociaux (la Santé ci-après),
plus particulièrement en ce qui
concerne l’hôpital Hôtel-Dieu.
Nous savons depuis longtemps,
parce que les médias nous le
rapportent abondamment, tout
comme les analystes de tous les
horizons qui en font leurs choux
gras, en même temps que la
pandémie de COVID-19 nous le
confirme quotidiennement avec
l’hécatombe dans le CHSLD, que
la réforme Barette de notre
système de Santé et de services
sociaux est grande partie, un
échec.
Nous savons aussi que la Santé,
c’est 50 % du budget du Québec
et une structure
(administrative) pléthorique,
hypercentralisée, digne des
pires excès où un communiste
chinois, commissaire du peuple,
y serait à l’aise comme un
poisson dans l’eau. Finalement,
nous le savons, du moins pour
l’instant et sauf modification
cosmétique, le gouvernement
Legault ne veut pas jouer dans
les structures de la Santé.
Ce qui fait que, en ce 5 mai
2020, on se retrouve encore dans
un média national, La Presse,
pour les mauvaises raisons avec
une manchette du type : « L’Hôtel-Dieu de Sorel, l’enfant pauvre du CISSS de
la Montérégie-Est »; ce qui n’est rien pour donner confiance aux citoyen(ne)s de la
région ou en attirer de
nouveaux, une denrée dont nous
aurions grandement besoin.
Mais, côté positif, le tout
pourrait avoir comme
conséquence, que la direction du
Centre intégré de santé et de
services sociaux de la
Montérégie-Est (CISSSME)
duquel relève l’Hôtel-Dieu, va
peut-être faire ce qu’elle fait
habituellement, c’est d’essayer
de calmer le jeu en installant
ce que l’on appelle en
informatique, une « patch ».
L’un des « patchages »
parmi les plus importants a
consisté en avril 2019, à nommer
un directeur adjoint des
activités hospitalières pour
notre hôpital. Manifestement,
comme le monstre informatique
qu’est le système de paye Phénix
à Ottawa, la « patch » ne
semble pas avoir collé. L’hydre
se révèle toujours aussi
indomptable. Alors, que faire?
Autorité et pouvoir
Souvent confondus, les mots
pouvoir et autorité relèvent de
définitions différentes. C’est
l’autorité qui se définit le
plus facilement, qui a un sens
plus direct. Selon Le Larousse,
c’est le pouvoir de décider ou
de commander et d'imposer ses
volontés à autrui. Donc,
l’autorité inclut le pouvoir.
L’autorité peut nous être donnée
par l’État, le résultat
électoral, votre entreprise,
etc. À vous maintenant, de vous
faire reconnaître le pouvoir qui
avec celle-ci et donc, la
crédibilité. Dans les cas
extrêmes, vous pouvez avoir
l’autorité sans le pouvoir,
c’est le cas d’un président
fantoche dans une république de
banane. Vous pouvez aussi avoir
le pouvoir, mais aucune
autorité. C’est cas des gens qui
par exemple, détiennent une
autorité morale, les gens en
rôle-conseil, qui sont
chroniqueurs ou dans le contexte
actuel des médias sociaux,
lorsque vous êtes reconnu comme
« influenceur ».
Tout ça pour vous dire que
relativement à la Santé dans la
région de Saurel, nous n’avons
aucune autorité. Laquelle
est détenue presque
exclusivement par les
fonctionnaires et dans une
moindre mesure et de façon
temporaire, par la classe
politique en exercice. Il faut
donc que la région de Saurel
aille au-delà de l’intervention
médiatique ponctuelle, pour se
construire dans la durée, un
rapport de force organisé en
allant se chercher du pouvoir.
La gouvernance où l’art de se gouverner soi-même
S’occuper de ses affaires, c’est
plus que d’être partie prenante
de sa propre gouvernance, c’est
s’y engager. En ce sens, l’un
des leviers du pouvoir dans un
Centre intégré de santé et de
services sociaux, c’est son
conseil d’administration. Il
existe une abondante littérature
sur les rôles et responsabilités
de ceux-ci ainsi que sur leur
représentativité.
Sur ce dernier aspect
fondamental, au-delà des
considérations éthiques des
membres des CA, il est requis
que ceux-ci aient un attachement
quelconque avec l’organisation
dont ils ont la responsabilité.
Chez Hydro-Québec par exemple,
c’est la fierté d’être reconnu
comme un gestionnaire
d’exception dans la société
québécoise. Pour la Société
historique Pierre-De Saurel,
c’est surtout d’être un
passionné de notre histoire
collective. Dans les entreprises
privées, il est recommandé et
souvent exigé que les membres du
CA possèdent un bloc d’actions
significatif.
L’examen de
la représentativité du CA du
CISSSME qui gère notamment
notre Hôtel-Dieu, ne démontre
pas un lien solide, une
connexion directe, avec la
région de Saurel et ce, sans
égard à la qualité de ces
personnes et leurs compétences.
Autrement dit, sauf peut-être
pour une personne et sans
information sur le lieu de
résidences des autres membres de
ce CA, il ne semble y avoir
aucun résident de la région de
Saurel.
De plus, ce qui laisse perplexe
sur la pertinence de ce type de
CA, c’est que les personnes en
question représentent
essentiellement une fonction
(ex. : Expertise dans les
organismes communautaires), ce
qui est un dédoublement de
l’expertise déjà présente à tous
les niveaux hiérarchiques en
Santé. C’est surtout, peu
pertinent d’un point de vue
Pierre-De Saurel.
La conclusion qui s’impose,
c’est que le Conseil
d’administration du Centre
intégré de santé et de Services
sociaux de la Montérégie-Est
responsable du Réseau local de
santé de Pierre-De Saurel comme
instance décisionnelle, est peu
représentatif des citoyen(ne)s
de la région de Saurel et de
leur besoin.
Il serait donc impératif que
nous soyons représentées au sein
du CA du CISSSME par au moins
une personne résidente de la
région de Saurel, en vue de
porter nos aspirations et
défendre nos droits. À ce titre,
le maire en exercice de la
ville-centre ou le préfet de la
MRC serait la personne toute
désignée.
Le syndicat des usagers
La Loi sur les services de
santé et les services sociaux
stipule à l’article 212, la
présence de Comité des usagers
par région. Sans entrer dans les
détails, son mandat est de
défendre
les 12 droits des usagers
prescrits par la loi (ex. :
Droit de recevoir les soins que
requiert son état).
Malheureusement, comme ancien
membre de ce comité dans
Pierre-De Saurel et malgré toute
la bonne volonté des personnes
passées et présentes qui y
œuvrent, cette
instance est dans sa forme
actuelle, totalement inefficace
et contaminée par la
réunionite.
Ainsi, notre Comité des usagers
est noyé dans l’immense
structure administrative du
CISSSME et en dépend pour son
budget de fonctionnement. De
plus, dans la réalisation de sa
mission, il est en compétition
par dédoublement de mission,
avec le Commissaire aux plaintes
et le Conseil pour la protection
des malades, quand ce n’est pas
avec le personnel du réseau de
la Santé. En bout de piste, et
c’est le cas dans Pierre-De
Saurel, le Comité des usagers
est surtout le porte-voie de la
direction du CISSSME, quand il
devrait être le défenseur des
usagers.
Je n’ai jamais fait de judo.
Sport noble, j’en comprends
qu’il s’agit en partie de
canaliser l’énergie de son
adversaire par son basculement,
au profit de sa propre victoire.
Ainsi, considérant que la
présence d’un Comité des usagers
est une obligation de la loi. Il
serait opportun que la MRC
Pierre-De Saurel s’intéresse de
près, dans la durée, à cette
instance pour lui suggérer de
transformer son action, sans
renier sa mission de base, en
vue de devenir une sorte de
syndicat des usagers de
Pierre-De Saurel.
Autrement dit, la « stratégie
de combat » du Comité des
usagers de Pierre-De Saurel doit
s’inverser dans sa polarité.
Elle doit reposer sur un
militantisme approprié, lequel
permettra de porter les
revendications de la région de
Pierre-De Saurel directement au
cœur du processus décisionnel du
CISSSME. À ce titre, le ou la
président(e) du Comité des
usagers de Pierre-De Saurel
devrait aussi être membre du CA
du CISSSME.
Jocelyn Daneau,
toujours isolé,
jocelyndaneau@gmail.com |