LE SORELTRACY MAGAZINE     *  Dernière mise à jour : vendredi 05 juillet 2013 17:02

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vendredi 05 juillet 2013

Sorel-Tracy : leadership en développement économique recherché (partie 1)

 

« Plus tu pédales moins vite, moins tu avances davantage » - théorème de Poulidor

C’est l’illustration parfaite du phénomène de « l’immobilité immobilisante : moins on bouge, plus on désapprend le mouvement. » Hervé Sérieyx dans l’Effet Gulliver, 1994. 

Quelques rappels 

Depuis plusieurs années, la population de Sorel-Tracy et de sa région immédiate est au mieux, stagnante; peut-être même en déclin. Mauvais signe. 

Cette population vieillit proportionnellement plus vite que celle du Québec. Depuis 2004, pour le territoire géographique de Sorel-Tracy, le nombre de naissances est systématiquement inférieur à celui des décès, avec un taux de couverture moyen de 63% (63 naissances par 100 décès). 

Ce qui précède est une condition gagnante pour favoriser l’immobilisme. L’élection de Réjean Dauplaise en 2009 en a été l’ultime illustration. Même pour les aînés, réintroduire le « mouvement » doit redevenir une priorité. 

Un cliché, qu’on se répète ad nauseam 

Pour assurer la survie de notre ville et de notre région, nous devons garder nos jeunes. Pour ce faire, un milieu de vie dynamique est essentiel en favorisant notamment, la création d’emplois. 

Je rajouterais l’habituel oublié de ce cliché, créer des emplois à valeur ajoutée. La « valeur ajoutée » s’entend ici, au sens de la rémunération des individus. Laquelle devrait être dans la moyenne québécoise. Selon Statistique Canada pour avril 2013, nous parlons hebdomadairement de 834 $ (Le salaire minimum actuel au Québec : 10,15$ / heure). Une rémunération que l’on pourrait considérer comme une balise/objectif pour garder un jeune (diplômé) dans notre coin de pays. 

La situation, au risque de me répéter 

En matière économique, la conjoncture est instable. Habituellement complexe, l’ensemble devient compliqué : “prime rate” au plancher mais des taux d’utilisation de la capacité industrielle « moyens » avec un risque de déflation, … Sans oublier, le prix des matières premières souvent en deçà des coûts de production, avec un Rio Tinto QIT qui veut réparer sur le dos de ses travailleurs, les pots cassés par les mauvais choix d’investissement de sa direction. 

En matière structurelle, l’économie évolue rapidement. La multiplication des forages donne des surplus en gaz et pétrole de schiste aux États-Unis, tuant les prix et favorisant une renaissance d’une industrie manufacturière compétitive. Ici comme ailleurs, les secteurs secondaires (ex.: fabrication mécano-soudée) et tertiaires (ex.: ingénierie de détails réalisée en Inde pendant que l’on fait dodo) passent à l’ère du tout numérique à une vitesse foudroyante. Bientôt, les machinistes seront remplacés par des ingénieurs informaticiens capables de construire des algorithmes de calcul, permettant de convertir une photo numérique en objet (de métal) complexe, à l’aide d’une machine-outil inconnue aujourd’hui et que l’on appelle déjà, une imprimante tridimensionnelle. Science-fiction? Non, bientôt une réalité. Bill Gates (Microsoft), Mark Zuckerberg (Facebook) pour ne nommer que ceux-là, insistent sur le fait que “chaque étudiant dans chaque école devrait avoir l’opportunité d’apprendre à coder” c.-à-d. avoir la possibilité d’apprendre à écrire des programmes informatiques. 

Un constat 

Je me répète : « Nous n’avons pas de stratégie de développement économique dans la région de Sorel-Tracy. Encore moins une stratégie économique adaptée à la nouvelle réalité de l’économie, notamment celle du savoir à l’ère numérique. » Nous naviguons à vue. Si quelqu’un est d’avis contraire, qu’il ou qu’elle se lève.  

Outre le secteur promoteur de l’écologie industrielle dont tout le gratin local s’égosille, avons-nous déjà vu une « job » autonome en émerger? Une vraie « job » privée non subventionnée, qui va rapporter autour de « 834 $ » par semaine. Je ne questionne pas ici, les efforts et la bonne volonté de nos intervenants économiques. Je me questionne sur la nature de ces efforts et leur orientation.  

Ce ne sont pourtant pas les organismes de développement économique qui nous manquent : CLD, SADC, madame la Députée, Chambre de commerce, Orienthèque et j’en passe. Bref, travaillons-nous sur les « bonnes affaires », dans la bonne direction? Pourtant, ce n’est pas les décideurs/donneurs de direction qui nous manquent. Par exemple, ce que l’on appelle l’instance décisionnelle du CLD Pierre-de-Saurel, c’est 26 personnes, représentants les « milieux de vie ». C’est 1,5 chef pour chacun des 17 « Indiens » du CLD.

Une question qui tue à propos du CLD Pierre-de-Saurel, pour en mesurer la performance. Dans son rapport annuel 2012, sur les 159 emplois créés (mais non vérifiées par un tiers indépendant), combien de ceux-ci passerait le test du « 834 $ » ?  

Éléments de réponse : La plupart des emplois créés selon l’actuel modèle d’intervention du CLD Pierre-de-Saurel sont du type « tertiaire à faible valeur ajoutée ». Des emplois qui auraient probablement été créés de toute façon, par les mécanismes naturels de l’économie et la nécessité humaine. Bref, peu de ces emplois passent le test du « 834$ ». 

Considérant le niveau d’instruction de notre population souvent en retrait, pensez-vous que le modèle d’intervention du CLD Pierre-de-Saurel est adapté à la réalité de la nouvelle économie? La réponse semble évidente : NON

Il faut donc sortir de l’actuel modèle de répartition de la pauvreté, une spécialité de plus en plus québécoise, pour un autre basé sur la création de la richesse c.-à-d. des à « jobs à 834 $ ». Richesse que nous pourrons ensuite redistribuer au lieu de l’emprunter. Si aucune réforme n’est entreprise, les années qui viennent verront des interventions du CLD et autres de plus en plus en rupture de la structure et de l’évolution de l’économie réelle. 

À suivre 

Jocelyn Daneau
Courriel : jocelyndaneau@gmail.com
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Saurel-O-Mètre électoral 2013 - SOME 2013
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Grille d’analyse (résultats) du SOME 2013 (20 juin 2013)
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