LE SORELTRACY MAGAZINE     *  Dernière mise à jour : mardi 11 mars 2014 21:03

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mardi 11 mars 2014

Martin Baller et la 30 : du « Nice to have »

Le nouveau candidat de la Coalition avenir Québec (CAQ) dans Richelieu, monsieur Martin Baller est arrivé chez nous en parachute, en vue de l’élection du 7 avril 2014. Avant de se parachuter, il semble avoir fait un tour d’avion du comté et constater que la 30 s’arrêtait à Sorel-Tracy. En sautant dans le vide, il a donc sauté immédiatement sur l’idée de faire du prolongement à l’Est de la 30, son cheval de bataille électoral. Disons qu’il a peut-être sauté sur le mauvais cheval, un peu vite. 

Disons aussi qu’avant de fixer ses priorités, monsieur Baller aurait peut-être dû prendre quelques instants pour se renseigner sur les priorités de la région et du comté de Richelieu. Pour quelqu’un qui se vante de faire de la politique autrement, une expression galvaudée, il fait dans l’asphalte de façon assez traditionnelle et simpliste. Monsieur Baller a-t-il au moins consulté Jean-Bernard Émond ex-candidat Caquiste dans la région et que l’on aurait bien aimé revoir dans ce rôle? 

Question : avons-nous besoin du prolongement de la 30 en direction est? La réponse instinctive, c’est « OUI », mais il s’agit de la mauvaise question. En fait, il y a deux séries de questions à se poser : au niveau de l’État et celui de notre région 

1)    Au niveau de l’État c.-à-d. du Québec, est-ce que le prolongement de la 30 est un projet rentable économiquement?  

Réponse : NON. D’une part, les contraintes géographiques, physiques, environnementales et politiques sont énormes sans parler des coûts de construction. Outre la question de la sécurité routière améliorée apportée par un tel projet, on ne voit pas poindre dans l’axe Sorel-Tracy-Trois-Rivières, un développement économique tel qu’il compenserait les coûts de ce projet. D’autre part, le meilleur usage alternatif des investissements de l’État ne pointe pas vers ce projet. Autrement dit, le Québec à plusieurs chats à fouetter avant de consentir à dépenser 1$ dans le prolongement de la 30. Soyons réalistes, il n’y qu’à lire les journaux.  

2)    Au niveau du comté de Richelieu, le prolongement de la 30 vers l’Est doit-il être une priorité? 

Réponse : NON. L’avenir de Richelieu et de son chef-lieu Sorel-Tracy sont en direction de la Rive-Sud de Montréal et du Nord-est des États-Unis. Il n’est pas dans un sens inverse qui ne montre aucun dynamisme économique, porteur pour nous. Cela serait comme se diriger dans un sens unique (un « one way »). Il suffit pour cela d’observer tout le bouillonnement du développement économique qui pointe dans l’axe Contrecœur-Valleyfield pour s’en convaincre. Il est donc impératif pour notre région de se doter d’une vision de notre développement économique, dans le cadre du tracé actuel de la 30.  

En conclusion, pour la 30, il faut surtout l’entretenir convenablement pour en faire une voie d’accès royale pour Sorel-Tracy. Obtenir toutes les sommes d’argent nécessaires pour se faire serait déjà un exploit. Faire des efforts pour prolonger la 30 à l’Est serait une utilisation inadéquate de nos énergies. En fait, prolonger la 30, c’est du « Nice to have » (« Intéressant à avoir »), identique à celui d’un pont pour nous relier à la Rive-Nord. Ces deux projets ne démontrent intuitivement, aucune rentabilité économique. 

Bref, la promesse électorale de Martin Baller de la CAQ est dotée d’un parachute qui malheureusement, a peu de chance de s’ouvrir.  

Par ailleurs, monsieur Baller aurait intérêt à mieux connaître son client avant de lui sauter dessus.

Jocelyn Daneau
jocelyndaneau@gmail.com

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