Serge Péloquin –
Test de crédibilité -
« L’économie
forte et réinventée »
L’économie rythme
nos vies. Tellement quotidienne,
elle est à la fois
compliquée et complexe. Elle
est souvent analysée et
anticipée par toute une flopée
de faux et de vrais
spécialistes, des politiciens
aux économistes, des amateurs
aux professionnels, ils ne sont
pas les moindre de ses gourous.
Les promesses y sont légion et
les « déçus », des
millions.
Tous se
souviendront du meilleur flop de
2013 et même des dernières
années, un vrai. L’économiste
ministre péquiste des Finances
du Québec, M. Nicolas Marceau
promettait le déficit zéro pour
naïvement tomber à l’aveugle et
sans honte, dans un immense trou
de 2,5 milliards de dollars.
Dans une société normale, ce
monsieur aurait été évincé.
Mais nous sommes
au Québec du « Je me souviens »,
société distincte de jouisseurs
vieillissants, illusionnés du
Modèle québécois livreur de
déficits, nostalgique de la
pelle à neige, mais adepte de
celle qui pellette par en avant,
incapable d’assumer notre
ouverture au monde, nous nous
laissons distraire par de laïcs
débats fabriqués par les
électoralistes penseurs
populistes du bunker de Québec,
alors?
Alors, nous
gobons tous. Espérant que les
autres arrangeront nos problèmes
… avant qu’ils ne nous arrangent
comme les Libéraux de Jean
Charest.
En septembre
2012, le parti Québécois s’est
fait élire avec des promesses de
gauche à la sauce « gratuité »
pour finalement gouverner
malhabilement à droite. Le 3
novembre 2013, le déjà très
populaire et sympathique Serge
Péloquin s’est fait élire comme
maire sur une série de promesses
électorales, dont « L’économie
forte et réinventée ».
Nous attendons toujours de
savoir ce que cela veut dire. De
deux choses l’une, soyons
honnêtes, où il s’agit de
malhonnêteté intellectuelle sous
le couvert de « bullshit
électoraliste » ou d’une
réelle pensée originale. Il n’y
a malheureusement pas de milieu
pour Serge Péloquin. Lui qui a
engagé son honneur et sa
crédibilité en distribuant ses
promesses électorales sous la
forme d’un dépliant,
DIRECTEMENT dans nos foyers.
Il a maintenant la
responsabilité, à tout le moins
l’obligation morale, de nous
mettre sur la voie de « L’économie
forte et réinventée ».
À défaut, cela ne
fera que renforcer la perception
négative des citoyens quant aux
politiciens et leurs promesses.
À défaut, cela confirmera
l’affirmation du célèbre
urbaniste américain (2013),
Richard Florida : «
La plupart des maires ne
comprennent rien au
développement économique
».
Ceci étant, Serge
Péloquin pourra compter sur
l’aide de notre
députée-ministre-chasseuse
de gazelles-top20,
madame Élaine Zakaib qui
déclarait dans
La Voix du 3 janvier 2014
(p. 4) : « Je veux travailler
avec les
élus
à mieux déterminer le
développement stratégique de la
région. Il faut travailler
ensemble pour y arriver ».
En deux courtes phrases
diplomatiques mais lapidaires,
madame Zakaib résume son opinion
sur l’état de notre
développement économique. Le
rouge de « élus »
est de moi, pour marquer au fer
rouge, leur responsabilité
fondamentale dans notre
développement économique.
Reprenons!
« … les
élus
à mieux déterminer le
développement stratégique … »
Comme il l’a
déjà été mentionné dans cette
chronique, Sorel-Tracy et sa
région ne disposent d’aucun plan
stratégique de développement
économique. Nous naviguons à
vue. Ce plan est de la
responsabilité première des
élus
de la MRC Pierre-de-Saurel
dont Sorel-Tracy est majoritaire
avec 68% de la population. Au
quotidien, le leadership de ce
plan stratégique est sous la
responsabilité du CLD Pierre-de-Saurel
et de son conseil
d’administration, comme organe
du développement économique dans
la région.
L’absence de ce
plan stratégique depuis des
années et le fait qu’aucun ne
soit en préparation est une
lacune majeure en termes de
gouvernance, qu’un vérificateur
professionnel signalerait dans
un rapport de vérification.
D’ailleurs,
pendant la campagne électorale
de novembre 2013, presque tous
les candidats à la mairie
Sorel-Tracy se sont montrés
insatisfaits des résultats
obtenus par nos organismes de
développements économiques.
Relativement à ces résultats (on
ne parle pas ici des efforts
individuels pour les obtenir),
prenons « Les
10 meilleurs coups de 2013 »
du CLD Pierre-de-Saurel tels que
répertoriés par le CLD
Pierre-de-Saurel. Force est
d’admettre que l’ensemble est
relativement maigre. Le meilleur
« meilleur coup » est la
mention récurrente de la firme
Écorec dont la supposée
implantation n’a toujours pas
généré d’emploi, maintenant et
dans un avenir prévisible. On
remarque aussi un abus de
participation à des activités (7
sur 10) de type « promotion »
comme « La semaine de la
coopération ». Il y a ici,
une confusion évidente entre « meilleurs
coups » et « activités de
base reliées à la mission d’un
CLD ».
Bref, il y a une réflexion
importante à faire sur les
objectifs de notre développement
économique et les façons de le
mettre en œuvre.
« … travailler ensemble … »
En de nombreuses occasions aussi
et comme vient de le faire
madame Zakaib, cette chronique a
soulevé le fait que notre
développement économique
apparaissait éclaté et
dysfonctionnel quant à ses modes
de fonctionnement. On ne sait
pas qui fait quoi : CLD, SADC,
Orienthèque, Chambre de
commerce, Société des parcs
industriels, Technocentre,
CTTEI,
etc. même si les
contribuables payent pour tous
ces organismes.
Par exemple, prenons la fonction
stratégique de Commissaire
industriel à Sorel-Tracy. Qui
l’occupe ? Est-ce la titulaire
officielle, madame Caroline
Gagnon du CLD que personne ou
presque ne connait ? Ou est-ce
officieusement, l’omniprésent
Marcel Robert, directeur général
de la Chambre de commerce,
impliqué notamment dans
le développement du secteur
métallurgique dans la
région, même s’il ne s’agit pas
fondamentalement
d’un mandat de cet organisme?
Vraiment, il y a confusion des
genres et perte d’efficacité, le
tout, toujours aux frais des
contribuables.
Cet exemple, comme plusieurs
autres, ne vise pas à limiter
les efforts de tout un chacun.
Il vise simplement à faire
prendre conscience qu’une
réflexion s’impose sur notre
développement économique, ses
résultats et la façon dont nous
l’exerçons. Il faut cesser de se
disperser, se mettre en ordre de
bataille et jouer en équipe.
Maintenant – prendre du recul
Lors du débat du 23 octobre 2013
entre les 7 candidats maires
tenus au CÉGEP de Sorel-Tracy,
la question que j’avais suggérée
pour le volet économique
se lisait comme suit : « Comme
maire élu le 4 novembre au matin
et dans la perspective de votre
mandat, que faites-vous en
matière de développement
économique? »
La réponse que j'attendais et
qui n’est pas venue, se perdant
dans l’électoralisme primaire du
moment, était fort simple : « Réfléchir
à ce que l’on veut devenir et
ensuite, agir ». Je vous
fais grâce des multiples étapes
que ces deux verbes d’action
renferment en termes de somme de
travail. Mais dans l’état actuel
des choses où nous ne faisons
que nous agiter en matière de
développement économique, il
faut prendre du recul. C’est
devenu un passage obligé.
La question maintenant qui
s’impose est : « QUI prend
les choses en main et quand ? ».
Autrement dit : « Serge
Péloquin sera-t-il au
rendez-vous comme il l’a promis
en novembre 2013 ? »
Jocelyn Daneau
Courriel :
jocelyndaneau@gmail.com
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