Une chronique de
 Jocelyn Daneau

dimanche 31 mai 2020

De Catherine-Legardeur en passant par le quai Richelieu et la fameuse Lettre

En attendant la venue de la scène COVID-19 sur le quai Catherine-Legardeur où vous serez appelés à être passés, pour y accéder, dans une « douche » de fumigation. Laquelle soulève plusieurs questions de nature chimiosanitaire, presque aussi sérieuses que le virus lui-même. Voici donc quelques suggestions pour améliorer l’expérience citoyenne à cet endroit, où je me trouvais la semaine passée.

  • Une place citoyenne doit être réservée uniquement aux citoyens. Il faudrait y interdire la circulation automobile.
  • Faire le ménage, même en mode pandémie, et aménager le tout comme un jardin public. Ce n’est pas intéressant de s’y promener. Le tout fait négligé. D’ailleurs, regardez la photo prise ce beau 23 mai 2020 en après-midi, il n’y a pas un « chat ». Pourquoi?
  • Le site manque d’ombre. Autant, Regard sur le fleuve situé à quelques mètres est accueillante, en partie à cause de ses zones de fraîcheur; autant le quai Catherine-Legardeur est une zone de chaleur, qui ne dégage pas de chaleur.

Centre d’arts contemporains de Sorel-Tracy

Comme je l’ai écrit antérieurement, Sorel-Tracy n’a pas d’idées de trop pour améliorer sa qualité de vie et son rayonnement. On comprend cependant, à consulter les réseaux sociaux, que plusieurs se questionnent sur la pertinence de ce projet relié aux arts contemporains, notamment l’ex-conseillère municipale dans le Vieux-Saurel, Corina Bastiani.

J’ai donc fait une exception et j’ai écouté en différé, une partie du dernier conseil municipal de la ville de Saurel du 19 mai 2020 où le conseiller Patrick Péloquin a fait un long exposé de plus de 10 minutes sur le sujet (à partir de la 15minute) pour vanter les mérites du projet. J’avais 3 questions réellement basiques sur le sujet, genre qui expose au grand jour mon ignorance du sujet et mon inculture. Malheureusement, elles n’ont pas été répondues.

Premièrement, qu’est-ce que l’art contemporain? Ça, c’est réellement basique comme question. Mais, je suis prêt à gager un gros 10 $ avec quiconque que si on avait posé la question individuellement aux neuf membres du conseil municipal, nous aurions eu 9 réponses différentes et inexactes. Pourtant, le bail emphytéose pour le projet a été adopté unanimement.

Mais la vraie question est : « Qu’est-ce que l’art contemporain et quelles sont ses affinités avec le profil socioculturel des citoyen(ne)s de la région de Saurel? » Autrement dit, en considérant que la culture et le divertissement sont deux choses différentes, n’aurions-nous pas été mieux servis par exemple, par l’installation l’été de glissades d’eau, transformables en son équivalent hivernal?

Post-scriptum – selon Wikipédia : « L'art contemporain désigne — de façon générale et globale — l'ensemble des œuvres produites depuis 1945 à nos jours, et ce quels qu'en soient le style et la pratique esthétique, mais principalement dans le champ des arts plastiques. » C’est un peu, n’importe quoi. En ce sens, est-ce que Saurel a fait enquête sur la façon dont sont reçues les différentes œuvres contemporaines éparpillées aux quatre coins de la ville?

Deuxième question, de base : Pourquoi Saurel? Pourquoi, si on comprend le sens des mots mêmes du conseiller Péloquin, un équipement aussi prestigieux et unique comme un centre d’arts contemporains vient-il s’établir à Saurel? Une région dont la population est plus portée a priori, ce n’est pas péjoratif de le dire, sur le sport, les « poker run » et autres divertissements comme les Festivals westerns et les expositions de vieilles automobiles.

Il est généralement accepté que plus un équipement ou une activité est spécialisé (ex. : l’art contemporain), plus son bassin de population doit être large pour la rentabiliser au sens public du terme. Nous sommes 50 000 dans la MRC Pierre-De Saurel, pourquoi alors des Longueuil ou Laval ne se sont-elles jamais montrées intéressées à ce prestigieux projet, qui vivotait dans les cartons depuis plusieurs années?

Je ne suis pas contre la culture ou contre les projets qui nous mettraient sur la « map ». On contraire, on en manque dans Saurel. Mais encore faut-il s’assurer qu’il s’agit d’un projet adapté à notre population. Souvenons-nous que le restaurant Les Années folles s’est lancé dans un créneau de marché hyperspécialisé avec une structure de prix peu adaptée à la réalité locale, avec un résultat mitigé.

Ma troisième question porte sur la gouvernance du Centre d’art contemporain. Qui sont ses administrateurs et quel est leur niveau de compétence individuelle pour gérer ce projet de quelques millions de dollars? Par le biais du Registraire des entreprises du Québec, on y apprend (NEQ : 1142378851) qu’ils sont au nombre de quatre, tous résidents à l’extérieur de la région immédiate de Saurel et dont la profession première semble être liée au milieu artistique.

En présumant de la bonne foi de tous, il serait opportun que le conseil d’administration du Centre d’arts contemporains soit renforcé par des gens de la région de Saurel, qui possèdent des compétences technico-économiques et financières.

À ce titre, laissons le mot de la fin à Sophie Brochu, nouvelle présidente-directrice générale d’Hydro-Québec : « Je fais des erreurs, dit-elle. Mais je m’entoure de gens plus forts que moi pour éviter de faire les erreurs que je pourrais faire toute seule. On est une équipe. » (La Presse Plus, 30 mai 2020).

Question boni : Qu’en est-il de l’acceptabilité sociale de ce projet? Il faudrait peut-être franchement la vérifier.

La fameuse Lettre sur Développement socio-économique post-pandémie de la MRC Pierre-De Saurel

La Lettre fait du chemin. Tout le monde dans Pierre-De Saurel veut maintenant se lancer dans l’examen de nos façons de faire du développement économique dans la région, une question qui aurait dû être adressée depuis au moins une dizaine d’années. Ainsi, le député de Richelieu, M. Jean-Bernard Émond « … souhaite amorcer une réflexion collective portant sur la gouvernance du développement économique de la région de Sorel-Tracy, en collaboration avec les différents acteurs du milieu »… sur invitation.

J’invite donc M. Émond, avant de lancer ses invitations, à réaliser au moins 3 actions préparatoires.

Premièrement, déposer l’étude sur le transport dans la région de Saurel, y incluant le volet concernant le pont Saurel-Lanoraie, tel que promis au lendemain de son élection en octobre 2018. Celle-ci pourrait servir d’intrant à la réflexion collective en question.

Deuxièmement, se coordonner au minimum avec les villes de la MRC Pierre-De Saurel pour réaliser cette réflexion collective. Pour l’instant, le tout semble se présenter en ordre dispersé. La Lettre ci-haut mentionnée ne stipulait telle pas que : « Le leadership qui sera nécessaire pour y arriver et s’y maintenir, s’il peut être celui d’un individu ou d’un groupe en particulier, ne doit pas s’y confiner. Il doit impérativement se baser sur la synergie du travail d’équipe et faire appel à la diversité des talents et des compétences de l’ensemble des citoyen(ne)s de notre communauté… Ce qui fera la différence entre le succès et l’échec et qui a été l’une de nos grandes lacunes au cours des dernières années, sera notre capacité à nous unir et à travailler ensemble, avec résolution et en concertation, dans la durée. »

Troisièmement action, celle-ci m’a été soufflée par un ami, il pourrait être intéressant en vue de cette réflexion collective, de consulter les gens qui étaient en place lors de l’électro-choc des années 90 et qui a mené à la fusion. L’expérience ne s’achète pas ni le recul par rapport aux événements passés, afin d’éviter quelques pièges. Alors, pourquoi ne pas profiter de ce savoir-faire gratuit et généreux qui n’attend que pour aider. Je pense entre autres à Sylvain Simard, Marcel Robert, Claude Pothier ou Émile Parent et mille excuses si j’oublie des noms.

Laissons le mot de la fin à ce géant qu’était Jacques Parizeau qui disait, selon son biographe, Pierre Duchesne : « … si, en politique, on n’a pas envie de changer le fond des choses, ça devient un jeu, un jeu d’influences, de groupes de pression. » Et cela ne l’intéressait pas de rajouter Duchesne. (Source : Le Devoir, 30 mai 2020).

Jocelyn Daneau, isolé, jocelyndaneau@gmail.com

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